Terror à Tiringoulou  et Boromata : Les mercenaires russes sèment le chaos, des civils tués, des chefs kidnappés, des habitations incendiées

Publié le 29 avril 2024 , 5:22
Mis à jour le: 29 avril 2024 5:31 pm

Terror à Tiringoulou  et Boromata : Les mercenaires russes sèment le chaos, des civils tués, des chefs kidnappés, des habitations incendiées

 

Le village Zinzir se vide de ses habitants. De loin, les habitants ont pris la fuite pour échapper aux Wagner, abandonnant leur habitation, qui seront ensuite incendiées par les Wagner
Le village Zinzir se vide de ses habitants. De loin, les habitants ont pris la fuite pour échapper aux Wagner, abandonnant leur habitation, qui seront ensuite incendiées par les Wagner. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 30 avril 2024 (CNC

 Dans les villes de Tiringoulou et Boromata ainsi que dans des villages environnants, la terreur règne alors que les mercenaires russes du groupe Wagner déclenchent un tourbillon de chaos et de désolation dans cette région du nord-est du pays. Des civils tués, familles déchirées, des chefs kidnappés, des imams tabassés, des habitations incendiées  : leur sinistre présence marque le début d’une tragédie inimaginable dans la Vakaga.

 

Leur arrivée dans cette région du nord-est du pays a marqué le début d’une série d’atrocités. Des vies innocentes fauchées, des villages pillés, et des familles déchirées par le deuil. Tant de vies brisées, tant de destins détruits, alors que les hommes de Wagner écrivent leur sinistre histoire sur le sol meurtri de la Vakaga.

 

Focalisons notre regard sur Tiringoulou et Boromata ainsi que ses environs, où les ténèbres se sont abattues avec une intensité exceptionnelle.

 

En effet, le jeudi dernier, à Tiringoulou, plusieurs dizaines des mercenaires du groupe Wagner ont été Largués par une navette des hélicoptères dans cette ville. Aussitôt, ils se sont divisés en plusieurs petits groupes, et éparpillés dans des villages environnants allant jusqu’à Boromata, situé à environ 130 kilomètres de Birao, semant la mort et la destruction sur leur passage.

Ainsi, le lendemain, c’est-à-dire le vendredi, aux environs de 16 heures, ils sont arrivés dans les villages paisibles de Zinzir et d’Oulou, situés respectivement à 12 et 11 kilomètres de Boromata, c’est-à-dire à 68 et 69 kilomètres de Tiringoulou. Dans ces deux villages,  où la cruauté des mercenaires a atteint des sommets d’inhumanité.

À  l’entrée du village  Zinzir, un jeune garçon, à peine âgé de douze ans, le petit-fils du chef du village Oulou, roulait paisiblement sur son vélo, chargé d’une simple mission : aller acheter du sel pour sa famille. Mais sur son chemin, il a croisé le regard impitoyable d’un mercenaire du groupe Wagner, armé d’une arme meurtrière. En un instant, l’innocence a été anéantie, le destin brisé par la violence aveugle de ces hommes sans merci. Mais avant de quitter le lieu, ils ont pris leur temps pour calciner le corps de ce jeune.

Dégâts causés par les mercenaires russes du groupe Wagner dans le village Zinzir, avec un arbre brûlé, des restes carbonisés d’un jeune de 12 ans et un habitant en contemplation.
Dégâts causés par les mercenaires russes du groupe Wagner dans le village Zinzir, avec un arbre brûlé, des restes carbonisés d’un jeune de 12 ans et un habitant en contemplation.
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De même, quelques minutes plus tard, un arabe berger, sur son âne, se dirigeait vers le centre Zinzir pour aller écraser son sorgo, ignorant le danger qui guettait son chemin. Mais sa route a croisé celle des mercenaires, et son destin a été scellé par une balle impitoyable. Comme ils l’ont fait avec le corps de ce jeune enfant, ils ont également calciné celui de cet homme qu’ils venaient de tuer. La cruauté de ces hommes sans scrupules n’épargne personne, pas même ceux qui vaquent paisiblement à leurs occupations quotidiennes. Aussitôt, les habitants de Zinzir, voyant ce convoi de mort s’approchait d’eux, certains ont pris la fuite pour aller se refugier dans la brousse,  s’échappant ainsi à la terreur des hommes de Wagner  qui prend une nouvelle dimension.  Dans cette confusion de panique, des chefs de villages et des notables sont pris en otage par la cruauté impitoyable de ces mercenaires sans âme, des imams tabassés, la terreur n’a pas de limite ce jours. Enfin, la nuit tombe ainsi sur ce village. Mais pour combien de temps ?

 

Le lendemain samedi, après avoir semé la terreur au sein de la population la veille, les mercenaires russes du groupe Wagner ont repris leurs exactions tôt le matin du samedi. Ils ont rassemblé les habitants rescapés, les plaquant au sol avec les yeux fixés vers le ciel pendant quatre longues heures, de 9 à 13 heures, tandis qu’ils continuent de faire des tirs en l’air pour les intimider, provoquant la terreur parmi ces pauvres victimes prises en otages.

Alors que les habitants sont maintenus au sol, impuissants et terrorisés, leurs habitations étaient incendiées et réduites en cendres par les mercenaires sans merci. Plusieurs maisons ont été détruites de manière implacable, ajoutant encore plus de désolation à cette tragédie déjà insoutenable.

la ville de Tiringoulou après la débandade de la population
La ville de Tiringoulou, au nord -est de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

Ainsi, la séparation des forces de Wagner en plusieurs groupes a jeté une ombre sinistre sur cette préfecture de la Vakaga. Alors que 25 autres Wagner restent à Tiringoulou pour contrôler cette ville, d’autres se dispersent dans les localités avoisinantes, allant jusqu’à Boromata, éparpillant la terreur et la mort sur leur passage. Chaque village devient le théâtre d’une tragédie sans fin, chaque famille est confrontée à l’horreur indicible de la violence incontrôlée.

 

Pendant ce temps, à Boromata, lorsque les hommes de Wagner arrivent dans cette ville, la tension monte, tandis qu’ils érigent des checkpoints  à l’entrée et sortie de la ville, et que les contrôles oppressants se poursuivent. L’angoisse étreint chaque habitant, alors que l’ombre de la violence plane sur chaque parcelle de terre. Mais même dans les ténèbres les plus épaisses, l’espoir persiste, ténu mais indomptable.

Finalement,  parmi les 5 personnes kidnappées, les Wagner, avant de quitter Boromata dimanche dernier,  ont libéré deux, dont le chef du village Oulou et l’opérateur économique qu’ils les ont arrêté la veille.

 

 

Les mercenaires du groupe Wagner continuent leur sinistre marche à travers la Vakaga, laissant derrière eux un sillage de destruction et de désespoir. Nous demeurons à l’écoute, prêts à relater les prochains chapitres de cette sombre saga.

 

Rappelons que la lumière de l’espoir peut vaciller, mais elle ne s’éteindra jamais.

 

Par Moïse Banafio

Correspondant du CNC dans le grand nord

 

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