Enquête exclusive : les identités des coupeurs de route dans l’Ouham-Pendé et Nana-Mambéré dévoilées

Publié le 2 octobre 2023 , 7:45
Mis à jour le: 2 octobre 2023 4:00 pm

Enquête exclusive : les identités des coupeurs de route dans l’Ouham-Pendé et Nana-Mambéré dévoilées

 

Le ministre du DDRR Maxime Mokome, à l'époque coordonnateur national de la milice anti-balaka lors de son entretien avec la diaspora le 9 août 2016.
Le ministre du DDRR Maxime Mokome, à l’époque coordonnateur national de la milice anti-balaka lors de son entretien avec la diaspora le 9 août 2016.

 

 

Bangui, 03 octobre 2023 (CNC) – Depuis dimanche dernier, une équipe de journalistes du Corbeaunews-Centrafrique (CNC) s’est lancée dans une mission périlleuse, une enquête visant à révéler l’identité des coupeurs de routes qui terrorisent les habitants de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Pendé. Après 48 heures d’investigation intensive, la Rédaction du CNC est parvenu à lever le voile sur les responsables de ces actes criminels qui ont semé la terreur dans ces régions.

 

L’enquête, dirigée par les journalistes Gervais Lenga et Fortuné Boberang, a permis de mettre en lumière un groupe bien précis derrière ces agressions récurrentes sur les routes de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Pendé. Ce groupe, qui sévit depuis plusieurs mois dans ces régions, n’est autre que les éléments de la milice Anti-Balaka aile Mokome, sous la direction de monsieur Bellon Michel. Bien que faisant partie de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), ce groupe ne semble pas s’engager dans des affrontements militaires. Au lieu de cela, il s’est spécialisé dans les attaques de coupeurs de routes, ciblant les résidents de ces deux préfectures du nord-ouest de la République centrafricaine  .

 

Leur base est située dans le village Bata, à environ 35 kilomètres de Bouar, le long de l’axe Bouar-Bozoum. Sur le terrain, le groupe Anti-Balaka aile Mokome est dirigé par le fils de monsieur Bellon Michel, monsieur Emma. Il bénéficie du soutien actif des sieurs Yah Odji et Oumarou, ainsi que de la participation de cinq citoyens peuls. Leur zone d’opération s’étend généralement de Bouar à Bozoum, en passant par Baoro jusqu’à Bossemptélé.

 

L’implication de ce groupe dans des actes criminels récents est évidente. Vendredi dernier, ils ont braqué un groupe de commerçants se rendant au marché hebdomadaire de Bohong, situé à 70 kilomètres de Bouar, sur l’axe Bouar-Bokaranga, à environ 30 kilomètres de Bouar. Pas moins de cinquante commerçants sont tombés sous leurs assauts.

 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le dimanche suivant, soit avant-hier, le même groupe, sous la direction de monsieur Emma, a sévi à proximité de la ville de Bozoum. Cette fois, ils ont ciblé une dizaine de motocyclistes et leurs véhicules, les dépouillant de leurs biens, y compris une somme considérable d’argent.

 

Témoignages des victimes du braquage près de Bozoum.

 

Les témoignages poignants des victimes de ces braquages à proximité de Bozoum soulignent la brutalité de ces actes criminels. Le premier incident s’est produit à seulement 8 kilomètres de Bozoum, sur l’axe Bossemptélé. Les membres de la milice Anti-Balaka aile Mokome ont arrêté les usagers de la route, les ont ligotés, tabassés et dépouillés de leurs biens.

 

Un des témoins a partagé son expérience : “L’incident s’est produit à 8 kilomètres de Bozoum. Ils m’ont arrêté, et je pensais être le seul visé, mais ils avaient déjà ligoté d’autres personnes avant moi. Ils m’ont volé la somme de 102 500 francs et ont confisqué ma moto et mon téléphone portable. Ils m’ont bandé les yeux avant de disparaître dans la nature. Ces ravisseurs ont également pris plus de 20 motos. Nous avons été emmenés à 1 kilomètre du lieu de l’incident et dépouillés de tout. Même un éleveur qui venait de vendre ses bovins a perdu plus de 2 millions de francs.”

 

À un croisement nommé Baforo, sur l’axe Baoro, deux prêtres catholiques de la paroisse Saint-Michel ont également été pris au piège de cette embuscade le dimanche matin. Ils ont subi des sévices corporels et ont été dépouillés de tous leurs biens.

 

Le prêtre Dieudonné Yaka a décrit les événements : “Ce dimanche, nous devions célébrer la messe dans un village voisin. Après une vingtaine de kilomètres de route, des malfaiteurs armés, principalement des hommes cagoulés, ont bloqué notre chemin. Ils ont fait entrer toutes les personnes qui passaient, que ce soit à pied, à vélo ou à moto, dans la brousse, puis les ont dépouillées. C’est ainsi que nous, avec nos deux motos, car nous devions également surveiller les écoles, avons été arrêtés et conduits dans la brousse. Ils nous ont dépouillés, comme ils le font habituellement.”

 

Ces récents événements rendent dangereux les déplacements aux alentours de Bozoum, en raison de l’activité de la milice Anti-Balaka aile Mokome, dirigée par monsieur Bellon Michel et son fils Emma. Monsieur Bellon Michel, quant à lui, aurait quitté la ville de Sido pour se retrouver dans le nord-ouest de l’Ouham-Pendé. La terreur que ses hommes sèment parmi la population de l’Ouham-Pendé et de la Nana-Mambéré est manifeste. Malgré nos tentatives pour contacter monsieur Bellon Michel ou l’un de ses membres, ils ont refusé de répondre à nos sollicitations.

 

Ces révélations soulignent la nécessité d’une action immédiate des autorités pour mettre fin aux agissements de la milice Anti-Balaka aile Mokome et assurer la sécurité des habitants de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Pendé. La population de ces régions mérite de vivre en paix, sans craindre les attaques de coupeurs de routes qui ont sévi bien trop longtemps.

 

Par Gervais Lenga et Fortuné Boberang

 

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes  WhatsApp :

CNC Groupe 1

CNC groupe 2

Groupe Infos

 

Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.

 

 

Aucun article à afficher