Centrafrique : l’accès à la justice à Bozoum entravé par une absence de personnel judiciaire

Centrafrique : l’accès à la justice à Bozoum entravé par une absence de personnel judiciaire

 

Brigade de recherche et d'investigation de Bozoum. Photo CNC
Brigade de recherche et d’investigation de Bozoum. Photo CNC

 

 

 

Bangui, 20 décembre 2023 (CNC) – Bozoum, une petite ville située dans la préfecture de l’Ouham-Pendé, au nord-ouest de la République centrafricaine, fait face à un problème alarmant qui entrave la lutte contre l’impunité : l’accès à la justice est devenu une épreuve insurmontable pour ses habitants. Cette situation inquiétante a conduit à une prolifération de la justice populaire, laissant de nombreuses affaires en suspens et privant la population de son droit fondamental à la justice.

 

L’une des principales raisons de ce dysfonctionnement est l’absence totale du corps judiciaire dans la ville. Le président du tribunal, le procureur et le greffier en chef, qui sont essentiels au bon fonctionnement du système judiciaire, sont inexplicablement absents de Bozoum. Les habitants de la ville déplorent cette situation, car même lorsqu’ils se rendent au tribunal, les portes restent hermétiquement closes, et aucun procès n’a lieu.

 

Cette absence de personnel judiciaire a des conséquences graves sur la population locale. Les affaires en instance s’accumulent, laissant les victimes sans espoir de justice. Un exemple récent de cette situation est le cas de violence sexuelle qui s’est produit le mois passé. Bien que l’affaire ait été transférée au commissariat, l’absence de fonctionnement du tribunal signifie que cette affaire est restée sans suite jusqu’à aujourd’hui.

 

Les unités de police judiciaire se trouvent contraintes de traiter des affaires qui ne relèvent pas de leurs compétences, ce qui entraîne une surcharge de travail et une inefficacité dans le traitement des dossiers. La police judiciaire doit prendre des décisions qui devraient normalement être prises par le tribunal, et cela met en péril les droits des personnes en garde à vue, car les garanties légales ne sont pas respectées.

 

Lors d’une réunion avec les différentes couches sociales de Bozoum, le préfet de l’Ouham-Pendé, a vivement critiqué cette absence injustifiée du personnel judiciaire, soulignant que cela privait la population d’un accès à la justice. Il a également exprimé ses inquiétudes quant au processus de paix dans la région, car de nombreuses infractions ne peuvent pas être poursuivies en l’absence de magistrats compétents.

 

La situation est devenue si critique que la maison d’arrêt de Bozoum est aujourd’hui en ruine et ne peut plus accueillir de détenus depuis plusieurs années. Les dossiers de justice s’accumulent à la brigade de gendarmerie locale, mettant en évidence la nécessité urgente de rétablir les activités du tribunal.

 

La population de Bozoum est confrontée à une injustice flagrante en raison de l’absence du système judiciaire. Les habitants demandent instamment aux autorités de ramener le personnel judiciaire dans leur ville pour qu’ils puissent reprendre leurs fonctions essentielles. L’accès à la justice est un droit fondamental de chaque citoyen, et il est impératif que des mesures soient prises pour résoudre cette situation préoccupante à Bozoum.

 

Par Fortuné Boberang

 

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