Défi dans la nuit : les jeunes du Km5 tiennent la tête à Wagner dans un affrontement

Publié le 17 janvier 2024 , 5:17
Mis à jour le: 17 janvier 2024 4:30 pm

Défi dans la nuit : les jeunes du Km5 tiennent la tête à Wagner dans un affrontement

 

Des miliciens d'autodéfense du quartier PK5 dans le troisième arrondissement de Bangui. CopyrightCNC.

 

 

Bangui, 18 janvier 2024 (CNC) – La nuit enveloppe Bangui, mais une agitation inhabituelle brise le silence dans le quartier animé du KM 5, dans le troisième arrondissement. Ici, dans la nuit du dimanche à lundi, un incident a révélé une facette sombre de la présence des mercenaires de Wagner en République Centrafricaine. Au cœur de l’histoire : une tentative audacieuse d’enlèvement d’Ali Abdoulaye, un commerçant prospère, connu pour son commerce de friperies importées. Cette action nocturne, menée par les mercenaires de Wagner, a rapidement tourné au chaos. Les citoyens, auparavant témoins silencieux, se sont levés en masse, armés de courage et de colère. Leur intervention a forcé les mercenaires russes de Wagner à reculer, mettant en lumière un esprit de résistance croissant au sein de la population. Cet incident n’est pas isolé, mais plutôt un reflet de méthodes récurrentes de racket et d’intimidation, révélant les défis auxquels les citoyens de Bangui doivent faire face. 

  

Au cœur de la nuit à Bangui, le calme trompeur est brisé par le bruit sourd des véhicules blindés qui se faufilent dans la ruelle étroite qui passe devant la mosquée Babolo, au quartier KM5, dans le troisième arrondissement. C’est une scène qui commence à devenir familière pour les habitants, mais cette nuit-là, elle prend une tournure différente. 

  

Ali Abdoulaye, un commerçant renommé dans l’importation de friperies, devient la cible des mercenaires de Wagner par ce qu’il a de l’argent. Reconnu pour sa réussite économique, Abdoulaye représente une proie lucrative dans leur quête incessante de fonds. Selon des témoins, les mercenaires, accompagnés de leurs complices de l’armée nationale, tentent de l’arracher de son domicile sous de fausses accusations. 

  

Mais cette fois, les habitants de KM5 ne restent pas spectateurs. La tentative d’enlèvement se transforme rapidement en affrontement. Des jeunes du quartier, armés de grenades et de courage, se rassemblent pour s’opposer à l’enlèvement. “ Attention, Km 5 reste Km 5 “ avance un courageux. Les tirs en l’air des mercenaires ne suffisent pas à disperser la foule déterminée. Dans un acte de résistance inédit, les habitants parviennent à faire reculer, têtes basses,les mercenaires et leurs supplétifs, sauvant ainsi Abdoulaye. 

  

Cet incident n’est pas un cas isolé. Il s’inscrit dans une série de tactiques d’intimidation et de racket que les mercenaires de Wagner pratiquent régulièrement dans les villes de province, où ils agissent avec impunité. À Bangui, cependant, ils opèrent plus discrètement la nuit, craignant l’attention médiatique. 

  

Les réactions des citoyens de Kilomètre 5, face à cette tentative d’enlèvement, sont le reflet d’un ras-le-bol généralisé. L’année dernière, après une série d’incidents similaires, les commerçants avaient déjà exprimé leur frustration par des grèves et des manifestations. Malgré la reprise des activités commerciales suite à des négociations, le sentiment d’injustice et la méfiance envers les forces de sécurité restent palpables. 

  

L’histoire d’Ali Abdoulaye et la résistance des habitants de KM5 illustrent une dynamique sociale complexe en RCA. D’un côté, la présence intimidante des mercenaires de Wagner, opérant avec l’apparente complicité de certaines factions des forces de sécurité centrafricaines. De l’autre, un peuple qui, malgré la peur et l’oppression, trouve la force de se soulever. 

  

L’incident soulève des questions cruciales sur la sécurité, la justice et la souveraineté en RCA. Comment les citoyens peuvent-ils se protéger face à des forces armées qui devraient normalement assurer leur sécurité ? Quel est le rôle du gouvernement centrafricain dans la gestion de ces acteurs de Wagner sur son territoire ? Et surtout, quelles sont les voies possibles vers la paix et la stabilité dans un contexte marqué par la violence et l’impunité ? 

  

L’enlèvement manqué d’Ali Abdoulaye est plus qu’un événement isolé. C’est un symptôme d’un malaise profond et d’une lutte pour la dignité et la justice. C’est un appel à une réflexion plus large sur les enjeux de la gouvernance et de la souveraineté en République Centrafricaine. 

  

Cet acte de résistance à Bangui contre les mercenaires de Wagner est plus qu’un simple incident. Il symbolise un point de basculement, où la peur cède place à l’action citoyenne. Alors que la situation en République Centrafricaine continue d’évoluer, l’écho de cette nuit à Kilomètre 5 résonne comme un rappel puissant que, même face à des adversaires redoutables, l’esprit de communauté et la solidarité peuvent ouvrir la voie vers la justice et la paix. 

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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