CENTRAFRIQUE : SOUPÇONS DE BIENS MAL ACQUIS, CORRUPTEURS ET CORROMPUS

Publié le 30 septembre 2018 , 4:12
Mis à jour le: 30 septembre 2018 4:12 pm

 

 

 

 

CENTRAFRIQUE : SOUPÇONS DE BIENS MAL ACQUIS, CORRUPTEURS ET CORROMPUS

 

 

LA RÉPUBLIQUE DES PRÉVARICATIONS ?

 

LE PRÉSIDENT TOUADERA SOUPÇONNÉ POUR DES BIENS MAL ACQUIS ?

          Même si l’information est à prendre avec des pincettes en attendant d’éventuels démentis ou éclaircissements, même s’il peut s’avérer qu’on a affaire à une grossière manipulation, les Centrafricaines sont en droit d’attendre du président Touadera des informations sur les accusations gravissimes qui pèsent sur lui : aurait-il ou non amassé des biens mal acquis ?  

          Le délit de détournement illicite des deniers publics aurait commencé à l’époque où Faustin-Archange Touadera était Premier ministre de François Bozizé. D’après l’ONG Transparency International, d’origine allemande, le futur président de la République Centrafricaine aurait alors détourné quelques centaines de milliards de franc CFA, ce qui aurait fait de lui la deuxième fortune du pays après Bozizé.

          Nous avions, à juste titre, demandé à l’époque que l’on procède à un audit du patrimoine des députés, des membres du gouvernement et du président de la République, avant leur prise de fonction. Henri-Marie Dondra, ministre des Finances et du Budget, avait ordonné cette action salvatrice et de bonne gouvernance, à laquelle il avait, malheureusement, dû mettre fin à cause des intimidations et des menaces de mort qui lui étaient adressées. Le président fraichement élu, Faustin Archange Touadera, avait lui-même ordonné un audit de son propre patrimoine : il ne l’a jamais fait publier. 

          Il est impossible aux dirigeants centrafricains d’amasser en si peu de temps de telles fortunes, la majorité d’entre eux venant de milieux très modestes. Il est donc à peu près sûr que ce sont les caisses de l’État qu’ils ont ponctionnées pour constituer leurs biens mal acquis.

          Si ces soupçons de corruption se confirmaient, ce serait, pour le président Touadera, une sorte de parjure. N’avait-il pas déclaré, lors de son investiture, vouloir « rompre avec la gouvernance calamiteuse du passé » ?  Saisie par l’ONG Transparency, la justice française avait préféré classer l’affaire. Pourquoi est-elle remise au goût du jour maintenant ? Etant donné l’état exécrable des relations entre Touadera, Macron et le Drian, à cause de la présence des Russes dans le pré-carré français, une machination n’est pas à exclure.

 

LE MINISTRE DES TRANSPORTS ET DE L’AVIATION CIVILE SOUPÇONNÉ DE DETOURNEMENT DE FONDS ?

          Si ces soupçons se confirmaient, cela signifierait que la saga des dirigeants corrompus et prédateurs n’a pas pris fin avec l’élection du président Touadera. La traque des mafieux aurait été engagée immédiatement s’il avait eu la volonté de faire cesser des pratiques aussi déplorables.

          Depuis l’indépendance, les Centrafricains voient leur pays pris en otage par une pseudo-élite, corrompue et prédatrice, qui les laisse dans un dénuement abyssal. Ils n’en peuvent plus. Les soupçons de détournements des fonds de l’État par des ministres ou de hauts fonctionnaires malveillants ne cessent de se multiplier. On a l’impression que, dans ce pays, accéder à un poste de ministre ou de haut fonctionnaire est corollaire d’enrichissement. Les Chinois, qui sont passé maîtres dans l’art de corrompre, achètent d’ailleurs à tour de bras les permis d’exploitation des mines de matières premières, privant ainsi l’administration des entrées de fonds.

          Théodore Jousso, l’ancien porte-parole du gouvernement, serait non seulement un adepte des détournements de fonds, mais aussi celui qui aurait laissé s’installer dans son ministère une mafia de prédateurs. Cependant, son cas ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. La présidence, la primature et le corps de hauts fonctionnaires sont gangrenés par une prédation frénétique.

          Il faut que la traque des détournements des fonds de l’État devienne une priorité, au même titre que la recherche de la paix. Les impunités doivent cesser. La justice doit passer.

          Le pays ne sera pas l’éternelle terre des ruffians. Ce qu’il lui faut, c’est une bonne gouvernance, qui lui permettra de se développer et de répondre ainsi à l’attente et à l’espoir de tous les Centrafricains.

                                                                                                                                                        Par : JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI

                                                                                                                                                                        (30 septembre 2018)

 

 

 

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