RCA : le personnel de l’hôtel plazza Bangui, très en colère,  menace d’entrer en grève

Publié le 16 novembre 2020 , 2:05
Mis à jour le: 16 novembre 2020 2:05 am

 

Hôtel Ledger Plaza Bangui Centrafrique

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 16 novembre 2020 ( Corbeaunews-Centrafrique). Dans une note adressée à la direction générale du groupe LAICO et intitulé «  Mémorandum  sur la situation de l’hôtel Ledger Plazza Bangui »,  le personnel de cet établissement hôtelier  de luxe menace de déposer un préavis de grève  à partir du 10 novembre 2020 si aucun accord n’est trouvé. Parmi les points de leurs revendications, figure l’amélioration des conditions de travail des employés, ou encore la revalorisation des salaires, changement radical dans le management de la direction générale.  Il dénonce également la mauvaise qualité des prestations , l’état de dégradation avancée des chambres et réclame leur rénovation. Pour cette première partie d’enquête menée par CNC, notre équipe s’est penchée uniquement sur la situation économique de l’hôtel dénoncée par le syndicat du personnel.

 

Depuis plusieurs semaines, la tension est palpable au sein de l’hôtel Ledger Plazza de Bangui, géré par le groupe libyen LAICO-RCA, dirigé par Monsieur Zeyad ALZARZOUR KHALIFA en qualité du Président Directeur général. Il vient d’ailleurs d’être remplacé.

D’après notre enquête, suite au mémorandum déposé sur son bureau par le personnel, le PDG Zeyad ALZARZOUR KHALIFA menace à son tour de limoger tous ceux qui tentent d’observer la grève dans cet hôtel de luxe de la capitale, en totale contradiction du code de travail centrafricain.

Ci-dessous l’extrait de la première partie du mémorandum du personnel sur la situation de l’hôtel Ledger Plazza Bangui.

 

SITUATION ECONOMIQUE

 

Suite à des problèmes au niveau du siège de LAICO Tunis (siège de management) en 2017, la gestion de l’hôtel revient au groupe LAICO TRIPOLI (siège social de tous les Etablissements du Groupe LAAICO) et supervisé par LAICO-RCA sous la présidence de Mr Zeyad ALZARZOUR KHALIFA en qualité de Président Directeur Général(PDG). Depuis ce transfert de gestion à la Direction Générale actuelle, la situation de l’hôtel est désastreuse, ça va de mal en pire si nous pouvons nous permettre ce terme. Nous pouvons déplorer la mauvaise gestion de la direction générale que nous pensons n’aménage aucun effort pour conserver ce joyau en bon état. Depuis 2014 la Direction générale est sous la supervision d’un même Directeur Général qui totalise aujourd’hui 6 ans de service sur le territoire centrafricain et nous pensons que ce dernier n’est plus efficace ou semble ne plus avoir le souci ou la réelle volonté pour diriger à bon escient cet hôtel.

Nous avons été informés que l’hôtel aurait pris un prêt d’une importante somme soit de 2 milliard au niveau de la CBCA en 2018, mais cet argent n’a jamais été investi pour rénover l’hôtel. Nous constatons partout dans l’hôtel des problèmes de fuite d’eau dû à la tuyauterie qui est défectueuse depuis quelques années et qui n’a pas fait l’objet de véritable réparation, si non quelques petits travaux de bricolage ou de rafistolage jusqu’aujourd’hui, ce qui entraine des écoulements au niveau du troisième étage, mettant le plafond et la moquette dans un état de dégradation avancée.

Malgré le mauvais état de ce couloir avec les plafonds ouverts où nous voyons les récipients qui recueillent l’eau et avec la mauvaise odeur qui s’y dégage, la Direction Générale continue de vendre ces chambres. Il est à noter que l’hôtel se dégrade de jour en jour ce qui permet à la concurrence d’attirer tous nos clients d’où la baisse des activités qui entraine la baisse du chiffre d’affaire et bientôt ça pourrait être la fermeture totale ou partielle de l’hôtel avec comme conséquence sociale le chômage d’un grand nombre du personnel pour des raisons économiques.

Malgré les nombreuses plaintes des clients, les commentaires sur Trip Advisor, la baisse de l’occupation aucune amélioration n’a été faite à ce jour. Nous irons jusqu’à dire la situation actuelle de l’hôtel n’alarme pas la Direction Générale que nous pensons est occupée à bien d’autres choses qu’à la gestion de cet hôtel, dont les efforts de gestion semblent être plus orientés que sur les salaires et avantages du personnel local. Nous pouvons dire aussi que les équipements, les véhicules, les linges et les matériels utilisés jusqu’à nos jours, datent de l’ouverture de l’hôtel en 2012 du temps de l’ancienne Direction Générale. Et même souvent nous assistons aux scènes telles que des draps usés sont repris pour en faire des serviettes de table du restaurant sur ordre de la Direction Générale, ce qui n’est pas du tout normal et hygiénique. Nous déplorons la mauvaise qualité des prestations dues entre autre au manque des produits de bonne qualité, du personnel qualifié car ceux qui sont formés sont souvent mis à la porte pour des fautes minimes. Au niveau de la cuisine, nous avons une grande baisse de la qualité des prestations dû au fait que la direction préfère des chefs de cuisine arabe qui ne maitrisent pas bien la diversité des plats, une très grande différence entre la cuisine actuelle et celle qu’il y a 4 ans lorsque le Chef de Cuisine était un français. Nous vivons aussi la même chose au niveau du restaurant avec un Chef de nationalité libanaise qui n’est pas du domaine et qui rend le travail difficile et même impossible par son manque de connaissance et de professionnalisme. Car le Ledger est le seul endroit où les autorités centrafricaines organisent des rencontres politiques et d’affaires. L’hôtel se dégrade de plus en plus, aucun nouvel équipement d’importance n’a été acquis depuis que la gestion est passée à la Direction générale actuelle.

Des personnes externes à l’hôtel ont un salaire chaque fin du mois, des billets d’avion payés à certaines autorités et des chambres leurs sont données gratuitement, des véhicules achetés à certaines autorités, certaines personnes ont des montants exorbitants qu’ils doivent à l’hôtel que nous pensons qu’ils ne vont jamais payer.

 

 

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