RCA : le Coordonnateur de la CPC fustige le dialogue républicain, et appelle la communauté internationale à faire la pression sur « Touadera et son gouvernement »

Publié le 11 juillet 2021 , 10:15
Mis à jour le: 11 juillet 2021 10:15 pm

 

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 12 juillet 2021 ( Corbeaunews – Centrafrique ). Dans un communiqué publié  samedi 10 juillet 2021, le coordonnateur général de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), le général d’armées François Bozizé dénonce vigoureusement le processus du « dialogue républicain » initié par le chef de l’État. D’après lui,   « le Président Faustin Archange TOUADÉRA ruine les dernières chances d’offrir à la République Centrafricaine un avenir de Paix où toutes ses filles et tous ses fils, après avoir fait “sous l’arbre à palabre” le bilan des décennies de cendres, optent pour leur tourner définitivement le dos et s’engagerrésolument, dans la concorde et la conjugaison de leurs compétences, vers le développement économique de la Nation. Il tire l’attention de la communauté internationale, « garante de la moralité de la gouvernance politique internationale, et de la sécurité des populations soumises depuis de trop nombreux mois aux agressions de mercenaires dont tous les États dénient pudiquement d’endosser la paternité, pour qu’elle fasse pression – aux niveaux politique et militaire – sur le Chef de l’État centrafricain et son gouvernement, afin qu’ils se plient aux bonnes pratiques internationales et daignent enfin organiser un Dialogue politique inclusif, avant qu’il ne soit trop tard ».

 

l'ancien Président François Bozizé lors de son point de presse à Bangui le samedi 21 novembre 2020 à la suite de l'incident militaire ayant opposé ses éléments de sécurité à ceux de la garde présidentielle. Photo CNC - Cyrille Jefferson Yapendé
l’ancien Président François Bozizé lors de son point de presse à Bangui le samedi 21 novembre 2020 à la suite de l’incident militaire ayant opposé ses éléments de sécurité à ceux de la garde présidentielle. Photo CNC – Cyrille Jefferson Yapendé

 

République Centrafricaine
Unité – Dignité – Travail

 

Coalition des Patriotes pour le Changement

Coordonnateur Général
Secrétariat Général

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

 

L’opinion publique nationale, vent debout

face à un Comité d’organisation du Dialogue Républicain déséquilibré, non inclusif, verrouillé et non consensuel …

La préalerte lancée par la Coalition des Patriotes pour le Changement dès le 21 mars 2021 relative au périmètre souhaité pour le dialogue politique, tout comme ses craintes du 14 juin 2021 sur le caractère non inclusif annoncé de celui-ci, ont pu apparaître au regard de quelques-uns, notamment de la Communauté internationale et du G-5, comme des outrances de la CPC qui manifesterait ainsi un esprit de fronde et de contradiction systématique ainsi que sa mauvaise foi devant les initiatives du pouvoir. Force est de reconnaître aujourd’hui l’évidence, à la suite de la levée de boucliers suscitée par le Décret N° 21.148 du 30 juin 2021, signé du Président de la République, mettant en place le Comité d’organisation du Dialogue Républicain. ■

L

îopinion publique nationale, dans sa grande diversité, s’est mobilisée pour vilipender le Président de la République, Son Excellence le Professeur Faustin Archange TOUADÉRA, lequel a marqué sa volonté de caporalisation du processus du Dialogue après avoir confisqué la tutelle politique du Comité préparatoire.

Quand la Coalition de l’Opposition Démocratique 2020 (COD-2020) dénonce le caractère non consensuel, non inclusif, déséquilibré et totalement verrouillé du Comité d’Organisation, la Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Paix en Centrafrique (COSCIPAC) lui répond que la roublardise du locataire du Palais de la Renaissance l’a conduit à tailler sur mesure l’ossature d’un Comité préparatoire fantoche composé essentiellement et dominé par les entités à la solde du pouvoir.

Le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), hier encore, sinon toujours, allié du pouvoir et que l’on ne peut guère suspecter de radicalisme ni d’hostilité vis-à-vis du Chef de l’État ou de son parti le Mouvement des Cœurs Unis (MCU), n’hésite plus à dénigrer le décret unilatéral ayant mis en place le Secrétariat Technique préparatoire mais aussi le décret similaire portant création et organisation du Comité d’organisation du Dialogue Politique.

Le MLPC exige la révision de ce dernier décret et y subordonne le maintien de sa participation au processus.

Le PATRIE (Parti Africain pour une Transformation Radicale et l’Intégration des États) n’est pas en reste qui joint sa voix à la clameur générale et dénonce le caractère à dessein déséquilibré de ce Comité qui fait la part belle à la majorité présidentielle et à ses différentes déclinaisons, alors que les autres entités sont marginalisées.

Le PATRIE conditionne également sa participation à un consensus sur le Comité d’organisation.

De jour en jour, de nouvelles entités politiques, comme le Parti Démocratique Centrafricain (PDCA), rejoignent le concert de protestation tous azimuts. Il annonce la consolidation du pouvoir dictatorial que le Président Faustin Archange TOUADÉRA est en train de mettre en place.

Nous faisons l’économie des appels répétés de toutes les confessions religieuses, de celui, éminent, de sa Sainteté le Pape, aussi bien de toutes les voix autorisées comme celle du Secrétaire Général des Nations Unies, qui ont invité les autorités politiques à garantir l’inclusivité du Dialogue politique.

À l’évidence, malgré une demande insistante et générale de toutes les couches de la population, malgré une incitation des institutions internationales, à privilégier non seulement un dialogue mais un dialogue inclusif, le Président de la République tente d’imposer au forceps un dialogue politique excluant les principaux protagonistes de la crise sécuritaire, que sont les Groupes Armés.

Il préfèrerait discuter uniquement avec ses partisans et ses affidés, dans un consensus lénifiant qui lui permette de prolonger sa politique d’exclusion et de manœuvrer en vue de modifier la Constitution et de se garantir un troisième mandat, rigoureusement interdit par la Constitution de 2016.

Au demeurant, si le pouvoir avait voulu donner des gages de sa bonne volonté d’aller à un dialogue politique inclusif, il aurait donné des signaux susceptibles de décrisper l’ambiance délétère générale ; par exemple :

  • il aurait dû ordonner la libération des nombreux prisonniers politiques qui croupissent actuellement sans jugement dans les geôles de Bangui – qu’il s’agisse d’officiers des FACA, de la Police ou de la Gendarmerie, accusés à tort d’intelligence ou de complicité avec la rébellion, ou encore de militants politiques auxquels sont déniés leurs libertés de pensée et d’opinion ;
  • il aurait pu également desserrer les contrôles tatillons de la liberté d’aller et de venir des leaders politiques de l’opposition ou des hauts fonctionnaires suspectés de tiédeur dans la répression de tous ceux qui ne sont pas dans la droite ligne de la bien-pensance.

De ces faits, il découle que le Président Faustin Archange TOUADÉRA ruine les dernières chances d’offrir à la République Centrafricaine un avenir de Paix où toutes ses filles et tous ses fils, après avoir fait “sous l’arbre à palabre” le bilan des décennies de cendres, optent pour leur tourner définitivement le dos et s’engager
résolument, dans la concorde et la conjugaison de leurs compétences, vers le développement économique de la Nation. C’est une grande responsabilité dont il sera comptable devant l’histoire !

La Coalition des Patriotes pour le Changement appelle une nouvelle fois l’attention de la Communauté internationale, garante de la moralité de la gouvernance politique internationale, et de la sécurité des populations soumises depuis de trop nombreux mois aux agressions de mercenaires dont tous les États dénient pudiquement d’endosser la paternité, pour qu’elle fasse pression – aux niveaux politique et militaire – sur le Chef de l’État centrafricain et son gouvernement, afin qu’ils se plient aux bonnes pratiques internationales et daignent enfin organiser un Dialogue politique inclusif, avant qu’il ne soit trop tard.

Fait à Kamba Kota, le 10 juillet 2021

 

 

 

P/ La Coalition des Patriotes

Gal François BOZIZÉ Yangouvonda

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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