Enquête exclusive : coulisse d’une arrestation massive à Ndachima par les Wagner

Publié le 25 avril 2024 , 5:20
Mis à jour le: 25 avril 2024 10:09 am

Enquête exclusive : coulisse d’une arrestation massive à Ndachima par les Wagner

 

Le Préfet de la Ouaka, monsieur Victore Bissekoin décore les mercenaires de Wagner à Ndachima
Le Préfet de la Ouaka, monsieur Victore Bissekoin décore les mercenaires de Wagner à Ndachima

 

Bangui, 26 avril 2024 (CNC)

 Au cours de cette semaine, dans le village minier de Ndachima, où l’or coule comme un trésor enfoui, un récit saisissant se dessine, entre arrestations massives, convoitises aurifères et mercenaires russes au service du puissant groupe Wagner. Mais quelles révélations se cachent derrière le voile opaque de cette histoire ? Comme le soulignait avec justesse Albert Camus, “Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde”.

 

L’Aube de l’Inquiétude

 

Tel un coup de tonnerre dans un village paisible, une matinée de mardi 23 avril 2024 a vu plus de 200 personnes, toutes des citoyens centrafricains, parmi lesquelles le Chef du village de Ndassima, être brusquement arrêtées par les mercenaires russes du groupes Wagner, appuyés par des soldats des Forces armées centrafricaines (FACA). Le motif ? Un soi-disant commerce parallèle d’or, une accusation impardonnable par les mercenaires russes, et qui a semé la panique parmi les habitants de Ndachima.

 

Le Déroulement des Événements

 

Après l’arrestation spectaculaire de toutes ces personnes, elles ont été rapidement transférées à Bambari, à 60 kilomètres de leur terre natale, où une série d’auditions a été orchestrée sous la houlette des hommes de Wagner. Alors que le chef de village a été libéré après une série d’interrogatoire à la gendarmerie de Bambari, les autres suspects ont été plongés dans les sinistres geôles, partagées entre les sombres enceintes de la Gendarmerie et celles de la Police de Bambari.

 

Un Passé Encombré de Désaccords

 

Pour comprendre ce drame impensable, il faut remonter le fil du temps jusqu’à quelques années plutôt, où Ndachima, un village baignant dans les richesses aurifères convoitées par le groupe Wagner depuis des lustres. Premier site d’exploitation minière du groupe en terre centrafricaine, Ndachima a été le témoin muet des incessantes revendications de Wagner. Malgré le départ des habitants, sommés de céder leur terre, le calme n’est jamais revenu. Les accusations pleuvent, tantôt ils sont des rebelles, tantôt ils sont des trafiquants illicites d’or, jetant une ombre menaçante sur la quiétude des villageois.

 

Les Ombres de Wagner

 

Dans ce tableau complexe, le rôle de Wagner et de ses mercenaires émerge tel un cauchemar récurrent. Ils se présentent comme les gardiens jaloux des richesses aurifères de la République centrafricaine, mais leur véritable agenda se dessine dans les actions brutales sur des chantiers à travers le pays. Les artisans sont traqués, les chantiers miniers ensanglantés, dans une lutte sans merci pour éliminer toute concurrence potentielle. Pour Wagner, l’or de la Centrafrique est une chasse gardée, une manne à exploiter exclusivement pendant des années.

 

Un Avenir Incertain

 

Alors que les villageois de Ndachima continuent de vivre dans l’ombre menaçante des mercenaires, l’avenir demeure incertain. Wagner annonce discrètement son départ pour Ndachima dans 10 ou 15 ans, mais la terre centrafricaine retiendra-t-elle son souffle une fois qu’il aura quitté Ndachima ? Ou bien, d’autres sites comme Boda, Kouki ou Abba deviendront-ils le théâtre de nouveaux conflits, de nouvelles luttes pour la souveraineté et les richesses nationales ?

 

Dans cette saga mouvementée, Ndachima se dresse comme un symbole des luttes pour le contrôle des ressources naturelles en République centrafricaine. Entre les intérêts étrangers, les aspirations locales et la violence des mercenaires, le destin de ce village minier demeure suspendu dans une balance précaire, tiraillé entre la promesse d’un avenir meilleur et les tourments du présent.

Par Bertrand Yékoua

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