Centrafrique : première plainte contre la police de l’OCRB et les mercenaires du groupe Wagner à Bangui

Centrafrique : première plainte contre la police de l’OCRB et les mercenaires du groupe Wagner à Bangui

 

Un pickup de l'OCRB antigang devant l'école nationale de police au PK10 le 5 août 2019. Crédit photo : Mickael Kossi / CNC.
Un pickup de l’OCRB antigang. Crédit photo : Mickael Kossi / CNC.

 

 

Bangui, 13 novembre 2023 (CNC) – Au cœur de la ville de Bangui, la capitale de la République centrafricaine, une perquisition menée par l’OCRB (Office central pour la répression contre le banditisme ) et les mercenaires du groupe Wagner au domicile de l’homme d’affaire Mahamat Djamil Baba le mois dernier soulève des questions troublantes sur le respect des droits fondamentaux.

 

La quiétude du quartier Km5 à Bangui a été brisée un vendredi 27 octobre 2023, lorsque les policiers de l’OCRB (Office central pour la répression contre le banditisme) et les mercenaires russes du groupe Wagner ont fait irruption chez Mahamat Djamil Baba Nani. Ce qui aurait dû être une perquisition légale s’est transformée en un acte de vandalisme, laissant derrière lui un salon saccagé, une chambre profanée, et un homme avec d’énormes pertes matérielles, obligeant la victime à saisir d’une part un huissier de justice pour constat et d’autre par un avocat pour se plaindre auprès des juges. La plainte déposée par la victime appelle à la lumière sur cette injustice.

 

Le procès-verbal de constat : témoignage des dévastations

 

Le procès-verbal de constat établi par Maître Bienvenu Saouya, huissier de Justice, le 30 octobre 2023, constitue un document accablant, révélant l’étendue des dévastations subies par monsieur Mahamat Djamil Baba Nani lors de l’intrusion des éléments de l’OCRB et des mercenaires du groupe Wagner à son domicile du quartier Km5 à Bangui.

 

Dans ce témoignage détaillé, l’Huissier relate les faits avec une précision chirurgicale, décrivant chaque pièce du domicile comme un champ de bataille en Ukraine après le passage des forces de l’ordre et des mercenaires russes.

 

Le salon : témoin d’une vandalisation implacable

 

Le salon, initialement un espace de quiétude, a été métamorphosé en un spectacle de destruction. Tous les objets retrouvés au salon ont subi une violence implacable et le salon en lui-même est transformé en une déchetterie : les mobiliers renversés, les objets éparpillés, le sol rempli des objets jetés, le cœur du foyer de Baba Nani a subi une vandalisation implacable, témoignant de la violence qui a accompagné la perquisition.

 

La chambre : témoignage de l’intimité profanée

 

La chambre à coucher de Monsieur Mahamat Djamil Baba Nani, censée être un sanctuaire personnel, a été souillée par l’intrusion brutale des forces de l’ordre et de ces mercenaires russes. Les habits de Baba Nani, symboles de son intimité et de son identité, ont été vandalisés, ajoutant une dimension personnelle à l’atteinte subie.

 

La douche : un acte de profanation

 

Même la douche de la maison de Mahamat Djamil Baba Nani, un lieu hautement intime d’une famille, n’a pas été épargnée, marquant ainsi une profanation parfaite jusque dans les espaces les plus intimes du domicile. L’huissier, dans son récit, relate une douche vandalisée, soulignant l’acharnement qui a caractérisé cette opération.

 

Une liste de pertes incommensurables

 

Le procès-verbal décrit avec une précision de taille les pertes matérielles et personnelles subies par Mahamat Djamil Baba Nani au cours de cette intrusion. La liste des objets volés, des documents perdus, et des effets personnels emportés illustre le préjudice financier et émotionnel considérable infligé au plaignant.

 

Ainsi, le Procès-verbal de constat ne se limite pas à un simple enregistrement des dégâts matériels, mais capture l’essence même de l’injustice subie par Mahamat Djamil Baba Nani lors de cette perquisition musclée. Il se présente comme un témoignage viscéral de l’impact dévastateur de cette opération sur la vie quotidienne d’un citoyen, renforçant ainsi la nécessité d’une enquête approfondie pour établir la vérité et rétablir la justice.

 

La plainte déposée : un appel à la justice

 

Le 30 octobre 2023, le cabinet de Maître Albert Panda Gbianimbi a déposé une plainte solennelle au nom de Mahamat Djamil Baba Nani auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance à Bangui, marquant ainsi le début d’une quête pour la justice et la restitution des droits bafoués.

 

Les circonstances de la plainte

 

La plainte, enregistrée sous le numéro 23/LVM, expose les circonstances alarmantes de l’incident. Le vendredi 27 octobre 2023, vers 8 h 30 mn, une unité de l’OCRB, accompagnée de mercenaires russes du groupe Wagner, a perquisitionné le domicile de Mahamat Djamil Baba Nani au quartier Km5, sans présenter de mandat légal du Parquet de Bangui. Ce qui aurait dû être une opération légale s’est rapidement transformée en un acte d’intimidation, de vandalisme, et de vol à mains armées.

 

Absence de mandat et violations flagrantes

 

Maître Albert Panda Gbianimbi souligne dans la plainte l’absence de tout mandat légal ou document officiel justifiant la perquisition, soulignant ainsi une violation flagrante des procédures légales. Il détaille dans la plainte comment l’opération a dégénéré en actes de vandalisme, avec l’utilisation de produits chimiques à l’intérieur du domicile de Baba Nani, ajoutant un niveau supplémentaire d’inquiétude quant à la sécurité et la santé du plaignant.

 

Les préjudices subis

 

La plainte décrit minutieusement les préjudices subis par Mahamat Djamil Baba Nani lors de cette opération. Elle énumère les biens volés, notamment une somme d’argent substantielle, des documents d’identité, des équipements électroniques de valeur, et d’autres effets personnels. La liste exhaustive met en lumière l’étendue des pertes matérielles et personnelles, créant une base solide pour l’action en justice.

 

Appel à la justice et à la restitution

 

Maître Albert Panda Gbianimbi, dans sa lettre au Procureur de la République, appelle à la justice et à la restitution des biens injustement emportés par l’Unité de Police OCRB et les mercenaires du groupe Wagner. Il demande l’accès au dossier pour mieux comprendre les motifs de la perquisition et réclame des mesures appropriées pour rétablir la dignité et la sécurité de son client.

 

La plainte déposée par le cabinet Panda représente une étape cruciale vers la vérité et la réparation des torts subis des Centrafricains en commençant par ceux subis par Mahamat Djamil Baba Nani. Elle incarne l’appel d’un individu lésé à la justice, soulignant l’importance de l’état de droit et de la protection des droits fondamentaux de chaque citoyen.

 

Cette affaire souligne les préoccupations relatives aux pratiques des forces de l’ordre et des mercenaires étrangers opérant en République centrafricaine. La justice devra déterminer la légalité de l’opération et la responsabilité des parties impliquées, garantissant ainsi le respect des droits fondamentaux des citoyens et la sécurité de tous.

 

En résumé, L’affaire impliquant Mahamat Djamil Baba Nani, chef d’entreprise centrafricain, met en lumière des préoccupations sérieuses concernant les pratiques des forces de l’ordre et des acteurs étrangers opérant en République centrafricaine. La perquisition musclée de son domicile par l’OCRB et les mercenaires du groupe Wagner soulève des questions cruciales sur le respect des procédures légales et la protection des droits fondamentaux.

 

Le procès-verbal de constat établi par l’Huissier de Justice Bienvenu Saouya offre un aperçu détaillé des dégâts et des pertes subis par Baba Nani lors de cette opération. C’est un témoignage poignant de l’impact dévastateur de l’intervention sur la vie quotidienne d’un citoyen ordinaire.

 

La plainte déposée par le cabinet Panda, au nom de Baba Nani, est un appel vibrant à la justice et à la transparence. Elle souligne les violations présumées des procédures légales, la perte substantielle de biens et la nécessité de rétablir la dignité et la sécurité du plaignant.

 

Cette affaire nécessite une enquête approfondie pour établir la vérité et déterminer la responsabilité des parties impliquées. Elle souligne également l’importance de garantir le respect des droits fondamentaux de chaque citoyen, indépendamment de toute circonstance. En appelant à la justice, l’article vise à susciter une réflexion sur la nécessité d’une application rigoureuse de l’état de droit et d’une transparence totale dans les opérations des forces de l’ordre, assurant ainsi la confiance et le respect des droits de la population.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

Corbeaunews Centrafrique

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