RCA : pourquoi la visite de la procureur de la CPI Fatou Bensouda rend furieux le pouvoir de Bangui

Publié le 2 octobre 2020 , 5:12
Mis à jour le: 2 octobre 2020 5:12 am
touadera et le procureur de la cpi madame fatou bensouda a bangui lors de la cloture de formation des magistrats de la cps
Le Président Faustin Archange touadera et le procureur de la cpi madame fatou bensouda a bangui lors de la cloture de formation des magistrats de la cps. Crédit photo : Présidence.

 

 

Bangui, République centrafricaine, jeudi, 24 septembre 2020, 21:37:59 ( Corbeaunews-Centrafrique ). En visite à Bangui pour la troisième fois, la procureur générale de la CPI Fatou Bensouda a été reçue en audience par le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, également candidat à sa propre succession pour un second mandat à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020. Même si les échanges entre les deux personnalités n’ont pas été rendus publics, mais le bref compte rendu diffusé par le site du Palais de la Renaissance rend furieux plusieurs cadres du Mouvement Cœurs unis.

 

Le mardi 29 septembre dernier, lors d’une audience avec le président Touadera, madame Fatou Bensouda, en présence du secrétaire général adjoint de la MINUSCA, a demandé ouvertement au président Touadera de coopérer fermement avec la CPI. Cette instruction de fermeté donnée au président Touadera a été très mal appréciée par certains entourages du chef de l’État.

» Alors que la CPI et les autorités judiciaires nationales cherchent à traduire en justice ceux qui ont commis les crimes, quel que soit le camp dans lequel ils se trouvent, nous attendions avec impatience sa poursuite maintenant et au-delà des élections. Avec le processus judiciaire, les élections sont la pierre angulaire d’une démocratie pacifique et stable », a déclaré la Procureure de la CPI lors d’un point de presse à l’issue de sa visite de 48 heures à Bangui.

D’après madame Fatou Bensouda, « les élections se décident avec des bulletins de vote et non avec les balles ». Ce qui signifie en d’autres termes, selon un homme politique contacté par CNC, que ce ne sont pas les rebelles qui vont élire le président de la République ou les députés avec leurs armes.

D’après nos sources proches du chef de l’État, Madame Fatou Bensouda a demandé au chef de l’État Faustin Archange Touadera de réellement coopérer avec son institution par la poursuite et l’arrestation sans délai de certains chefs de guerre qui bénéficient actuellement de sa protection. Ce ne sont pas les armes qui décident lors d’une élection, mais plutôt les bulletins de vote.

Pour ces entourages du chef de l’État, madame Fatou Bensouda a outrepassé ses prérogatives. D’après eux, avant qu’elle se promène pour donner des leçons de morale aux autres, elle doit avant tout se pencher sur la médiocrité qui entoure ses enquêtes, sources de plusieurs acquittements parmi lesquels on peut citer les cas de :  Jean Pierre Bemba, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé.

Nombreux sont ceux qui pensent, lors d’une condamnation d’un voleur d’un panneau solaire pour l’éclairage public à Bangui, que la justice centrafricaine est une justice qui retrouve toutes ses forces sur les plus faibles et les non-protégés en épargnant les vrais criminels et voleurs protégés par le pouvoir en place comme Ali Darassa, Abass Sidiki, Mahamat Alkhatim, Nourredine Adam, Abdoulaye Hissein pour ne citer que ceux-là.

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste politique

Alain Nzilo

Directeur de publication

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