Centrafrique : texte intégral du conseil d’administration du FMI sur la RCA.

Publié le 17 décembre 2017 , 6:04
Mis à jour le: 17 décembre 2017 6:04 pm

FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL

 

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WASHINGTON, D. C.

ADRESSE TELEGRAPHIQUE INTERFUND

 

Washington D.C. le 15 décembre 2017

 

Son Excellence,

Monsieur Henri-Marie DONDRA Ministre des Finances et du Budget Bangui, République Centrafricaine

 

Objet : Compte-rendu de la Réunion du Conseiî d’Administration

Monsieur le Gouverneur,

J’ai l’honneur de vous informer que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a favorablement conclu ce vendred 15 décembre 2017, la troisième revue du programme économique et financier de la République Centrafricaine appuyé par la Facilité Elargie de Crédit ainsi que la revue des assurances de financement et la requête des autorités centrafricaines pour une augmentation d’accès aux ressources.

Au titre de la réunion du Conseil,

Les Administrateurs ont favorablement accueilli la mise en œuvre satisfaisante du programme de la RCA dans un contexte difficile. La détérioration de la sécurité a affecté la situation humanitaire et affaibli les perspectives économiques. Dans ce contexte, ils ont indiqué que le maintien de l’exécution du programme était capital pour créer de l’espace budgétaire, améliorer le climat des affaires et favoriser une croissance plus élevé et inclusive. La réalisation d’une paix véritable et inclusive est essentielle.

Les Administrateurs ont souligné l’importance d’améliorer davantage la mobilisation des recettes intérieures pour créer un espace pour l’investissement public et les dépenses sociales et réduire la dépendance de. l’aide extérieure Ils ont encouragé les autorités à renforcer l’administration douanière et fiscale, améliorer l’échange d’informations entre les organismes gouvernementaux, moderniser les systèmes de paiement et élargir le périmètre du compte unique du Trésor Ils ont également encouragé les autorités à améliorer la transparence budgétaire et poursuivre les efforts visant à rationaliser les taxes parafiscales et les prélèvements fiscaux excessifs. Notant le risque élevé de surendettement, les membres du Conseil recommandent de limiter le recours aux emprunts, même ceux à des conditions très concessionnelles, et de s’appuy er plutôt sur le financement sous forme de dons dans toute la mesure du possible,
y compris en mobilisant les promesses de financement de la conférence des donateurs de 2016.

Les Administrateurs ont salué les mesures visant à améliorer la gestion des finances publiques, y compr is les rapports d’exécution du budget réguliers et opportuns, la consolidation des opérations du compte unique du trésor, et une utilisation limitée des procédures de dépenses exceptionnelles. Ils ont indique que l’assistance technique doit être intensifiée, et qu’une mise en œuvre ferme des recommandations était importante. A cet égard, il est tout aussi important d’assurer un pourvoi adéquat en personnel ainsi que la continuité de l’engagement du FMI et des équipes des missions pour les États fragiles et particulièrement la RCA.

Les membres du Conseil d’administration se sont félicités de l’adoption d’une stratégie globale pour l’apuremenr des arriérés intérieurs et le recrutement d’un auditeur international pour le suivi de ce processus afin d’améliorer la transparence et la responsabilité. Ils ont également appelé à des efforts pour l’apurement des arriérés extérieurs.

Les Administrateurs ont observé que le programme de la République Centrafricaine était appuyé par la mise en œuvre de politiques de soutien et de réformes des institutions régionales, y compris un resserrement de la politique monétaire, l’élimination des avances statutaires et le maintien d’un contrôle strict de la progression du refinancement des banques.

Enfin, les Administrateurs ont salué la mise en œuvre par la BEAC des assurances de politique telles que prévues dans la lettre d’appui aux politiques de juin 2017 et l’engagement continu énoncé dans la lettre de suivi. Ils ont noté que les services du FMI établiraient une évaluation des politiques régionales dans le cadre de prochaines revues du programme, et chercheraient des assurances de politiques supplémentaires au niveau régional si des changements significatifs en matière de politique ou de réforme s’avéraient nécessaires.

Dans mon intervention,

J’ai remercié le Chef de mission, M. Samir Jahjah, et son équipe pour le dialogue franc et constructif avec les autorités centrafricaines tout en appréciant leur soutien constante leur engagement.

J ai également remercié les Administrateurs pour leur soutien à la conclusion de cette troisième revue du programme appuyé par la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et à la demande d’augmentation d’accès aux ressources. J’ai indique que leurs précieuses recommandations de politiques seraient fidèlement transmises aux Autorités Centrafricaines.

J’ai souligné, comme indiqué par le Staff, que la mise en œuvre du programme était globalement satisfaisante ; et que les Autorités demeuraient déterminées pour atteindre les objectifs et qu’elles enregistraient des avancées dans la mise en œuvre de politiques et de réformes pour sortir de la fragilité, contribuer aux objectifs des politiques régionales, réaliser une plus grande croissance et réduire la pauvreté.

J’ai également mis l’accent, comme notés par les Administrateurs, sur les conditions de sécurité difficiles, la crise humanitaire, et les faibles capacités qui ont lourdement pesé sur les performances et les perspectives économiques de la RCA. J’ai rappelé que pour faire face aux immenses défis auxquels le pays se trouve être exposés, les priori és des réformes clés des autorités comprenaient la mobilisation des recettes intérieures, le renforcement de la gestion des finances publiques, l’amélioration de la gestion de la dette, et la préservation de la stabilité du secteur financier.

En ce qui concerne la mobilisation des recettes, j’ai informé les Admii istrateurs des mesures prises par les autorités pour renforcer le strict contrôle et la traçabilité des revenus, la rationalisatron des taxes et impôts, la limitatron du recours aux exonérations fiscales et l’amélioration de la conformité fiscale, particulièrement dans les secteurs pétrolier, forestier et des télécommunications ; tout en précisant que d’autres mesures pour augmenter les revenus sont d’ores et déjà incluses dans le Rudget 2018 soumis au parlement. En ce qui concerne la douane, j’ai souligné que des mesures étaient prises par les autorités pour enrayer la sous-évaluation des importations et pour le renforcement du contrôle des valeurs déclarées en douane.

Pour ce qui est de la gestion des finances publiques, j ai fait remarquer que les autorités continuaient leurs efforts pour accroitre la transparence et la responsabilité, notamment à travers la création du compte unique du Trésor.

J’ai également pris bonne note de l’appel des Administrateurs pour un renforcement des pratiques de gestion de la dette soulignant que des politiques prudentes de gestion seraient suivies, notamment à travers le recours en priorité aux prêts hautement concessionnels pour les projets d’infrastructures.

Dans le secteur financier, et pour répondre aux nquiétudes exprimées par les Administrateurs en lien avec le niveau des créances douteuses, j’ai rappelé que les institutions régionales, à savoir la BEAC et la COBAC, étaient en tram d’accomplir des progrès dans le sens d’une amélioration du cadre de surveillance et d’une plus grande résilience des banques. Par ailleurs, j’ai affirmé que les autorités apportaient leur contribution à ces efforts et étaient pleinement engagées dans la stratégie régionale de la CEMAC et la mise en œuvre des recommandations de la COBAC.

En concluant, mon propos j’ai mis l’accent sur le renforcement des capacités, la sécurité et le rôle catalytique du FMI S’agissant du premier point, j’ai souligné que la faiblesse des capacités administratives du pays était un sérieux obstacle à la mise en œuvre réussie du programme appuyé par la Facdité Elargie de Crédit Dans ce sens, j’ai remercié les Administrateurs pour leur point de vue que je partage, sur l’importance du renforcement des capacités et du soutien du FMI et d’autres partenaires aux efforts de réformes des Autorités de la RCA qui qui s’emploient à assurer une plus grande coordination de l’offre d’assistance technique.

S’agissant de la sécurité, j’ai fait remarquer, comme souligné par les Administrateurs, qu’une amélioration des conditions de sécurité était essentielle pour l’exécution dans les délais de l’agenda des réformes des Autorités et pour la réussite de leur progiamme. J’ai rappelé à cet égard la satisfaction des celles-ci quant aux progrès enregistrés dans le cadre du projet pilote DDR qui a vu la participation des partenaires. Je n’ai pas manqué, cependant, de souligner que le succès de la stratégie des Autontés allait nécessiter un appui supplémentaire important des partenaires.

Pour ce qui est du rôle catalytique du FMI. j’ai exprimé son importance pour le cas spt cifique du programme de la RCA afin de garantir avec efficacité la réalisation des objectifs des autorités.

Enfin, j’ai exprimé ma parfaite convergence de vue avec certains Administrateurs qui ont souligné la nécessité de résoudre le problème du taux élevé de roulement des services du Fonds travaillant sur les pays fragiles tels que la RCA.

Je voudrais m’associer à l’ensemble des Admimstrateurs pour vous féliciter pour les efforts ayant conduit à la conclusion la troisième revue du programme économique et financier de la Republique Centrafricaine appuyé par la Facilité Élargie de Crédit ainsi que la revue des assurances de financement et la requête des autorités centrafricaines pour une augmentation d’accès aux ressources. Je saisis cette opportunité pour vous réitérer mon engagement à renforcer davantage la coopération entre la République centrafricaine et le FMI

Je vous prie d’agréer. Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.

Représentant la République Centrafricaine

 

 

 

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