RCA :  Du diagnostic à la thérapie, l’an II de Khartoum à peine voilé ?

Publié le 12 février 2021 , 10:25
Mis à jour le: 12 février 2021 10:25 pm

 

 

Bangui, République centrafricaine, jeudi, 11 février 2021, 21:57:56 ( Corbeaunews-Centrafrique ). S’il est un détail important qui aurait échappé aux commentateurs de l’actualité centrafricaine, c’est surement le diagnostic de la mise en œuvre de l’accord de Khartoum fait par le Président Touadéra qui n’a pas permis de proposer la thérapie conséquente à ce mal dont souffrent les centrafricains.

 

Finalement, pour peu d’honneur que l’on pourrait donner à la ligne politique des autorités centrafricaines, la célébration du deuxième anniversaire de l’accord dit de Khartoum avait bien eu lieu ce 06 Février 2021 ; du moins quelques chefs rebelles loyaux ont promis de croire à la logique de Khartoum ; ca rassure et Monsieur Touadéra y met sa foi.

Deux après, au lieu de la dissolution pure et simple des groupes armés, l’on a assisté plutôt à une alliance contre nature entre ceux qui se regardaient jadis en « chiens de faïence ». Cependant, le Chef de l’Etat aussi bien que son Premier-ministre crie au satisfécit, ignorant que Khartoum a été tout sauf un accord.

Non ! Il ne faut pas perdre de vue que le Chef de l’Etat centrafricain avait fait le mini-diagnostic de l’APPR/RCA ; des chefs rebelles nommés aux hautes fonctions de la République ; le Désarmement des groupes armés amorcé, les Unités Spéciales Mixtes de Sécurité mises en place ; bref, Touadéra a dit avoir fait sa part de job face à la roublardise de des ex-partenaires. Mais est ce que cette litanie de réalisations gouvernementales permet-elle de soigner le mal dont le souffre le pays ?

Vigoureusement, encore non ! De nombreux enjeux se sont invités dans l’accord politique de Khartoum, le deal n’a pas marché et on est retourné à la case de départ. La vraie question à laquelle le dirigeant centrafricain devrait y répondre, c’est plutôt que faire pour permettre de rectifier les tirs ?

Pourtant, curieusement, le Chef de l’Etat laisse entendre que sa main reste encore tendue pour permettre aux rebelles de revenir dans l’accord ? Cette fois, ca tombe net, puisque tel un diacre, le prince de Bangui attendrait-il les chefs rebelles habitués aux millions russes revenir dans cet accord. Dingue n’est-ce pas ? Car, revenir dans la République pour ces groupes armés, ce serait donc dire à un scorpion de ne point piquer, connaissant bien sa nature. Il se passe de choses curieuses sous nos cieux !

A ce niveau, les lecteurs impatients nous demanderont, que proposons-nous dans ce cas de figure pour permettre de redresser le pays et rétablir la sécurité ? La réponse est simple et c’est ce que le Chef de l’Etat centrafricain semble avoir déjà trouvé.

Il faut ouvrir sincèrement le dialogue avec les forces vives de la nation, car cette guerre que nous annoncions ne se gagnera pas sans les forces politiques du pays. Si nous sommes en guerre, ce n’est pas seulement contre le fauteuil de Touadéra, c’est bien contre la stabilité des institutions de la République ; une raison de plus de mobiliser toutes les forces de la République pour gagner.

Mais, est-ce que le rassemblement de toutes les forces politiques permettra-t-elle de gagner la guerre par coups de bâton magique ? C’est à cela qu’il faut à nos autorités se poser, s’entourer de gens compétents, relancer la machine diplomatique, plaider pour la levée totale de l’embargo, cesser de faire tous compromis parallèles avec les forces rebelles, définir une nouvelle politique sécuritaire adaptée à notre contexte afin de mettre hors d’état de nuire les rebelles sans foi, ni loi.

Touadéra saura-t-il engager le nécessaire et sincère dialogue pour sauver son pays ? Tel un bateau, l’homme du 30 Mars a donc le gouvernail quitte à lui de sauver ce qui est possible pour notre survie.

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste politique

Alain Nzilo

Directeur de publication

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