Le silence assourdissant des Centrafricains face aux abus de pouvoir : Entre résignation et manque d’éducation

Publié le 20 mai 2023 , 7:30
Mis à jour le: 20 mai 2023 2:59 pm

Le silence assourdissant des Centrafricains face aux abus de pouvoir : Entre résignation et manque d’éducation

martin ziguelé main en l'air lors du meeting du brdc à l'ucatex le 27 août 2022
martin ziguelé main en l’air lors du meeting du BRDC sur le terrain football de l’UCATEX le 27 août 2022. CopyrightCNC

 

 

Bangui , 21 mai 2023 ( CNC ) — Dans un monde où les populations s’unissent et se mobilisent pour défendre leurs droits et s’opposer aux abus de pouvoir, il est alarmant de constater le silence presque total qui règne en Centrafrique. Alors que les Sénégalais se sont récemment mobilisés contre les rumeurs d’un troisième mandat présidentiel, les Centrafricains semblent résignés face à la tentative du Président Touadera de modifier la constitution pour s’octroyer un mandat supplémentaire. Dans cet article, nous tenterons de comprendre les raisons de cette apathie et d’analyser les critiques qui accusent les Centrafricains de masochisme et de manque d’éducation.

 

Le poids de la souffrance  et du manque d’éducation

 

La souffrance du peuple centrafricain est indéniable. Les forces de l’ordre subissent des humiliations et des violences de la part des mercenaires de Wagner, les hôpitaux sont dépourvus des ressources nécessaires, les enfants des zones rurales sont privés d’une éducation normale, et l’approvisionnement en eau et en électricité est sporadique. Face à ces réalités difficiles, il est compréhensible que les Centrafricains soient accablés et se concentrent davantage sur leur survie quotidienne plutôt que sur des luttes politiques.

 

Un système de gouvernement défaillant :

 

Il est crucial de souligner que le silence des Centrafricains ne doit pas être interprété comme un soutien ou une approbation des actions du président Touadera . Au contraire, il révèle avant tout un manque de confiance envers les institutions gouvernementales et les mécanismes de protestation traditionnels. La population centrafricaine a été témoin de décennies de corruption, de pillages et de détournements de fonds publics, qui ont miné toute forme de progrès et d’espoir. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que l’idée de se mobiliser semble futile, voire dangereuse, face à une machine gouvernementale puissante et implacable.

 

Les stigmates de l’histoire :

 

L’histoire tumultueuse de la République centrafricaine a également laissé des cicatrices profondes dans la psyché collective de ses habitants. Des conflits récurrents récurrents et une instabilité politique ont engendré une méfiance envers les mouvements de contestation et une culture de la résignation. Les Centrafricains ont appris à se méfier des promesses politiques et à se protéger avant tout. Cette méfiance, bien qu’elle puisse être perçue comme un signe de masochisme par certains, est le résultat de dix ans d’expériences traumatisantes et d’une absence de solutions concrètes à leurs problèmes quotidiens.

 

L’éducation comme facteur clé :

 

La question de l’éducation est un point crucial dans cette discussion. Les critiques soulignent souvent le contraste entre les Sénégalais, perçus comme plus instruits, et les Centrafricains. Cependant, il est important de reconnaître que l’éducation ne se limite pas à l’alphabétisation formelle. Les Centrafricains sont confrontés à des défis bien plus urgents, tels que la sécurité, la santé et les besoins essentiels. La priorité pour beaucoup d’entre eux est de subvenir à leurs besoins fondamentaux plutôt que de se préoccuper de l’éducation politique ou civique.

 

La situation en Centrafrique est complexe et ne peut être réduite à un simple problème de masochisme ou de manque d’éducation. Les Centrafricains s’efforcent et vivent dans une réalité difficile qui les pousse à la résignation. Leur silence face aux abus de pouvoir de Touadera doit être compris dans le contexte de l’histoire de leur pays, de la défaillance du système de gouvernement et des priorités immédiates auxquelles ils sont confrontés. Plutôt que de juger leur comportement, il est essentiel de se concentrer sur les solutions et d’apporter un soutien concret pour aider à créer un changement durable en République centrafricaine.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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