RCA : Pénurie d’eau à Bangui, l’UNICEF se mobilise

Publié le 24 mars 2021 , 9:06
Mis à jour le: 24 mars 2021 9:06 pm

fontaine d'eau

 

Bangui, République centrafricaine, 03:37:59 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Depuis 3 mois, les quartiers nord de Bangui vivent une grave pénurie d’eau potable, même si la SODECA (Société de Distribution d’Eau de Centrafrique) fait de son mieux pour fournir de l’eau aux 1,2 millions de Banguissois.

 

La population passe des heures devant les fontaines de la SODECA sans savoir quand l’eau coulera à nouveau. Les témoignages des habitants sont saisissants : « Parfois, on peut sortir entre 19 et 22 heures pour aller chercher de l’eau et rentrer vers 5 heures du matin », car « l’eau arrive à 5 heures, et ne tarde pas à couper alors que les gens ont pris place depuis la veille ».

 

Cette situation ne touche pas seulement les 3e, 4e et 5e arrondissements du nord de Bangui. Les arrondissements du sud, pourtant à proximité immédiate de l’Oubangui, sont touchés également. La crise est telle que celui qui arrivera à remplir son bidon peut, sans difficulté, espérer le revendre le double de son prix. La population souffre ainsi beaucoup de la pénurie d’eau des fontaines de la SODECA… et le nombre insuffisant de forage ne permet pas de soulager cette souffrance.

 

Une des causes principales des difficultés d’approvisionnement en eau est climatique. La Centrafrique est actuellement en pleine saison sèche. Cela affecte de manière très importante le débit de la rivière Oubangui dans lequel la SODECA se fournit en eau, avant de la traiter et de la livrer aux habitants de Bangui. Les relevés de débits mensuels illustrent bien cette pénurie : le débit moyen observé est habituellement de 4 092m3/s. Au mois de mars, le débit constaté est de seulement 930m3/s, soit 4 fois moins que la moyenne annuelle !

 

Cette pénurie d’eau, bien que saisonnière, est aggravée par la situation sécuritaire du pays. En effet, pour traiter l’eau de l’Oubangui, la SODECA utilise du chlore acheminé de Douala vers Bangui par camions. Et la longue fermeture de cet axe au début de l’année a eu pour conséquence de freiner l’approvisionnement en chlore. Les tensions sécuritaires ont également poussé les populations à fuir. Bangui aurait recueilli plusieurs milliers de réfugiés, rendant plus difficile la distribution de l’eau.

 

Face à cette crise cyclique, l’UNICEF (fonds des nations unies pour l’enfance) se mobilise depuis 2018 pour « un accès durable à l’eau » en Centrafrique et mène un ambitieux projet associant le renforcement des capacités nationales ainsi que des actions auprès des communautés locales. Ce projet est financé par le fonds Bêkou de l’Union Européenne à hauteur de 5,7 milliards de Francs CFA. L’objectif fixé est de donner un accès à l’eau potable à plus de 300 000 personnes d’ici la fin 2021.

Les bénéfices attendus autour de ce projet sont d’ailleurs nombreux pour la Centrafrique, y compris pour la politique de santé et la relance économique, comme l’indique le site officiel de la Commission Européenne (https://ec.europa.eu/international-partnerships/projects/renforcement-des-capacites-de-lagence-centrafricaine-de-leau-et-de-lassainissement_da).

Parmi les diverses mesures concrètes, près de 500 forages ont déjà été construits ou réhabilités dans l’ensemble du pays.

 

Par Julien Ekomo

Contributeur spécial du CNC

Alain Nzilo

Tel / WhatsApp  +1 438 923 5892

Email : alainnzilo@gmail.com

 

 

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