CENTRAFRIQUE Quels conseillers présidentiels prêchent pour un troisième mandat de  Touadéra ?

Publié le 30 mars 2022 , 8:04
Mis à jour le: 30 mars 2022 5:45 pm

 

Rédigé par aAfrique Intelligence

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le jeudi 31 mars 2022

 

Bangui (CNC) – Le dialogue républicain qui s’est clos le 27 mars à Bangui a notamment abordé, à l’initiative de  proches du président centrafricain, l’éventualité d’instaurer un nouveau régime constitutionnel. La manœuvre remettrait à zéro le compteur de ses mandats présidentiels et permettrait à Touadéra de rester au pouvoir.
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Président Faustin Archange Touadera adresse à la presse à Bangui le 17 septembre 2021. AFP

 

Boycotté par l’opposition, le dialogue républicain, qui s’est tenu du 21 au 27 mars, a donné lieu à un débat inattendu : faut-il modifier la constitution ? Une poignée de proches de Faustin-Archange Touadéra plaide en effet en ce sens depuis plusieurs semaines. Une perspective qui pourrait éventuellement permettre au président centrafricain de concourir à un troisième mandat pour les élections de 2026. En privé, Touadéra laisse lui-même volontairement planer le doute quant à cette éventualité.

 

SOUTIENS DU PROJET DE RÉFORME

 

Lors du dialogue républicain, le sujet a été présenté au cours des travaux de la Commission 2 intitulée “Bonne gouvernance”. Il a été avancé par Rodolphe Héritier Doneng, le directeur de cabinet du ministre des sports, dans le cadre d’un projet de réforme sanctionnée dans la foulée par un référendum.

Doneng est président du Front républicain, une coalition fictive de micro-partis qui gravite autour du parti présidentiel, le Mouvement des cœurs unis (MCU). Il était en 2019 le créateur des “Requins”, mouvement de la jeunesse du MCU, officiellement dissous. Mais le nom est resté depuis pour désigner une colonne informelle affiliée au pouvoir évoluant au sein de l’armée.

L’autre soutien de ce projet de réforme est le conseiller spécial, et financier revendiqué, de Faustin-Archange Touadéra, Fidèle Gouandjika. L’ancien ministre des télécommunications sous François Bozizé avait, quelques jours avant le dialogue, bruyamment fait l’apologie d’une modification de la constitution sur sa page Facebook, particulièrement suivie et qui constitue l’une des voies de communication informelle de la présidence.

 

UNE CONSTITUTION VERROUILLÉE

 

Le texte fondamental adopté en 2016, au terme d’une transition, empêche, au titre de l’article 35, le chef de l’Etat d’exercer plus de deux mandats consécutifs. Une disposition impossible à modifier selon l’article 153. Les faucons du MCU se sont donc attaqués aux articles transitoires de la constitution, qui pourtant, par définition, n’ont qu’un effet temporaire, arguant par exemple qu’elles font référence à un “chef d’Etat de transition“, qui n’existe plus.

Après plusieurs suspensions de séances, la question de modification de la constitution a finalement été rejetée des conclusions, sous la pression de la société civile.

Mais celle-ci redoute d’autres tentatives dans les mois à venir, voire plus tôt : la question de la constitution devrait être sur toutes les lèvres lors de l’anniversaire de la réélection de Touadéra, qui sera fêté ce mercredi par le MCU.

 

 

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