Quand l’interview sur RFI de l’ambassadeur de la Russie en Centrafrique,  Vladimir Titorenko suscite de controverse

Publié le 23 mars 2021 , 9:24
Mis à jour le: 23 mars 2021 9:24 pm
L’ambassadeur plénipotentiaire de la Fédération de Russie près la République centrafricaine, Monsieur Vladimir TITTORENKO
L’ambassadeur plénipotentiaire de la Fédération de Russie près la République centrafricaine, Monsieur Vladimir TITTORENKO, lors de sa rencontre avec le chef de l’État Touadera le 15 février 2021. Photo renaissance.

 

Bangui, République centrafricaine, mercredi, 24 mars  2021, 05:33:32 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Il aura suffi une seule interview « controversée » sur RFI, de l’ambassadeur de la Russie en Centrafrique, Vladimir Titorenko, pour qu’il puisse se retrouver au cœur d’une vive polémique en République centrafricaine. Pris à partie pour avoir tenu des propos controversés sur le dialogue avec l’ex-Président François Bozizé, mais surtout sur le rôle des « paramilitaires Russes »  dans les combats avec le CPC.

 

« Sur RFI, l’ambassadeur russe en Centrafrique, Vladimir Titorenko a décidé d’employer  une rhétorique belligérante  et indigne de ses fonctions d’ambassadeur « a déclaré un membre de la coalition de l’opposition démocratique.

Sur le dialogue avec la coalition des patriotes pour le changement, Vladimir Titorenko a déclaré : « Nous ne sommes pas contre le dialogue national, mais la question numéro un, c’est : avec qui ? Si les pays voisins demandent le dialogue avec l’opposition armée, comme par exemple le CPC de Bozizé, ou les groupes armés qui sont devenus les alliés de CPC dans la tentative d’un coup d’État, nous sommes, comme les autorités de ce pays, contre ce dialogue. C’est pourquoi nous rejetons les efforts de quelques pays voisins, d’imposer sur les autorités de ce pays, le dialogue avec des personnes comme monsieur Bozizé, parce que c’est un criminel et il n’y a pas de dialogue avec les criminels. Il doit être arrêté et il doit être jugé par la loi de ce pays, ou, peut-être, par la Cour pénale internationale à La Haye ».

Sur ce point, de nombreux observateurs considèrent les propos de l’ambassadeur comme déplacés et peu diplomatiques.

« Il accuse l’ancien Président d’être un criminel alors qu’il n’est pas encore condamné par la justice », ont-ils déclaré avant d’ajouter qu’il n’est pas un membre du gouvernement, encore moins le Premier ministre ou le chef d’État de fixer une conduite à tenir.

À propos du rôle des mercenaires de la société russe Wagner qu’il appelle pompeusement « instructeur » dans les combats qui opposent les forces armées centrafricaines aux rebelles du CPC, il déclare que : « Avec l’avancement des groupes armés, le gouvernement qui était sous menace de la reprise de Bangui, a appelé la Russie au niveau du président, afin de l’aider du point de vue militaire à sauver la situation. Et nous avons envoyé 300 autres instructeurs militaires (NDLR, en plus des 235 déjà présents), ainsi que quatre hélicoptères de combat. Nos instructeurs ne participent pas dans le combat directement, ils sont toujours avec les FACA pour améliorer leur capacité dans le combat. Mais si les groupes armés ouvrent le feu sur nos instructeurs, ils peuvent réagir, mais ils ne participent pas, ni dans l’attaque ni dans l’offensive ».

Pour des nombreux centrafricains, l’ambassadeur russe se croit une fois de plus être en Russie ou le mensonge est érigé en règle de gouvernance étatique.

Dans les combats contre la coalition des patriotes pour le changement, on voit toujours les mercenaires russes  devant, combattre les rebelles avant l’arrivée des soldats de l’armée nationale une fois la ville est conquise. Et c’est partout. Tout récemment, à Alindao, nous avons vu une trentaine des mercenaires russes qui sont arrivés bien avant les soldats FACA, parfois un jour avant. Ceci n’est pas un défaut, mais dire la vérité c’est encore mieux, expliquent-ils.

Parlant des éléments russes au côté des soldats FACA, l’ambassadeur russe déclare :

« La société Wagner est le produit d’une imagination, cela n’existe pas. Selon la loi russe, les sociétés militaires privées sont interdites. Ici, il y a une mauvaise compréhension. Les instructeurs russes ne travaillent pas comme les représentants d’une société privée de la Russie, mais ils travaillent selon leur contrat, avec le ministère de la Défense. Ils ne peuvent être considérés, ni comme des mercenaires ni comme des représentants de sociétés privées militaires ».

Même s’il peut raconter ses histoires, mais les Centrafricains croient aujourd’hui que les Russes qui sont sur le terrain au côté des FACA sont bel et bien des mercenaires. On les voyant, tenue délabrée, chaussure trouée, personne ne peut croire que ce sont des soldats de l’armée russe.

« Bien que la Russie est pauvre, mais on ne peut imaginer son armée délabrée de la sorte », déclare Mathurin, un étudiant à l’Université de Bangui.

Affaire à suivre.

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste politique

Alain Nzilo

Directeur de publication

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