À Bria, une Prison devenue Autonome avec des détenus comme gardiens

Publié le 28 avril 2024 , 5:07
Mis à jour le: 28 avril 2024 9:54 am

À Bria, une Prison devenue Autonome avec des détenus comme gardiens

 

Des Dans la rue de Bria. Credit photo : Moïse BANAFIO / CNC.

 

 

Bangui, 29 avril 2024 (CNC)  

 Est-il possible que les détenus eux-mêmes assurent la surveillance et se nourrissent dans une prison? À Bria, cette réalité peut sembler incroyable, mais c’est bel et bien le cas. Lors d’une récente mission de travail effectuée par la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales, cette situation surprenante a été mise en lumière.

 

La préfecture de la Haute-Kotto, plus précisément la ville de Bria, est la scène d’une expérience unique en son genre. Sans la présence de gardes pénitentiaires, c’est aux détenus eux-mêmes que revient la charge de maintenir l’ordre à l’intérieur de la maison d’arrêt locale.

 

Lors de la visite des locaux, les membres de la commission ont été frappés par l’absence de gardiens traditionnels. En lieu et place, le régisseur, seul maître à bord, se voit épaulé par les détenus eux-mêmes. Ces derniers, outre leur mission de surveillance, assurent également leur propre subsistance par le biais d’activités génératrices de revenus.

 

Une scène singulière s’est offerte aux visiteurs : un détenu, équipé d’une machine à coudre, s’affairait à confectionner des vêtements. C’est ainsi que les détenus gagnent leur pitance : en offrant des services de couture à la communauté locale. Les fonds ainsi récoltés sont ensuite utilisés pour l’achat de leur nourriture.

 

Cette autonomie apparente, bien que louable, n’est pas exempte de préoccupations. En l’absence d’agents pénitentiaires pour épauler le régisseur, des questions se posent quant à la sécurité et au bien-être des détenus. Le manque de ressources financières et l’absence d’une infirmerie à même de répondre aux besoins médicaux suscitent des inquiétudes légitimes.

 

Face à cette situation, la commission a formulé un appel pressant au gouvernement. Il est impératif d’envoyer des agents pénitentiaires qualifiés pour assister le régisseur dans sa tâche. De même, des mesures doivent être prises pour garantir la suffisance des ressources financières et l’accès aux soins médicaux adéquats pour les détenus.

 

À Bria, la prison ne se limite pas à être un lieu de détention. Elle est devenue le théâtre d’une expérience sociale hors du commun, où les détenus se retrouvent à la fois gardiens et artisans de leur propre subsistance. Mais cette autonomie, si elle est louable, ne saurait occulter les défis et les préoccupations qui persistent quant à la sécurité et au bien-être des détenus.

 

Par Moïse Banafio

 

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes  WhatsApp :

CNC Groupe 1

CNC groupe 2

Groupe Infos

 

Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.

 

 

Aucun article à afficher