Centrafrique: Panique à Bozoum, une partie de la population se réfugie dans la brousse.

Publié le 10 décembre 2016 , 9:01
Mis à jour le: 10 décembre 2016 9:02 am

Centrafrique: Panique à Bozoum, une partie de la population se réfugie dans la brousse.

 

miliciens anti Balaka
Bangui, le 10 novembre 2016. 09:32′.
Par: Gisèle MOLOMA.

Si dans certaines villes de province les détonations d’armes automatiques font fuir régulièrement la population civile dans la brousse, dans d’autres par contre ce sont des rumeurs qui font ce travail à la place des fusils de guerre. Cette semaine à Bozoum, une bonne partie des habitants se mettait à courir dans tous les sens, non pas à cause du bruit des fusils d’assaut, mais plutôt suite à des rumeurs non vérifiées qui polluent la région. Que s’était-il passé exactement ?

L’histoire remonte au début de la semaine quand les rebelles de la coalition Séléka-RJ basé à Gouzé ont repris le contrôle de Ndim une ville proche de Bocaranga et l’appel intime de Gabin NAKOMBO Préfet de la région lui demandant de quitter la ville.

Depuis le mardi dernier, à Ndim, des jeunes désœuvrés constituant la milice anti-balaka retombent de plus en plus dans l’activité de vol de bétail. Tandis que certains pourchassaient un éleveur peul jusqu’à son lieu de refuge à l’Eglise catholique, d’autres pillaient son troupeau. Informés de la situation, les éléments de la séléka-RJ basés à Gouzé ont pris d’assaut la ville occasionnant ainsi, comme dans le passé et toujours le cas, des déplacements massifs de la population dans la brousse.

L’écho est arrivé à Bozoum la capitale préfectorale au même moment où la dame du Préfet Gabin NAKOMBO confie à ses proches l’appel de son mari en tournée et bloqué à Paoua lui demandant avec insistance de quitter la ville.

Cette confidence, du type « ne dites à personne », a été très vite diluée dans le vent. Tous ceux ou celle qui aspirent cette partielle de vent contenant cette confidence, confie aux autres. Ce vent, malheureusement s’est transformé en poudre d’escampette pour certains, direction, brousse.

Selon nos informations, le Préfet de l’Ouham-Péndé, Monsieur Gabin NAKOMBO, empêché durant plusieurs heures par les éléments de la Séléka-RJ de se rendre à Paoua, hésite de revenir à Bozoum par cet axe. D’autres informations font état d’un renfort imminent des forces de la MINUSCA à Bozoum afin de préparer le combat, si besoin, de la libération de l’axe Bozoum-Paoua. Ce qui aurait poussé, selon nos sources, le Préfet à demander à sa femme un repli tactique sur Bangui.

Pour l’heure, aucun affrontement n’est signalé ni dans Bozoum, ni à moins de 90km.

La ville de Bozoum, située à environ 380km au nord-ouest de Bangui, est le Chef-lieu de la Préfecture de l’Ouham-Péndé. Auparavant calme et convivial, elle est devenue déserte depuis le déclenchement de la guerre civile en 2013. La présence massive des Anti-Balaka n’a pas facilité les choses non plus. La paix demeure fragile dans cette partie de la RCA.

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