Centrafrique : Touadéra et Sarandji, chronique d’une liaison dangereuse.

Publié le 19 octobre 2017 , 5:47
Mis à jour le: 19 octobre 2017 5:47 pm

Centrafrique : Touadéra et Sarandji, chronique d’une liaison dangereuse.

 

Le Président Faustin Archange TOUADÉRA et Son Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji

 

 

Bangui, le 19 octobre 2017.

Par : Gisèle MOLOMA, CNC.

 

Peu après son investiture en mars 2016, le président Faustin Archange Touadéra renoue avec son ex-directeur de cabinet le géographe Simplice Mathieu Sarandji en le nommant comme son Premier ministre. Depuis cette date, le peuple centrafricain, victime de la barbarie des groupes armés depuis 2012, ne croit plus à leur capacité d’abréger leur souffrance. Ils cultivent la haine à travers leurs proches et dorlotent les groupent armés qui tuent, pillent, volent et partagent les butins, à la clé. Une enquête exclusive CNC au sein de l’alliance Touadéra-Sarandji, tenue par une ficelle de pêche, révèle une liaison dangereuse pour la stabilité du pays si l’un ou l’autre lâche le bout sous les dents. Dossier.

Dès le lendemain de la victoire proclamée du Faustin Archange Touadéra, par défaut des moyens d’organiser une nouvelle élection présidentielle digne de ce nom,  trois Centrafricains sur quatre avaient deviné à juste titre que celui-ci ne pourrait tenir et qu’il constituerait, sans doute, l’unique président le plus indécis et le plus affairiste dans l’histoire du pays.  Cette pensée s’est accrue quand il a nommé son ami Simplice Mathieu Sarandji  au poste du Premier ministre  et prend corps aujourd’hui, un an et demi écoulé, dans les cœurs de tous les Centrafricains et partenaires au développement du pays.

Un an et demi à ce jour seulement, peu à peu, les langues se délient pour montrer l’incapacité du président Touadéra à éradiquer, ne seraient-ce que les actes de criminalité qui atteignent une proportion inégalée, d’après les experts onusiens qui chiffrent à  90% et qui empêchent ainsi la reconstruction du pays détruit par cette guerre.

De l’ancienne présidente de la transition Catherine Samba-Panza, faiseuse de Touadéra qui estime que, :

« Le président Touadéra n’avait obtenu que -5% au premier tour de la dernière présidentielle et c’est grâce à ma pression que l’ANE a pu arranger les choses pour lui”;

À Anicet Georges Dologuélé l’opposant autodésigné du régime qui pense que :

« La Centrafrique n’a qu’un problème : le fauteuil présidentiel est vide .»

Même certains diplomates et d’autres spécialistes de la Centrafrique qui ne cessent aussi de mentionner que :

« l’inertie et l’incompétence notoire  des autorités du pays favorisent la montée en puissance des groupes armés sur le territoire national ».

En sus, les raisons du maintien contre les souhaits du peuple centrafricain et la volonté de la Communauté internationale de Mathieu Simplce Sarandji au poste du Premier ministre se précisent.

 

Lesquelles ?

Si l’on croit à certains conseillers du président Touadéra, il y’a quelque chose de louche entre ce dernier et son ami Sarandji qu’ils tentent de le cacher à leur entourage respectif si bien que le premier ne peut prétendre à une quelconque prise de tête avec le second au risque de briser ce silence complice scellé depuis plusieurs années.

Pour plusieurs sources proches de la Présidence de la République et de la Primature contactées par CNC, une multitude des raisons ont été révélées et pourraient donner un début d’explication à ce lien douteux qui lie Touadéra et Sarandji alias Tramadol.

Pour certaines sources, l’histoire de leur alliance a débuté lors de la dernière élection présidentielle dans laquelle Simplice Sarandji occupait le poste du directeur de campagne de son ami Touadéra, candidat indépendant. D’après ces sources, le sieur Simplice Mathieu Sarandji, considéré comme le maître penseur de son candidat Touadéra, avait représenté celui-ci dans plusieurs réunions nocturnes et hautement confidentielles en vue de le passer en force démocratiquement comme Président de la République. Chose faite. En ce sens, « l’homme connaît tous les en dessous sur son admission au second tour et sur sa victoire au détriment de Dologuélé ». Affirment ces sources. Pour un rien, ses salives peuvent déborder et renverser le vase sur Toadéra  comme l’a fait maman Cathé la fois dernière en révélant les conditions mystérieuses entourant l’élection de Touadéra. C’est pourquoi, Simplice Sarandji s’accapare une audace tenace et se frappe la poitrine devant tout son entourage depuis plusieurs mois comme quoi, personne, pas même le Président de la République qui est son ami, ne peut décider de son départ de la Primature. Et cela ne se fera que par sa propre volonté s’il le souhaite. Plus grave, il lui arrive de gronder sur le Chef de l’Etat et traite les fonctionnaires de son régime défunt des cafards, des rats, des serpents.

Pour d’autres sources hautement confidentielles, leur alliance trouve leurs origines à l’Université de Bangui et surtout scellée durant le passage de Touadéra à la Primature sous Bozizé et lui, à la direction de son cabinet. À cette époque, d’après ces sources, Sarandji fut l’homme à tout faire de son patron Touadéra et il est son porte-mallette des francs C FA. C’est lui qui aurait acheminé, de fois, par personne interposée, tous les fonds détournés par son patron pour des placements à l’extérieur. Il jouait en sus l’intermédiaire entre les corrupteurs, le plus souvent des hommes d’affaires, et le corrompu, son patron. Pour preuve, «  Ils sont tous les deux cités dans l’affaire des biens mal acquis en Centrafrique » affirment ces sources qui pensent à juste titre que Sarandji pourrait se dessaisir de toutes les preuves tangibles qu’il garde par-devers lui un jour au parquet financier de Paris si son maître veut lui écraser les petites bêtes dans ses cheveux.  D’où est née l’inquiétude du président Touadéra vis-à-vis de son ex-Dircab et actuel PM et surtout que l’enrichissement se poursuit dans cette voie.

Cette thèse est confirmée par plusieurs d’autres sources indépendantes et certains membres du gouvernement Sarandji 1 reconduits dans le sarandji 2. Pour ces derniers, certains ministres témoins ou co-auteurs de détournement avec les chefs depuis leur nomination comme ministres, ont usé de ces chantages pour se voir maintenir au gouvernement.

« Une alliance en politique tout comme les secrets d’État, le chantage est un obus non explosé. Pour l’effacer, il faut un expert, en l’occurrence, un sanguinaire », pense un avocat contacté par CNC.

En tout cas, Touadéra et Sarandji deviennent contre toute attente des hommes à éviter à tout prix. Sinon, seul l’avenir nous le dira.

 

 

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