Centrafrique : un auxiliaire de police abattu par l’un de ses collègues à Bangui.

Brigade OCRB de Damala à Bangui pour illustration. Crédit photo : Mickael Kossi, CNC.

 

 

Bangui (République centrafricaine) —Un auxiliaire de police dénommé Armand Ngarkion a été abattu dans la nuit du mardi à mercredi 10 juillet par l’un de ses collègues que nous surnommons Félix à la brigade de l’OCRB de Gbangouma dans le septième arrondissement de Bangui.

 

À l’origine du problème, selon des sources policières, un supposé partage de fonds récoltés lors d’une patrouille effectuée par les deux belligérants quelques heures plus tôt avant l’incident.

Pendant que les deux se disputent encore sur le montant que chacun doit recevoir, Monsieur Armand Ngarkion, la victime, s’est emparé du sac de son collègue Félix avant de lui donner une claque. Immédiatement, les deux se sont mis à échanger des coups avant que leurs collègues les séparent.

Choqué par l’attitude de son collègue Armand, Monsieur Félix s’est retranché seul à quelques mètres plus loin de la brigade afin de l’éviter.

Comme si cela ne suffisait pas, le jeune Armand Ngarkion s’est déplacé avec son arme à la main derrière Félix pour l’intimider une fois de plus.

Aussitôt, Monsieur Félix prend son arme de service et tire en premier trois coups de fusil contre son collègue Armand Ngarkion qui est tombé au sol.

Informé de la nouvelle, le père de la victime, le général de la police à la retraite Joseph Ngarkion, accuse pour sa part la police d’avoir tué son fils. Il ordonne même son enterrement le lendemain sans aucune cérémonie officielle prévue à cet effet. Il interdit aussi à toute sa famille de faire le deuil de son fils tué.

Quant à l’auteur présumé du crime, il s’est rendu de son propre gré à la gendarmerie depuis la nuit de l’incident. Ainsi, les premiers éléments de l’enquête montrent que normalement la victime ne doit pas être en poste cette nuit, mais le dernier événement au PK5 l’a poussé à rejoindre ses collègues à la brigade OCRB du septième arrondissement.

Contactée par CNC, une source à la direction générale de la police explique que la victime, au-delà de ses caprices, est vue par sa hiérarchie comme un élément difficilement gérable.

Lors de son passage à l’OCRB de Ngoussima, à la brigade criminelle puis au commissariat du cinquième arrondissement, Monsieur Armand Ngarkion ne laisse que derrière lui de mauvais souvenirs, selon l’enquête de la gendarmerie.

À la brigade criminelle, Monsieur Armand Ngarkion délivrait même de vrais faux documents officiels en imitant la signature de son directeur. Ce qui lui a valu une mutation au commissariat du cinquième arrondissement à l’époque.

Malgré tout cela, la victime laisse derrière elle deux enfants et une femme en deuil.

 

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