Interdiction de l’Exportation du Bois-énergie en Centrafrique : Une Mesure Efficace ou Inadaptée ?

Publié le 20 mai 2024 , 5:15
Mis à jour le: 20 mai 2024 11:37 am

Interdiction de l’Exportation du Bois-énergie en Centrafrique : Une Mesure Efficace ou Inadaptée ?

Un des camions de mercenaires de Wagner transportant des bois scellés frauduleusement entrant dans son parking au camp militaire de Kassaï à Bangui
Un des camions de mercenaires de Wagner transportant des bois scellés frauduleusement entrant dans son parking au camp militaire de Kassaï à Bangui
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Bangui, 21 mai 2024 (CNC) –

 L’arrêté interministériel du 17 mai 2024 interdit l’exportation du bois-énergie en République Centrafricaine. Bien que cette décision vise à protéger l’environnement et à lutter contre la déforestation, elle pose des questions sur son efficacité et sa pertinence. Cet article examine les enjeux de cette interdiction et les défis liés à son application.

 

Objectif de l’Arrêté!

 

L’arrêté interdit formellement l’exportation de bois-énergie, incluant le charbon de bois et le bois de chauffe, sur tout le territoire centrafricain. Les contrevenants risquent des amendes sévères allant de 500 000 à 1 000 000 de francs CFA. Le bois saisi doit être vendu au profit de l’État, et les autorités locales sont chargées de veiller à la stricte application de cette interdiction.

 

Une Intention Louable mais Incomplète!

 

La protection de l’environnement et la lutte contre la déforestation sont des priorités essentielles. Toutefois, cet arrêté se concentre uniquement sur le bois-énergie, utilisé principalement pour des usages domestiques et à petite échelle. La Centrafrique n’est pas un grand exportateur de bois de chauffe, et cette mesure semble plus symbolique que pratique.

 

Une Réalité Contrastée!

 

En réalité, les principaux concernés par cette interdiction sont les chauffeurs de camions camerounais. Lors de leurs trajets de retour après avoir livré des marchandises en Centrafrique, ils en profitent pour acheter du charbon de bois et du bois de chauffe pour leur consommation personnelle. Ces achats représentent de faibles quantités et n’ont qu’un impact limité sur la déforestation.

 

Les Vrais Défis : La Déforestation Sauvage!

 

Le véritable enjeu de la déforestation en Centrafrique concerne l’exploitation illégale de bois par des trafiquants camerounais et congolais. Ces derniers traversent les frontières et abattent des arbres pour les transformer en planches et les exporter illicitement. Cette pratique se fait souvent avec la complicité de certains responsables locaux, aggravant la situation.

 

Les Priorités de l’État!

 

L’État centrafricain doit concentrer ses efforts sur la lutte contre cette déforestation sauvage, qui cause des dommages écologiques considérables. La surveillance et l’application des lois devraient être renforcées aux frontières et dans les zones forestières. De plus, il est déterminant d’impliquer les populations locales et de sensibiliser les responsables pour mettre fin à ces pratiques illégales.

 

En résumé, bien que l’interdiction de l’exportation du bois-énergie soit une mesure symbolique importante, elle ne s’attaque pas aux véritables causes de la déforestation en Centrafrique, bien au contraire, il s’attaque aux petits commerçants centrafricains qui vendent chaque jour des charbons pour nourrir la famille. Pour être efficace, l’État doit prioriser la lutte contre l’exploitation illégale de bois à grande échelle et renforcer les contrôles aux frontières. La protection de l’environnement nécessite des actions concertées et adaptées à la réalité du terrain.

 

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