Cantonnier : L’Appel des Artisans Centrafricains à l’Aide et à la Reconnaissance

Publié le 25 avril 2024 , 5:11
Mis à jour le: 25 avril 2024 10:10 am

Cantonnier : L’Appel des Artisans Centrafricains à l’Aide et à la Reconnaissance

 

Benjamin Minier, l'artisan peintre de Cantonnier, en train de finaliser les travaux de peinture de la paroisse de Cantonnier. CopyrightCNC
Benjamin Minier, l’artisan peintre de Cantonnier, en train de finaliser les travaux de peinture de la paroisse de Cantonnier. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 26 avril 2024 (CNC)

 “Là où le talent abonde, les opportunités devraient suivre.”

 

Dans le paisible village de Cantonnier, à la frontière du Cameroun, réside une communauté d’artistes centrafricains aux multiples talents : peintres, maçons, menuisiers et bien d’autres. Cependant, derrière leurs compétences éclatantes se cachent des frustrations profondes quant au manque d’opportunités de travail sur leur propre sol.

 

Selon ces artisans, leur propre État semble ne pas reconnaître la richesse de leur talent artistique. Même les organisations non gouvernementales, tant nationales qu’internationales, semblent suivre le même chemin, en négligeant souvent de leur confier des tâches. Au lieu de cela, ils observent avec amertume que les étrangers, notamment les Camerounais, sont préférés pour des travaux tels que la maçonnerie, la menuiserie et la peinture.

 

Mathieu Serefio, un artisan maçon de longue date, exprime son désarroi en soulignant qu’il est contraint de franchir la frontière pour trouver du travail au Cameroun. Là-bas, bien qu’appréciés pour leurs compétences, les rétributions financières ne sont pas à la hauteur. Pourtant, par nécessité, il accepte humblement ce qui lui est offert et tente de subsister avec.

 

Mathieu, le président de la communauté artistique de Cantonnier, se confie avec amertume :

“Chaque jour, je traverse la frontière, le poids de la déception sur mes épaules. Chez moi, nos talents sont ignorés, relégués au second plan. C’est une trahison de notre propre nation, un abandon qui nous pèse”.

 

Mais Mathieu n’est pas seul dans sa lutte. Benjamin Minier, un peintre talentueux, partage des sentiments similaires. Malgré les demandes des Camerounais pour leur expertise, ils constatent avec déception que les autorités et les organisations préfèrent faire appel à des travailleurs étrangers. Benjamin souligne avec justesse :

“Nous sommes sollicités ailleurs, mais chez nous, nous sommes rejetés. C’est frustrant de voir nos compétences ignorées au profit d’étrangers. Nous voulons juste être valorisés dans notre propre pays”. Il ajoute qu’on leur a reproché de ne pas avoir des machines pour la sérigraphie, mais Benjamin d’onne des explications suivante :

 

“S’ils nous fournissent des opportunités, nous trouverons les moyens nécessaires pour réaliser nos projets.”

 

Ainsi, pour de nombreux jeunes artistes centrafricains, les occasions se font rares. Nombre d’entre eux errent dans les rues de Cantonnier, tandis que d’autres bravent les dangers de traverser la frontière pour chercher du travail au Cameroun, exposés au risque d’enlèvement ou de violence.

 

Dans ce récit poignant, les voix de Mathieu et Benjamin résonnent comme un cri d’espoir, un appel à la reconnaissance et à l’opportunité dans leur propre patrie. Il est grand temps que leurs talents soient célébrés et leurs compétences mises en valeur, car après tout, le véritable trésor d’une nation réside dans son peuple et dans leur créativité inépuisable.

 

Emmanuel  Gassawi

Correspondant du CNC à Béloko

 

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