RCA : l’armée centrafricaine mise dans l’embarras à cause d’un officier accusé d’escroquerie

Publié le 18 novembre 2020 , 5:43
Mis à jour le: 18 novembre 2020 5:43 am
Les nouveaux soldats Faca à Bouar formés par les instructeurs de l'EUTM-RCA par CNC
Les nouveaux soldats FACA formés par les instructeurs de l’EUTM-RCA à Bouar en septembre 2019. Photo CNC / Gervais Lenga.

 

Bangui, République centrafricaine, mercredi, 18 novembre 2020 ( Corbeaunews-Centrafrique). Comment le commandant Éric Gambi, en tant qu’officier supérieur de l’armée nationale, a pu escroquer  près d’une centaine des jeunes de la capitale ?

 

Très en colère, et prêts à descendre dans les rues de la capitale pour manifester leur mécontentement, plusieurs dizaines des jeunes ont déclaré aux journalistes être des victimes du Commandant Éric Gambi qui les a escroqué.  D’après eux, cet officier supérieur de l’armée nationale leur aurait promis des les incorporer dans la garde présidentielle.

Certains disent avoir déboursé  plus de 300 000 francs CFA, d’autres affirment avoir bradé les parcelles de leur parent afin de remettre à cet officier une importante somme d’argent. Malheureusement, plusieurs mois écoulés, l’officier semble s’éclipser dans la nature, et les jeunes n’ont que leurs yeux pour pleurer.

« Il y’a un monsieur qui est commandant de l’armée nationale. Il s’appelle Gambi Éric, il nous a promis  de nous intégrer dans la garde présidentielle. À cet effet, il nous a remis une fiche à remplir. Malheureusement, depuis ce jour, l’homme est introuvable… », a déclaré aux journalistes l’une des présumées victimes du commandant Éric Gambi, interrogée sur le sujet par les médias.

Au même  moment,  une autre victime, en chemise bleue,  déclare que cet officier supérieur leur aurait menti avant de prendre leur argent et disparaître dans la nature.

« Nous avons beaucoup dépensé, et nous n’avions pas de solution. S’il ne nous donne pas de réponse immédiatement, nous allons passer à la vitesse supérieure, et sortir dans les rues pour barricader et manifester notre colère jusqu’à son arrestation par la gendarmerie », ajoute une autre victime.

Pour l’heure, l’officier mis en cause n’a pas encore réagi à cette grave accusation portée contre lui par ce groupe des jeunes de la capitale.

Souvenez-vous, en janvier 2020, une cinquantaine des jeunes, victimes d’une vaste opération d’escroquerie, et majoritairement enthousiastes, crânes rasés et accompagnés pour certains par leur famille, sont arrivés avec leurs bagages à l’aéroport international de Bangui Mpoko   dans l’espoir de quitter la République centrafricaine à bord d’un avion militaire spécialement affrété par le président Kagamé pour une formation des commandos d’élite dans son pays. Malheureusement, ces jeunes victimes ont été arrêtées par la gendarmerie avant d’être placées en garde à vue à la section de recherche et d’investigation (SRI), et libérés trois jours plus tard par les enquêteurs.

D’après les observateurs nationaux, si aujourd’hui les arnaqueurs profitent abusivement de certains jeunes  c’est parce que la seule porte de sortie du chômage dans le pays c’est d’être incorporé dans l’armée. Là encore, pour être incorporé, il faut débourser d’importante somme d’argent au titre de pot de vin. À défaut, il faut nécessairement faire partie du clan au pouvoir afin d’espérer quelque chose. Et les escrocs, qui connaissent très bien comment fonctionne le système, en ont profité pour abuser financièrement les jeunes.

 

Par Anselme Mbata

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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