Centrafrique : L’action humanitaire, un élément important pour la stabilisation du pays.

Centrafrique : L’action humanitaire, un élément important pour la stabilisation du pays.

 

Les Humanitaires en RCA
Les Humanitaires en RCA

Bangui 18 novembre 2016, CNC.
Par Eric NGABA

Le Coordonnateur humanitaire en République centrafricaine, Fabrizio Hochschild, a sensibilisé les représentants de la communauté internationale présents à la Conférence de Bruxelles tenue ce 17 novembre 2016, sur la fragilité de la situation humanitaire dans le pays. 40% de la population dépend aujourd’hui de l’assistance humanitaire pour survivre, d’après le Coordonnateur. De son avis, l’action humanitaire reste donc une question de vie ou de mort pour beaucoup de Centrafricains.

Au préalable, dans son plaidoyer en faveur d’une synergie entre la réponse humanitaire et les efforts de stabilisation, Fabrizio Hochschild a pris exemple sur les violences innommables que vivent les populations de Kaga Bandoro depuis près de deux mois, pour appeler les bailleurs à être plus attentif au drame humanitaire en RCA.

 «La Centrafrique mérite un soutien prioritaire car nous y travaillons avec des personnes qui comptent parmi les plus pauvres, les plus délaissées de la planète » a déclaré Fabrizio Hochschild à la conférence de Bruxelles dont l’objectif premier était de mobiliser les bailleurs de fonds pour le financement du Plan de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA).

Dans la même dynamique, le Coordonnateur humanitaire a insisté sur le fait que «l’action humanitaire est encore indispensable pour sauver des vies et mais aussi comme facteur de stabilisation en attendant que les efforts de relèvement démarrent».

C’est la raison pour laquelle le RCPCA et le Plan de réponse humanitaire 2017+ ont été développé en parfaite synergie. L’objectif poursuivi est qu’à termes, l’aide humanitaire diminue et que le processus de développement puisse prendre son envol.

Pour la réalisation de ce projet d’avenir, le Coordonnateur humanitaire a sollicité l’engagement à long terme de tous les partenaires pour mieux résoudre les causes profondes des crises récurrentes qui ont secoué le pays au cours des deux dernières décennies.

«Si la République Centrafricaine est aujourd’hui si fragile, c’est en partie parce que l’aide internationale apportée au pays dans le passé a été intermittente et dispersée » a-t-il souligné.

En dépit des nombreux défis qui demeurent, « cette conférence peut nous permettre de commencer à construire ensemble un Etat solide, apte à protéger sa population et à développer le formidable potentiel humain et économique de la Centrafrique ».

Après Bruxelles, Fabrizio Hochschild poursuivra son plaidoyer pour davantage de soutien à la réponse humanitaire en RCA à Genève. Il informera les Etats Membres des réalisations et des défis auxquels font face la communauté humanitaire.

A ce jour, en raison de l’insécurité chronique, près d’un cinquième de la population est toujours déplacé. Le pays est touché par une malnutrition chronique dont souffre 48% de la population, selon l’OCHA.

La destruction totale ou partielle des structures de santé depuis le début de la crise, le manque de personnel médical qualifié, de médicaments et d’équipements font, qu’aujourd’hui, seules 69% des formations sanitaires sont fonctionnelles, soit 672 sur 935 dans tout le pays. En l’absence de capacité étatique, 50,3% des formations sanitaires fonctionnelles bénéficient d’un appui des acteurs humanitaires.