Centrafrique: Un compatriote centrafricain écrit aux Autorités de la Transition et à tous les Centrafricains

Publié le 20 juillet 2014 , 6:43
Mis à jour le: 20 juillet 2014 6:46 pm

           A- BILAN DE SIX MOIS DE TERGIVERSATION MALGRE DES EFFORTS ACHARNES

Madame La Présidente, La Centrafrique cherche toujours sa voie, son point d’équilibre sur le plan national et sa place dans le concert des Nations.

A ce jour elle navigue encore dans des eaux troubles, ballotée et secouée par des vagues antagonistes. Elle est prise au piège des sables mouvants. Une lame de fond entrave son évolution.

Le peuple centrafricain vous a remis les gouvernails du bateau Centrafrique afin de le sortir de ce tourbillon et le mener à bon port. Capitaine du navire, vous assumez cette lourde responsabilité depuis plus de six mois. Comme vous l’avez bien constaté, les résultats restent très mitigés malgré les efforts de l’équipe de transition : les morts se comptent tous les mois sur l’ensemble du territoire par dizaine voire centaine sous le regard impuissant de nos autorités, démunies de tous ses pouvoirs régaliens.

Les centrafricains commencent donc à s’impatienter sérieusement sur le retour de notre pays à une situation de paix et de sécurité durable.

Cela ne serait qu’un constat de plus vous rappelant la gravité et l’urgence de cette situation. La réalité est têtue. Notre devoir citoyen, défendant la partie civile est d’attirer votre attention sur les réels intérêts de notre Patrie et sur son avenir.

     B- DE L’AFFAIBLISSEMENT DE NOTRE ARMEE CIMENT DE L’UNITE NATIONALE

Notre sécurité est déléguée à des forces étrangères ayant beaucoup de mal à l’assurer.

Quelle est la souveraineté de notre Etat ?

Qui est le chef des armées en Centrafrique ?

En d’autre temps notre armée aurait pris ses responsabilités pour arbitrer la fin de cette décadence, afin de ramener l’ordre et la sécurité. Elle est hélas volontairement et même institutionnellement affaiblie à ce jour sous des prétextes non justifiés ne pouvant convaincre que les naïfs. Nos braves soldats ainsi réduits, dispersés et déshonorés sont à la merci de tout venant exposant notre ETAT à tous les dangers.

Le Conseils de Sécurité des Nations Unies a pris la décision de nous mettre sous embargo, alors que certaines conditions d’allègement auraient pu être négociées par vos collaborateurs, nous permettant de maintenir notre Défense et préserver notre Souveraineté.

Ces derniers n’avaient-ils pas pris la mesure et analysé les conséquences de cette décision conduisant à l’affaiblissement de notre armée, ciment de l’unité nationale ?

Madame La Présidente, votre équipe avait donc dès le départ accepté l’affaiblissement de notre souveraineté, la mise à l’écart de notre pays par les instances internationales afin de récupérer le leadership centrafricain. Nous subissons les résultats jusqu’à ce jour et les Centrafricains apprécieront.

Ce type de décision devrait être soumis à référendum ou à l’appréciation de nos organisations politiques et sociales

Nous vous prions de prendre en compte la quintessence de cette manipulation de haute voltige, cette alchimie copieusement mise en œuvre pour s’approprier les richesses de notre pays.

Nos Suggestions :

Nous vous demandons de réunir un comité de défense pour renégocier l’allègement de cet embargo afin de reconstruire dans les meilleurs délais notre armée nationale, sur les bases d’un équilibre culturelle, ethnique et régional.

       C- DE LA SPOLIATION DES RESSOURCES DE NOTRE PAYS

Les ressources centrafricaines sont aujourd’hui à la portée de toute organisation armée pouvant pénétrer librement sur notre territoire pour se servir. Il en sera bientôt de même, si ce n’est pas déjà le cas, sur les faibles revenus de l’Etat spoliés de toute part. La justice centrafricaine devra s’en charger.

Les institutions de l’Etat subissent des actes de vandalisme.

Des enquêtes ont-elles été faites pour déterminer les détracteurs et complices ?

Nous voulons des explications sur ces actes malveillants, les sanctions et mesures appliquées aux coupables. Madame La Présidente, ne vous interposez pas aux décisions de la Justice de notre pays car ainsi vous encouragez l’impunité. C’est la source de nos maux. Personne n’a plus peur d’offenser son prochain, c’est la justice du plus fort.

Nos Suggestions :

Madame La Présidente, il est temps de mettre le focus sur la spoliation de nos ressources et le faire connaitre à l’opinion internationale afin de prendre des mesures plus radicales.

La levée des sanctions du processus de Kimberley est certes très importante mais reste l’un des prérequis pour l’exploitation de nos ressources.

La première condition serait d’éradiquer la contrebande sur tout le territoire en négociant avec des investisseurs les conditions d’exploitation de ces ressources et leur laisser le soin de sécuriser les lieux.

Je pense que ces multinationales seraient mieux en mesure de le faire.

         D-UN PROCESSUS DE RECONCILIATION SOUS INFLUENCE EXTERIEURE

Nous nous retrouvons dans l’attente d’une conférence prévue à Brazzaville, dont l’objectif est la signature d’un cessez-le-feu entre les antagonistes impliqués dans la crise centrafricaine. Conférence organisée et télécommandée depuis l’Etranger.

La suggestion d’une conférence de ce type a pourtant été faite à l’unanimité par des politiques et associations centrafricaines afin de régler ce problème sur notre territoire. J’en témoigne avoir fait une proposition dans ce sens dans l’un de mes courriers. Il reste naturellement la mise en place d’une stratégie en vue de sa réalisation. Et cela relève de votre ressort.

Venant des Centrafricains, cela n’a rencontré auprès de vous encore une fois la moindre attention.

Vous remarquerez à travers les réseaux sociaux que les Centrafricains deviennent très attentifs à tout ce qui se passe dans leur pays. Ils y veillent.

Madame La Présidente, quel peuple gouvernez-vous ?

Comment voulez-vous nous démontrer le sens de votre solidarité républicaine ?

En tant que chef de fil, sachez saisir cette opportunité pour canaliser leur énergie dans le sens de la construction de l’ETAT. Ils attendent de vous des miracles et c’est normal.

Votre position de Premier Magistrat de l’Etat, ne vous épargnera pas leur cout de grief et leurs exigences. Vous avez fait le choix d’être à leur service. C’est un métier.

Le peuple centrafricain aura-t-il le droit de participer à cette conférence de Brazzaville ?

Il lui sera imposé encore une fois des résolutions ne tenant pas la route, nous replongeant dans une autre crise.

Nous voilà encore une fois, comme la corde au cou, drainés en direction de Brazzaville afin de subir dans quelques jours, sans aucune fierté, une énième corvée, une autre décision de nos nouveaux maîtres à penser. Nous attendons les résultats.

Le vrai travail ne pourra se faire que entre centrafricains réunis à Bangui et pas ailleurs.

        E- UNE GOUVERNANCE DE TRANSITION MEPRISANTE A L EGARD DES COMPETENCES DE SA DIASPORA

  • Trouvez-vous un intérêt à ne pas vous RECONCILIER AVEC LA DIASPORA CENTRAFRICAINE ?
  • Faille t-il faire appel à d’autres pour réfléchir à notre place ?
  • Sommes-nous des intellectuels pouvant gêner votre gouvernance et pourquoi ?
  • Ou est dans votre politique la stratégie du RASSEMBLEMENT ?

Beaucoup de cadres centrafricains ont fait leur preuve en occident, exerçant dans des institutions et multinationales de prestige. Ils sont donc suffisamment compétents pour être associés à la résolution des problèmes de notre pays, et vous en avez bien besoin.

Ces centrafricains tendent la main à la gouvernance de transition qui préfère adopter la sourde oreille, les ignorer et même manifester un certain mépris à leur égard.

Prenez l’exemple auprès des Etats de l’Afrique de l’Ouest, ils attirent les riches et précieuses compétences de la diaspora et s’acheminent vers l’émergence, débat digne de notre siècle. Nous sommes en effet très loin de ce schéma de gestion des ressources humaines et la capitalisation sur nos sachants.

Que doit-on faire pour sauver notre pays face à cette attitude méprisante et dédaigneuse ?

Devrions-nous prendre les armes pour être entendus afin de sauver notre Patrie ?

Si l’approche actuelle du pouvoir montre des limites, ce que nous comprenons, vu les grands défis à surmonter, nous vous demandons de vous tourner humblement vers ces sachants qui ont la volonté et les capacités de sortir leur pays du fond de cet abîme.

Certains de vos proches collaborateurs, n’ayant pas le sens de l’Etat, ni du patriotisme car animés d’une pure méchanceté, se donnent le malin plaisir de barrer la route à leurs compatriotes bien intentionnés pouvant rendre bien des services à la Nation. Ils en rendront bien des comptes.

Nous vous avons soutenu jusque là, mais votre mutisme, votre isolement et votre volonté de tourner le dos à la diaspora finira par nous amener à vous hotter tout crédit. Soyez donc réceptive de ses idées et propositions. Faites une politique du rassemblement.

A ce jour le monde entier tend la main à la Centrafrique, malheureusement les résultats restent très modestes, pas à la hauteur de nos attentes. Que faut-il à ce tel beau pays si convoité?

Nous exigeons de vous une gouvernance à la hauteur d’un ETAT digne de ce nom.

Nos Suggestions :

  1. Organiser un comité de réflexion, composé de technocrates centrafricains expérimentés dans leur domaine, pour réfléchir aux grandes questions de notre pays.
  2. Faire appel aux cadres centrafricains de la diaspora, et leur demander de vous accompagner de près ou de loin par leur expertise professionnelle, dans la gouvernance de notre pays. Croyez-moi, ils le feront pour l’amour de leur patrie. Beaucoup de cadres ont une situation professionnelle brillante à l’Etranger et donc leur motivation serait de travailler pour l’honneur de leur Patrie.
  3. Vous faire accompagner dans vos nombreux déplacements au nom de la Centrafrique de ces filles et fils compétents de notre pays, afin de vous épauler.
  4. Vous avez le devoir de leur donner cette opportunité pour sauver leur chère Patrie. Ce n’est pas une faveur que vous leur faites mais le sens du devoir.
  5. Ne pas confisquer les responsabilités de l’Etat au profit de personnes incompétentes, choisis sur des critères non professionnels.
  6. Nommer dans votre prochain gouvernement un Ministre chargé de la Diaspora. Le salut de notre pays viendra peut être de ses fils vivant à l’étranger.
  7. Demandez aux Ministères des Affaires Etrangères, de La Fonction Publique et de l’Immigration de se pencher sur l’élaboration d’une stratégie sur la contribution des cadres centrafricains de l’Etranger : il n’y a de richesse que d’hommes comme me l’a toujours dit mon père. Arrêter d’aller tendre la main à nos détracteurs. La ressource dont vous avez besoin pour solutionner nos problèmes c’est des matières grises centrafricaines.
  8. Mettre en place une base de données des compétences de notre pays. Je pourrai vous y apporter ma contribution.
  9. Nous vous conseillons d’élaborer un plan de restauration de la nation, dans le style du plan Marshall, véritable programme de rétablissement des fondements de notre ETAT, en vous aidant des experts centrafricains de chaque domaine.

 

On en conclura que la vertu qui fait défaut, c’est le leadership politique, des femmes et des hommes en mesure de construire une stratégie politique efficace, et capable de faire le poids face à nos interlocuteurs internationaux.

                F- POUR UNE RECONQUETE DE L’UNITE NATIONALE

Il nous semble que les organismes internationaux ne mettent pas l’accent sur les points les plus importants de notre réconciliation.

C’est peut-être à notre gouvernement d’orienter les fonds alloués au programme de la réconciliation. Il y’a eu un fond pour le DDR, avec un programme clairement défini dans le passé même si il a été détourné de son objectif.

Organiser le Grand Rassemblement des Centrafricains de toute culture et de toute origine ou qu’ils soient ?

Le sang des centrafricains coule tous les jours faute de prendre de bonne décisions de gouvernance pendant que certains déambulent dans de grands palais au nom de la Centrafrique, et aux frais de la princesse. Prenons l’exemple sur les chefs d’Etat qui ont pris des décisions courageuses et fermes pour sortir leur pays du trou.

Vous devez être le symbole de l’unité et du rassemblement de tous les centrafricains surtout dans cette période si difficiles ou seul le sens de la patrie et de la nation compte pour une Centrafrique multiculturelle et unie.

La dernière solution sera un sursaut patriotique populaire et consensuel, pour la reconquête de la paix.

          G- A MES COMPATRIOTES

Cher compatriote,

L’or, le diamant, le pétrole et toutes les richesses de la Centrafrique t’appartiennent. Tu dois en jouir. Organisons nous dans un seul mouvement patriotique pour ramener la paix dans notre pays, et réunir nos efforts pour mettre en valeur nos richesses.

C’est anormal de te retrouver dans la brousse, dans les camps de réfugiés, dans la diaspora cherchant à survivre, alors que ton sous-sol regorge de ressources pouvant te permettre de vivre dignement.

Ouvre les yeux. Rassemble autour de toi tes frères et sœurs centrafricains pour faire la paix et construire notre PATRIE.

Unissons-nous pour faire des projets de développement pour notre pays.

Je t’exhorte, après la lecture de ces recommandations, va voir ton voisin, qu’il soit chrétien, musulman, animiste ou non croyant lui tendre la main, le saluer, lui faire la paix, lui faire les accolades et lui demander de partager un morceau de pain et boire ensemble un verre d’eau en signe de réconciliation.

Tout ensemble nous déciderons d’Un Jour Symbolique, appelé JOURNEE SACREE POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION dans notre pays.

Je lance un appel à tout nos Politiques Centrafricains, quelque soit leur confession, à toutes nos associations, à tous nos compatriotes ou qu’ils soient sur le territoire ou à l’Etranger, de se mobiliser dans un seul mouvement national pour combattre l’ennemie de notre PATRIE, la division, l’intolérance et la haine.

Je dis bien un seul mouvement, « LA CARAVANE DE LA RECONCILIATION ET DE LA FRATERNITE CENTRAFRICAINE : CRFCA», sans hiérarchie, organisée par des coordonnateurs de la réconciliation dans chaque secteur, ville ou région du monde. Chacun de nous doit être l’ambassadrice et l’ambassadeur centrafricain de la paix et de la fraternité dans sa ville son village ou son quartier. Ceux qui veulent être coordonnateur, pourront m’adresser un courrier à l’adresse caravanedelareconciliation@yahoo.fr, afin de voir comment nous rassembler, et nous organiser.

Chers compatriotes, je vous mets à défit pour prouver votre patriotisme et l’amour pour notre chère PATRIE. REPONDEZ A CETTE MOBILISATION NATIONALE.

 L’HEURE EST AU RASSEMBLEMENT POUR NOTRE PATRIE.

                      H- UNE VISION POUR NOTRE PAYS :

LA FEDERATION DES ETATS DE L’OUBANGUI CHARI

La République centrafricaine trouvera son équilibre dans une organisation fédérale, comme dans le passé, où à l’époque des sultanats les pactes de non agression ont permis à ces Etats une cohabitation stable et durable jusqu’aux indépendances.

Ceci évitera un pouvoir central trop fort détenu par un seul homme, qui pourrait nous entrainer d’une seule voie dans l’impasse car ne pouvant maitriser les complexités et diversités de notre pays.

Notre paradoxe vient bien de cette anatomie hétéroclite de notre pays. Alors aller contre nature serait nous exposer perpétuellement à l’instabilité comme depuis plus de cinquante ans.

Ceci n’est nullement une division de notre pays. C’est accepter le vivre ensemble en utilisant un model institutionnel adapté à notre diversité. Cette autonomie régionale facilitera beaucoup le développement de notre pays.

Une Armée Nationale, Une Justice Nationale, Une Devise Nationale et un Drapeau National. Chaque fédération devant exister avec ses spécificités.

Notre belle Centrafrique, cœur de l’Afrique, berceau de l’humanité, riche et généreuse, sera quoi qu’il en soit, courtisée par le monde entier car elle brille de son potentiel inestimable.

A nous de savoir la protéger, avoir notre puissance militaire, mettre en valeur librement notre patrimoine.

Le « Haut Conseil des Centrafricains », dont l’adresse de courrier est hcc_rca@yahoo.fr, association patriotique ayant pour seul but le développement de notre pays et l’épanouissement de son peuple, se met à votre disposition pour collecter vos vœux afin d’exprimer haut et fort à nos autorités et aux instances internationales la vision que nous voulons pour notre pays :

NOUS VOULONS UN PAYS FORT, LIBRE, EQUIPE, RICHE, MODERNE, UNI DANS LA DIGNITE

ET AU SERVICE DE SON PEUPLE

Guillaume ROOSALEM

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