Le poids des illusions : L’échec de la coopération Centrafrique-Russie

Publié le 17 janvier 2024 , 5:15
Mis à jour le: 17 janvier 2024 10:46 am

Le poids des illusions : L’échec de la coopération Centrafrique-Russie

 

Le Président centrafricaine Faustin Archange Touadera, à gauche, et son homologue russe Vladimir Poutine, à droite, à Moscou, en Russie
Le Président centrafricaine Faustin Archange Touadera, à gauche, et son homologue russe Vladimir Poutine, à droite, à Moscou, en Russie. Photo AFP

 

 

Bangui, 18 janvier 2024 (CNC) – Cinq années se sont écoulées depuis le rétablissement de l’accord de coopération entre la Centrafrique et la Russie, et pourtant, le bilan reste désespérément vide. Cet article, inspiré par le reportage du Quotidien de Bangui, vise à démêler les intrications de cette alliance apparemment unilatérale. 

  

En novembre 2018, un accord secret entre la Centrafrique et la Russie était signé à Sotchi en Russie, suscitant espoirs d’une partie de la population et interrogations. L’accord, étant resté secret dès sa signature jusqu’à ce jour malgré les exigences constitutionnelles, l’opposition centrafricaine ne cesse de le dénoncer. Près de six ans durant, les retombées concrètes pour la Centrafrique sont inexistantes. Ce partenariat, censé renforcer la lutte contre les rebelles armés et développer économiquement le pays selon les de leurs signataires, s’avère être une source de déception profonde pour le peuple centrafricain et un sujet de controverse internationale. 

  

Le rôle de la Russie, principalement incarné par la présence des paramilitaires du groupe Wagner, semble se limiter à une assistance logistique et technique ambiguë. Le Quotidien de Bangui soulève des questions pertinentes sur l’efficacité réelle de cet appui dans la lutte contre les rébellions. Les Wagner, loin d’avoir neutralisé la menace rebelle, apparaissent plutôt comme des acteurs d’un théâtre politique et sécuritaire complexe, voire comme des bénéficiaires de richesses nationales. 

  

La coopération russo-centrafricaine a engendré des conséquences diplomatiques significatives. Le président putschiste Faustin Touadéra, autrefois soutenu par des partenaires internationaux tels que la France, l’UE et les USA, se retrouve désormais isolé, ventre et poitrine au mur, dos à la reconstruction de son pays. Cette mise à l’écart, exacerbée par une baisse de popularité nationale, souligne une réalité inquiétante : l’engagement russe n’a pas apporté l’aide financière et le soutien politique escomptés. 

  

La situation actuelle pose une question cruciale : pourquoi la Russie, sous l’égide de Poutine, ne soutient-elle pas financièrement la Centrafrique, alors même que l’accord a eu un impact négatif sur les relations de la Centrafrique avec d’autres partenaires internationaux ?

 

La dépendance du président Touadéra envers les Wagner semble avoir plongé le pays dans une crise économique et diplomatique profonde, mettant en péril la souveraineté et l’autonomie de la Centrafrique. 

  

En un mot, la coopération Centrafrique-Russie, marquée par le manque de transparence et l’absence de bénéfices mutuels, devient un sujet de réflexion politique et morale à Bangui. En tant que nation, la Centrafrique se trouve à un sens giratoire critique, devant réévaluer ses alliances et chercher des partenariats plus équilibrés et transparents. L’expérience avec la Russie, loin de stabiliser le pays, semble avoir exacerbé ses vulnérabilités. Cet épisode met en lumière la nécessité pour la Centrafrique de repenser sa stratégie diplomatique et de chercher des alliances qui favorisent véritablement son développement et la paix. 

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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