Le Silence de Abdoulaye Hissen  devant la CPS : Un prétendu Témoin au Cœur de l’Affaire Ndélé 1

Publié le 30 avril 2024 , 5:07
Mis à jour le: 30 avril 2024 9:14 am

Le Silence de Abdoulaye Hissen  devant la CPS : Un prétendu Témoin au Cœur de l’Affaire Ndélé 1

 

Un accusé devant la barre de la CPS à Bangui. CopyrightCNC
Un accusé devant la barre de la CPS à Bangui. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 01 mai 2024 (CNC)

 Peut-on juger le silence?

 

Dans les couloirs de la Cour pénale spéciale à Bangui, l’attente était tendue, palpable. Le procès dans l’affaire Ndélé 1 battait son plein, et chaque témoignage était crucial pour démêler les fils de cette tragédie qui avait ensanglanté la région.

 

Abdoulaye Hissein, annoncé comme un témoin clé, suscitait l’intérêt de tous. Mais hier, l’anticipation s’est transformée en perplexité lorsque, après trois reports, il a enfin fait face aux juges, pour choisir le mutisme.

 

Les questions se bousculaient dans l’air confiné de la salle d’audience. Pourquoi le silence? Quels secrets dissimulait-il derrière ses lèvres scellées?

 

Les juges, déterminés à éclaircir les événements fatidiques du 29 avril 2020 à Ndélé, ont pressé Abdoulaye de parler. Mais ses mots se sont figés, comme emprisonnés par une loyauté indéfectible envers ceux qu’il considérait comme des frères d’armes.

 

“Je suis un fils de Ndélé, mais je n’étais pas là lors de cet événement”, a-t-il déclaré, évoquant son exil forcé depuis 2016 à Bangui. Une déclaration d’impuissance, teintée d’une loyauté difficile à dissimuler.

 

Pourtant, derrière ce silence, se cachait une réticence profonde, presque sacrée. “Je détiens des secrets d’État”, murmura-t-il, comme pour justifier le poids de ses silences.

 

Face à l’insistance des juges, Abdoulaye n’a pas fléchi. “On ne peut pas m’interroger de la sorte en public”, a-t-il ajouté, défiant l’autorité de la Cour avec une résolution déconcertante.

 

Son avocat, visiblement conscient de la gravité de la situation, a plaidé pour la compréhension, soulignant que son client n’était pas un habitué des prétoires. Une suspension fut alors demandée, et accordée.

 

À la reprise, le silence était toujours roi. “Je ne peux pas témoigner contre des gens avec qui je dors et mange ensemble en prison”, murmura Abdoulaye, révélant ainsi les liens invisibles qui le liaient à ceux qu’il était censé condamner.

 

La Cour, confrontée à ce dilemme moral, a accepté sa décision et a suspendu l’audience.

 

Dans cette affaire complexe, où la frontière entre loyauté et justice est floue, le silence de Abdoulaye Hissen résonne comme un écho des choix impossibles qui hantent les hommes en temps de guerre.

 

Et tandis que le procès se prépare à reprendre, une question persiste : dans un monde où les mots peuvent condamner ou absoudre, peut-on juger le silence?

 

L’affaire Ndélé 1 continue, dans l’attente de réponses qui se cachent peut-être derrière les silences.

 

Par Éric Azoumi

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