Fugitif et Directeur Financier : Les graves enjeux de la crise à l’ONASPORT

Publié le 10 octobre 2023 , 7:20
Mis à jour le: 10 octobre 2023 3:24 pm

Fugitif et Directeur Financier : Les graves enjeux de la crise à l’ONASPORT

 

Monsieur Bertrand KOTOKPO, directeur administratif et financier à l'ONASPORT
Monsieur Bertrand KOTOKPO, directeur administratif et financier à l’ONASPORT

 

 

 

Bangui, 11 octobre 2023 (CNC) – L’Office National des Sports et des Activités Physiques (ONASPORT) est actuellement plongé dans une crise qui résulte d’un conflit entre le ministre de la jeunesse et des sports, monsieur Briand Aristide Reboas, et le directeur général de l’ONASPORT, monsieur Hervé Sévérin Lidamon, concernant la destitution de monsieur Bertrand KOTOKPO de son poste de Directeur Administratif et Financier (DAF). Cependant, cette crise ne se limite pas seulement à un différend administratif, elle révèle également des antécédents judiciaires troublants de monsieur KOTOKPO et soulève des questions sur la séparation entre la politique et la justice en République centrafricaine.

 

En 2020, après le décès brutal de l’ancien ministre de la jeunesse et des sports, monsieur Sylvère Ngarso, monsieur Bertrand Touaboy, alors ministre des petites et moyennes entreprises,  a assumé l’intérim de ce ministère. C’est à ce moment-là qu’il a profité de nommer le petit frère de sa maman, son cousin Bertrand KOTOKPO au poste de Directeur Administratif et Financier (DAF) de l’ONASPORT, profitant de leur lien familial. Cependant, deux ans plus tard, avec la nomination de monsieur Aristide Briand Reboas comme ministre de la jeunesse et des sports, un arrêté a été émis pour révoquer monsieur KOTOKPO de son poste de DAF à l’ONASPORT. Cette décision semblait légitime, mais elle a suscité un conflit entre le ministre et le directeur général de l’ONASPORT, monsieur Hervé Sévérin Lidamon.

 

La raison pour laquelle monsieur Bertrand KOTOKPO a été révoqué ne se limite pas à des querelles politiques. En effet, cet individu est loin d’être irréprochable sur le plan judiciaire. En 2012, il a été incarcéré à la prison centrale de Ngaragba pour avoir été impliqué dans des détournements massifs de fonds à l’UCM (Unité de Cession Médicale). Cependant, sa libération en 2013 est survenue avec l’arrivée des rebelles de la Seleka, qui ont détruit le portail de la maison d’arrêt et libéré les prisonniers, y compris monsieur KOTOKPO. Il est donc actuellement recherché par la justice, ce qui fait de lui un fugitif qui ne devrait en aucun cas occuper un poste de responsabilité au sein d’une institution publique.

 

Le ministre Briand Aristide Reboas a fait preuve de discernement en révoquant monsieur KOTOKPO, reconnaissant le risque que représente un individu recherché par la justice dans une position aussi sensible. Cependant, le directeur général de l’ONASPORT, monsieur Hervé Sévérin Lidamon, conteste cette décision et refuse de l’exécuter. Cette confrontation politique a eu des conséquences néfastes pour l’ONASPORT, avec des allégations de détournements de fonds qui circulent.

 

Cette situation révèle un problème plus large en République centrafricaine, à savoir l’ingérence de la politique dans le système judiciaire. Il est essentiel que la justice puisse poursuivre les individus recherchés pour des infractions graves sans aucune interférence politique. La nomination de monsieur KOTOKPO par son parent au poste de DAF à l’ONASPORT en est un exemple clair. Les politiciens ne devraient pas utiliser leur position pour protéger des personnes ayant des antécédents judiciaires.

 

Pour résoudre cette crise à l’ONASPORT, il est impératif que les autorités compétentes garantissent que la justice suive son cours sans aucune entrave. Monsieur Bertrand KOTOKPO doit répondre de ses actes devant la justice et être traduit en justice pour les détournements présumés de fonds. En même temps, les responsables de l’ONASPORT doivent coopérer pleinement avec les enquêtes en cours pour s’assurer que toute malversation financière soit découverte et punie.

 

En fin de compte, cette crise met en lumière la nécessité de renforcer la séparation entre la politique et la justice en République centrafricaine. Les réformes sont essentielles pour garantir que les responsables publics soient nommés en fonction de leur mérite et non pas de leurs liens familiaux ou politiques. Cela permettra de restaurer la confiance du public dans les institutions gouvernementales et de garantir que la justice soit équitable et impartiale pour tous les citoyens.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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