Centrafrique : Un remaniement gouvernemental opaque, le Premier ministre écarté

Publié le 14 janvier 2024 , 5:25
Mis à jour le: 14 janvier 2024 8:38 am

Centrafrique : Un remaniement gouvernemental opaque, le Premier ministre écarté

 

Le premier ministre Félix Moloua la bouche entreouverte
Le Premier ministre Félix Moloua salue, avec mépris, son nouveau ministre de la Jeunesse, le chef de la milicie du pouvoir les requins, Heritier Doneng

 

 

Bangui, 15 janvier 2024 (CNC) – En République centrafricaine, le paysage politique a récemment été marqué par un remaniement dit, technique du gouvernement, soulève des questions et des inquiétudes. Des sources fiables et bien renseignées révèlent, sous couvert de leurs anonymats à la Rédaction que le Premier ministre Félix Mouloa a été étonnamment mis à l’écart du processus, un fait qui dénote une rupture avec les pratiques démocratiques conventionnelles et la Constitution même du pays. C’est cette situation inhabituelle qui a permis aux chefs des milices et des figures controversées de faire leur entrée dans ce gouvernement recomposé à l’insu de chef. Cette manière de fonctionner met en lumière une dynamique de pouvoir complexe et potentiellement problématique au sommet de l’État, avec une concentration du pouvoir aux mains du Président Faustin-Archange Touadéra. 

  

La mise à l’écart du Premier ministre Félix Moloua dans le processus de remaniement de son gouvernement ne peut être perçue que comme un symptôme de la centralisation croissante du pouvoir en République centrafricaine aux mains d’un seul homme. La fameuse nouvelle constitution, promulguée le 30 août 2023, a déjà suscité des débats houleux, renforçant les pouvoirs du Président putschiste Faustin Archange Touadera au détriment d’autres institutions du pays. Ce remaniement, marqué par l’inclusion de figures polarisantes telles que des chefs de milices armées, des chefs rebelles, des maitresses du Président et des alliés controversés proches du Président, soulève des questions sur la transparence et l’intégrité du processus politique en République centrafricaine. 

  

Les répercussions de cette situation sont multiples. D’une part, cela pourrait exacerber les tensions existantes entre différents groupes et factions au sein du pays, menaçant la fragile stabilité de la République centrafricaine. D’autre part, cela pourrait entraîner une marginalisation accrue du Premier ministre, réduisant potentiellement son rôle à une figure de proue sans réel pouvoir décisionnel comme l’avait été Touadera sous Bozizé. 

  

Félix Moloua, Taba na pas de problème  

  

Au cœur de la dynamique politique actuelle en RCA se trouve une figure intrigante : le Premier ministre Félix Moloua, communément surnommé à juste titre : “Taba na pas de problème”. Ce surnom, qui peut sembler léger à première vue, cache en réalité une profondeur significative dans la compréhension de son approche politique et personnelle. 

  

Moloua est perçu comme un homme qui, face aux turbulences politiques et aux remaniements gouvernementaux, adopte une attitude de nonchalance, voire d’indifférence. Cette disposition semble être guidée par un objectif principal : maintenir sa position et ses privilèges au sein du gouvernement. En évitant de s’impliquer ou de réagir ouvertement aux controverses et aux changements politiques, il donne l’impression de se tenir à distance des luttes de pouvoir et des conflits, préférant une approche plus réservée et calculée. 

  

Cette attitude pourrait être interprétée comme une stratégie de survie politique. En se montrant docile et non conflictuel, Moloua pourrait chercher à attirer la faveur et la clémence du Président putschiste Faustin-Archange Touadéra. Cette stratégie lui permet de rester dans les bonnes grâces du pouvoir central tout en évitant de se faire des ennemis parmi les factions politiques rivales. 

  

Cette approche, si Moloua Félix, l’homme qui ne présente jamais un signe d’un homme fâché, s’y retrouve, elle a des inconvénients. Elle suscite des questions sur son efficacité en tant que leader et sa capacité à défendre les intérêts du peuple centrafricain. Sa réticence à prendre position ou à s’exprimer ouvertement sur les enjeux politiques majeurs pourrait être perçue comme un manque d’engagement envers ses responsabilités en tant que Premier ministre. En outre, cela pourrait également affecter la perception de sa légitimité et de son intégrité par le public et ses collègues au gouvernement. 

  

En résumé, le Premier ministre Félix Moloua, avec son surnom “Taba na pas de problème”, incarne une approche politique qui privilégie la préservation de son poste et de son statut au sein du gouvernement. Cette stratégie de non-confrontation et de docilité soulève des questions sur le rôle et l’impact d’un tel leadership dans le contexte politique complexe de la République centrafricaine. 

  

En définitive, le récent remaniement gouvernemental en République centrafricaine et l’exclusion apparente du Premier ministre de ce processus soulèvent des questions fondamentales sur la nature de la gouvernance dans le pays. Alors que le Président putschiste Touadéra consolide son pouvoir, la stabilité politique à long terme de la République centrafricaine reste incertaine. Le silence du public ne doit pas être interprété comme une acceptation passive, mais plutôt comme un appel silencieux à une réforme et à un changement véritable. Dans ce contexte, la communauté internationale et les acteurs centrafricains doivent rester vigilants et engagés pour soutenir la démocratie et la bonne gouvernance en République centrafricaine.

 

L’avenir politique du pays dépendra en grande partie de la capacité de ses dirigeants et de sa population à naviguer dans ces eaux troubles et à reconstruire un système politique qui reflète véritablement la volonté et les besoins de ses citoyens. 

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes  WhatsApp :

CNC Groupe 1

CNC groupe 2

Groupe Infos

 

Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.

 

 

Aucun article à afficher