Tourisme ou Formation : Quel Avenir pour Boali ?

Publié le 25 avril 2024 , 5:15
Mis à jour le: 25 avril 2024 10:06 am

Tourisme ou Formation : Quel Avenir pour Boali ?

 

 

Bangui, 26 avril 2024 (CNC)

 “Seul le savoir peut ouvrir la porte de l’avenir”, affirmait le philosophe Emmanuel Kant. Ce proverbe trouve un écho particulier dans la ville de Boali, en République Centrafricaine, où l’abondance de lieux de divertissement contraste fortement avec le manque criant de centres de formation professionnelle. Cette situation soulève une question cruciale : quelle direction la ville choisira-t-elle pour garantir un avenir prospère à sa jeunesse ?

 

Un Cri du Cœur des Jeunes de Boali

 

“Nous sommes entourés de bars et de motels, mais où sont les écoles qui nous prépareront pour l’avenir ?”, s’interroge Aimé, un jeune habitant de Boali. Son témoignage révèle une frustration partagée par beaucoup d’autres jeunes de la ville qui voient leurs opportunités d’avancement limitées par les choix d’investissement actuels.  L’absence de centres de formation est perçue non seulement comme une lacune dans le tissu urbain de Boali, mais aussi comme un frein au développement personnel et professionnel des jeunes. “Il n’y a pas d’endroits pour apprendre un métier. Tout ce que nous avons, ce sont des lieux pour s’amuser, tels que les motels, les auberges et des bars dancings ”, témoigne Marie, une autre habitante de la ville. Ce manque d’infrastructures éducatives pousse les jeunes, selon elle, à envisager un avenir limité aux emplois temporaires dans le secteur du tourisme.

 

Cet écho des préoccupations locales soulève un débat crucial sur l’orientation future de Boali : va-t-on continuer à favoriser le tourisme au détriment de l’éducation et de la formation professionnelle ? La réponse à cette question définira non seulement l’avenir économique de la ville mais aussi le destin de sa jeunesse.

Le contraste entre les infrastructures de loisirs et l’absence de centres éducatifs souligne un déséquilibre qui pourrait compromettre le développement socio-économique de Boali. Arici Wangobi, président de la jeunesse locale, appelle à un changement : “Il est essentiel que les investisseurs et les autorités locales reconnaissent la nécessité de bâtir des structures éducatives qui peuvent vraiment transformer notre communauté”.

 

Cette demande de rééquilibrage des priorités est soutenue par des chiffres inquiétants sur la déperdition scolaire, particulièrement chez les jeunes filles, qui sont souvent les plus touchées par le manque d’opportunités éducatives. “Les filles de Boali risquent de voir leur avenir se limiter à des rôles subalternes dans les établissements touristiques si rien n’est fait pour leur offrir une éducation adéquate”, affirme Jean-Luc Téquetekinado, proviseur du lycée de Boali.

 

Dans cette perspective, la construction de centres de formation professionnelle est vue non seulement comme un investissement dans l’avenir des jeunes, mais aussi comme une stratégie pour diversifier l’économie locale et réduire la dépendance excessive au tourisme.

“En formant nos jeunes, nous leur donnons les outils pour innover et contribuer de manière significative à la croissance de notre ville”, explique Arici Wangobi.

 

La situation à Boali est un rappel que le développement doit être inclusif et équilibré pour être durable. Les décideurs sont donc confrontés à un choix crucial : continuer sur la voie du divertissement ou investir dans le potentiel humain de Boali. La décision prise aujourd’hui façonnera non seulement le paysage urbain mais aussi le tissu social de la ville pour les générations à venir.

 

Par Ghislain Ngara

 

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