Paoua : Les Conséquences Funestes de la Justice Populaire

Paoua : Les Conséquences Funestes de la Justice Populaire

 

Le village Bavara dans la périphérie de Paoua, dans l'Ouham-Pendé. Photo CNC / G. Bobérang
Le village Bavara dans la périphérie de Paoua, dans l’Ouham-Pendé. Photo CNC / G. Bobérang

 

 

Bangui, 29 septembre 2023 (CNC) – Dans la ville de Paoua, au nord-ouest de la République centrafricaine, un sombre nuage de violence plane alors que la justice populaire s’installe progressivement comme un mode de règlement des conflits. Récemment, un acte horrifiant a secoué la communauté, mettant en lumière la nécessité urgente d’une intervention pour rétablir l’ordre et la justice. Deux chefs de village ont été lynchés par une foule en colère, accusés de pratiques de sorcellerie et de charlatanisme dans la commune de Malé. Cette atrocité a suscité l’indignation du député de Paoua 3, Romain Lamia Pelendji, qui appelle à une action immédiate de la part du gouvernement à Bangui pour mettre fin à cette pratique barbare.

 

Le contexte de l’horreur :

 

Les victimes de cette tragédie étaient deux chefs de village originaires des villages de Mbélessé et Garawila, situés à moins de 80 kilomètres de Paoua. Leur supplice a été infligé par une foule en colère, qui les avait accusés d’avoir tué plus de 35 personnes grâce à leurs supposés pouvoirs de sorcellerie. Cependant, le député Romain Lamia Pelendji souligne que la justice populaire est interdite en vertu de la loi en République centrafricaine, et que le recours à la violence pour résoudre les conflits est inacceptable.

 

L’appel à la légalité :

 

L’élu de la nation rappelle que la République centrafricaine dispose de lois et de procédures en place pour juger les accusations de charlatanisme et de sorcellerie. Le procureur de la République se trouve à Paoua et est habilité à enquêter sur de telles allégations. Il est impératif que la population fasse appel à la justice plutôt que de se livrer à des actes de violence illégaux. La loi est le seul moyen de déterminer la culpabilité ou l’innocence des accusés, et la vengeance aveugle ne fait que perpétuer un cycle de violence.

 

Le cri des défenseurs des droits de l’homme :

 

Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent fermement cette pratique, soulignant que la peine de mort a été abolie en République centrafricaine en 2022. La justice populaire, en tant que forme de peine capitale extrajudiciaire, est une violation flagrante des droits de l’homme et de la loi. Le gouvernement est appelé à prendre des mesures immédiates pour traduire en justice les responsables de cette exécution illégale. Il est de la plus haute importance de garantir que les auteurs de cette violence soient tenus pour responsables de leurs actes devant la loi.

 

Notons que l’horreur de l’exécution des deux chefs de village à Paoua doit servir de rappel brutal que la justice populaire ne peut en aucun cas être tolérée dans une société civilisée. Le député Romain Lamia Pelendji et les défenseurs des droits de l’homme appellent à une action immédiate du gouvernement central pour mettre fin à cette pratique barbare et veiller à ce que les lois en vigueur soient respectées. La République centrafricaine doit faire preuve de détermination dans la préservation de la paix, de la justice et des droits de l’homme pour construire un avenir meilleur pour tous ses citoyens.

 

Par Fortuné Boberang

 

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