RCA : lettre ouverte de Michel Amine, Président de l’UNDP au peuple centrafricain

Publié le 21 mars 2021 , 8:41
Mis à jour le: 21 mars 2021 8:41 pm
michel amine de l'UNDP
Le Président de l’UNDP Michel Amine

 

LETTRE OUVERTE AU PEUPLE CENTRAFRICAIN

 

La Centrafrique, notre pays, est un patrimoine commun à préserver. Au delà de nos différences de vues et de nos divergences idéologiques, nous devons avoir à l’esprit que nous partageons le même amour viscéral pour cette terre qui nous est si chère. Chaque Centrafricain est libre d’épouser une cause qui lui semble mieux répondre à ses aspirations. Toutefois, il doit respect et considération à son prochain en se gardant de porter atteinte à sa dignité ou à son honorabilité.

Malheureusement, le spectacle désolant qu’offrent les plateformes de discussion ou d’échanges sur les réseaux sociaux prouve à suffisance que certains de nos compatriotes ne se rendent pas compte des effets désastreux de leurs actes sur la paix sociale tant rêvée et l’unité nationale. Une Centrafrique unie et prospère est bien possible. Il me paraît cependant primordial de poser, d’abord, les bases d’un nouveau départ. Il revient à la classe politique, en premier lieu, d’assumer pleinement ses responsabilités en instaurant un dialogue loyal et inclusif dans lequel les invectives, les injures et les allégations malveillantes n’ont plus leur place.

La politique ne consiste pas à proférer des insultes à tout va. Il faut faire preuve de hauteur et de grandeur pour exprimer ses idées ou opinions sans pour autant chercher à nuire. Les Centrafricains sont un peuple bien éduqué qui a besoin de débats contradictoires, certes, mais dans les limites permises par le respect et la décence. Certaines attitudes condamnables sont peut être imputables à l’impact de la pauvreté qui exclut la courtoisie ou la maîtrise de soi.

Nous devons avoir à l’esprit que personne n’est au dessus de l’autre et que nous nous devons respect et considération. À ce propos, il me revient à l’esprit une anecdote : Un jour, le puissant empereur du Japon ordonna l’exécution d’un de ses sujets. Prié de prononcer ses derniers mots avant de se donner la mort, ce dernier dit avec courage à l’Empereur qu’il n’était en rien supérieur à lui dans la mesure où ils se comportaient exactement de la même façon dans les circonstances de la vie courante (manger, boire, uriner ou aller aux selles). Par conséquent, il estimait qu’ils avaient les mêmes droits. Touché par ces mots crus mais justes, l’empereur ordonna sa libération.

Chers concitoyens Centrafricains, nous sommes tous égaux et avons tous les mêmes droits et devoirs. Chacun a besoin de l’autre quelque soit le niveau où ils se situent. Toutefois, le constat est amer. Certains mènent des combats politiques sans répit et semblent ignorer que quand Dieu a décidé, mieux vaut s’y conformer et l’accepter avec grandeur et philosophie. Il ne sert à rien de s’acharner sur les réseaux sociaux en insultant et en dénigrant les uns et les autres. Pour diriger un État, il faut être à l’aise et disposer des ressources financières nécessaires. On le sait, les relations entre les pays sont d’abord, avant tout, des relations d’intérêts. Il nous faut bâtir notre pays à partir de nos propres efforts, chacun devant apporter sa pierre, avant de chercher des moyens additionnels à l’extérieur.

Qu’est ce que les compatriotes qui sont restés en France ou dans la diaspora ont fait pour leur pays ? Pourquoi rester dans l’anonymat pour déverser à longueur de journées des insultes et injures sur les gens seulement parce que vous ne partagez pas leurs opinions . Il nous faut tous nous ressaisir et adopter de nouveaux comportements plus en phase avec les priorités de l’heure. La Centrafrique mérite plus d’égard et de respectabilité. Un sursaut qualitatif est donc attendu de tous.

 

Séoul, le 19 mars 2021 Michel AMINE

Président – Fondateur de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès

(UNDP)

 

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