Centrafrique : A propos de la dissolution du Conseil d’administration de la CBCA

Publié le 11 juillet 2017 , 9:36
Mis à jour le: 11 juillet 2017 9:36 pm

Centrafrique : A propos de la dissolution du Conseil d’administration de la CBCA 

 

 

Le Premier Ministre Simplice Mathieu SARANDJI
Le Premier Ministre Simplice Mathieu SARANDJI

 

 

Bangui, le 12 juillet 2017.

Par : De Jasmin, CNC.

 

Alors que les bailleurs de fonds ayant participé à la table ronde de Bruxelles ont annoncé avoir renoncé, jusqu’à nouvel ordre,  à honorer leurs promesses d’aide en faveur de la République centrafricaine et que l’économie est exsangue, conséquence de l’occupation d’une bonne partie du territoire national par divers groupes armés qui perçoivent indument les taxes et autres imports indispensables au fonctionnement de l’État, le gouvernement du docteur Simplice Mathieu Sarandji qui devrait en principe s’en préoccuper, s’est découvert une nouvelle occupation : gérer des comptes à la banque  CBCA.

C’est ainsi que dans l’affaire du crédit sollicité et obtenu par l’avocat Crépin Mboli-Goumba auprès de ladite banque dont l’État détient la majorité des parts, le gouvernement s’oppose désormais à la mise à disposition des fonds. Pourtant, un accord de prêt en bonne et due forme a été signé devant notaire entre la CBCA et Crépin Mboli-Goumba qui a apporté toutes les garanties nécessaires à l’octroie du crédit. Mais c’est sans compter les intrigues et la méchanceté du Premier Ministre Sarandji qui   a donc trouvé moyen d’inciter les dirigeants de CBCA à se désavouer, compromettant ainsi la trésorerie de leur institution. Pis, dans le cadre de ce dossier, l’intervention du Premier Ministre  n’aura pour seul effet que de ternir l’image de la CBCA, remettant ainsi en question le professionnalisme de ses dirigeants dont le métier est en principe de faire gagner de l’argent à la banque. Et l’octroie dudit crédit à Crépin Mboli-Goumba devait rapporter près de 50 millions de francs CFA à l’institution.

Chose grave, alors qu’on croyait que l’argent avait été débloqué et qu’il a servi à financer la rébellion, selon un article suscité par le gouvernement  en place et qui avait fait grand bruit, on se rend compte qu’il n’en est rien. La banque détient l’original du titre foncier de Mboli-Goumba et refuse contre le bon sens de mettre le crédit en place. Pourtant, un centrafricain qui travaille à la CÉMAC, Jeannot Gouga II, pour ne pas le nommer a obtenu un crédit de la CBCA, malgré le refus de l’assurance.

La violation du secret bancaire est un aspect du problème qui touché à la crédibilité de la CBCA. Nous apprenons que le premier ministre  a fait dissoudre Le Conseil d’Administration de la CBCA pour octroi de crédit à MBOLI-GOUMBA. Il a déjà donné Le nom de son parent direct qu’il a fait venir de France et nommé aux finances pour être désigné président du Conseil d’Administration. Désormais, c’est toutes les demandes de crédit, les relevés  bancaires des clients qui sont imprimés et remis à la Présidence. C’est un chargé de mission qui est chargé de les collecter chaque semaine. La COBAC doit être saisie et il ne fait aucun doute que cette Banque va faire faillite comme la BNCD. Les partenaires doivent se saisir de cette question immédiatement.

Au-delà du cas de maître Mboli-Goumba, se pose la question du mélange des genres dans l’administration centrafricaine mais aussi de la faiblesse de caractère de la plupart des hauts cadres de notre pays. Rien n’est plus désespérant de constater que dans la République de Touadera même les relations commerciales entre une banque et son client peuvent-être politisées. En effet, tant que le PATRIE, la formation politique de Crépin Mboli-Goumba appartenait à la l’hypothétique majorité présidentielle, il n’y aurait pas eu de complication dans ce dossier. Mais depuis que son parti a décidé de mettre un coup d’arrêt à cette blague qui n’avait que trop duré, les tenants du pouvoir lui trouvent tous les maux du monde. Et pour leur faire plaisir, les dirigeants de CBCA, moins sûrs de leurs réelles compétences, dans le but de satisfaire les désirs du prince détenteur du pouvoir de signer les décrets de nomination, mettent en danger l’avenir même de la banque. Car, s’il venait à intenter une action judiciaire contre la banque, Mboli-Goumba n’aura aucun mal à convaincre le juge de l’illégalité de la décision de CBCA qui, d’ailleurs, selon nos sources, a déjà perçu les frais liés à la mise en place du crédit. Où est donc la cohérence ?

 

 

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