Centrafrique : TRANSPORTS EN COMMUN, INSOUTENABLE CHEMIN DE CROIX POUR LE CLIENT A BANGUI

Publié le 7 juin 2017 , 4:21
Mis à jour le: 7 juin 2017 4:56 am

Centrafrique : TRANSPORTS EN COMMUN, INSOUTENABLE   CHEMIN DE CROIX POUR LE CLIENT A BANGUI

 

 Stationnement bus à Bangui

 

Bangui le 07 Juin 2017.

Par : Jefferson Cyrille YAPENDE,  CNC.

En Centrafrique en général, et plus spécifiquement pour les travailleurs des secteurs de l’administration générale et privé, à Bangui,  les transports en commun constituent un parcours de combattant pour l’usager. Malgré des efforts observables des particuliers investissant dans le transport, de la municipalité de Bangui ainsi que des partenaires expatriés à faciliter la liberté d’aller et venir à la population, la problématique d’emprunter un taxi, un minibus, un bus demeure tout un casse tête chinois constant. Le phénomène urbain qui ne date pas d’aujourd’hui, laisse absolument pantois tant le bout du tunnel n’est point perceptible. A se demander qui ou quel bâton magique retournera la situation pernicieuse à s’en arracher les cheveux ?

De mémoire de Centrafricain, les rues, avenues, boulevards de la capitale grouillent de véhicules de grosses cylindrées. A les voir dévaler à grandes vitesses ces artères, il est un enchantement pour le laissé-pour-compte, le désœuvré de bâtir des châteaux en Espagne. Malheureusement un tel rêve ne deviendra réalité. Il vaut mieux pour ceux-là de compter sur la possession des autres. Cela, malgré tout, sans peine aucune.

Nul n’ignore que les difficultés liées au transport en Centrafrique se posent avec acuité. Les scènes récurrentes de bousculade entre les clients désireux d’occuper une banquette les premiers aux arrêts des véhicules de transport à savoir, taxis, minibus et bus voire mototaxis. Quant aux masse et longue files d’attente, un tel tableau misérabiliste   témoigne gravement de la pertinence du marasme dans ce domaine précis.

Diane Sanze-Gonana, habitante de Gobongo dans le 4ème arrondissement de Bangui, en a conscience tout en déplorant : « Vraiment, la situation de transport en commun dans notre grande ville est un problème très préoccupant pour nous les travailleurs. Il nous faut chaque jour, femme et homme, jouer des muscles pour avoir de la place dans un bus ou taxi ». La carence flagrante de moyens de transport contraint des parents tenant à l’avenir de leurs enfants à se saigner à blanc,   en prenant attache avec des conducteurs de taxi moto afin de remédier au manque. Une telle entreprise n’est pas sans risque réel pour certains fruits verts de lycéennes n’ayant pas atteint leur majorité mais dont des garçons mal intentionnés peuvent abuser de leur naïveté.

Yvon MBARI, un parent d’élèves qui ne perd pas de vue le danger, déclare : « Nous sollicitons à cœur gros le service de ces mototaxis pour qu’ils déposent à temps nos enfants à l’école compte tenu des difficultés de transport ».

Eu égard à ces difficultés délicates et financièrement insurmontables,   le gouvernement centrafricain a, dans un passé récent, passé des accords de partenariat avec les Indiens en vue de mettre en place une société nationale de transport urbain. Les Centrafricains se seraient réjouis   quelques mois à peine pour vite déchanter tant leur calvaire reviendrait au galop. La SONATU n’a pas encore fait son temps que tous ces véhicules se remirent sur cale. De valables raisons sous-tendent la descente précipitée de SONATU aux enfers. L’état de nos rues, avenues, et boulevards, ne favorisent guère une gestion économique devant appâter les bailleurs dignes d’investir efficacement dans le secteur pourtant très juteux. Ensuite, l’équipe managériale de la société a fait rapidement piètre figure dans la gestion qui n’a pas manqué de faire péricliter l’entreprise.

Face à la pénurie de transports urbains, beaucoup d’habitants de la capitale ont fait un choix sans appel de marcher à pied. Parfois,   pendant des heures et des heures, pour se rendre à leur lieu de travail.

Pour contourner l’épineux problème, la municipalité de Bangui avec l’appui du gouvernement centrafricain, a pris langue avec la société béninoise Benafrique, En ce moment, la compagnie est en train de faire de son mieux pour juguler le mal du pays de F.A.Touadera.

Pour un économiste contacté, l’Etat doit mettre en place une politique cohérente de transport en commun sur le plan national, avoir par ailleurs une société nationale à endiguer le phénomène latent car, si les citoyens se déplacent aisément d’un point à un autre, l’économie ne s’en porterait que mieux. .

Malgré la prouesse de la société Benafrique dans la capitale, avec ses bus de 80 places mais aux coûts exorbitants (200 francs par personne), les habitants de Bangui sont loin de voir le bout du tunnel. Ils éprouvent encore mille difficultés pour aller de gauche à droite comme ils le souhaitent. Ajouter à cela, l’état des routes extrêmement dégradées de la capitale et le sectionnement des avenues par les chauffeurs de taxis et bus, en vue de gains faramineux. Tous les Centrafricains rêvent d’une solution idoine et urgente à leur fléau.

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