CENTRAFRIQUE/FRANCE : GILETS JAUNES, INQUIÉTUDE A BANGUI, SATISFACTION A MOSCOU

Publié le 9 décembre 2018 , 8:22
Mis à jour le: 9 décembre 2018 8:22 pm
Un gilet jaune devant une voiture incendiée à Paris.
Un gilet jaune devant une voiture incendiée à Paris.

                                                                                        

 

CENTRAFRIQUE/FRANCE : GILETS JAUNES,  INQUIÉTUDE A BANGUI, SATISFACTION A MOSCOU

 

 

Bangui (CNC) UN MONDE A L’ENVERS

            

La France est aux abois : une insurrection prérévolutionnaire se prépare. Le président de la République française, cerné dans son palais de l’Élisée, lance des SOS tous azimuts. Des factieux et des séditieux déguisés, arborant leurs « gilets jaunes », sont prêts à organiser un coup de force antirépublicain pour aller capturer leur président, retranché dans son palais transformé en bunker.

         Depuis quarante ans environ, les différents pouvoirs qui ont gouverné la France l’ont coupée en deux : la France des ripailles indécentes et celle des soupes tièdes à la grimace. C’est cette deuxième France qui a envahi les Champs-Élysées, pour réclamer plus de justice sociale. Celle qui, étranglée par la faim et par l’insuffisance des salaires, ne peut plus s’assurer des fins de mois décentes.

         Le résultat est là : pour un peu, on se croirait dans une de ces Républiques de l’ex-empire français de l’Afrique équatoriale devenues indépendantes et ingouvernables. Dans l’Hexagone, à l’époque, on rigolait grassement de ces poussières d’empire ingérables, peuplées de nègres sauvages et indisciplinés. En Occident, on claironnait partout que l’Africain devait avoir dans son ADN un gène anti-État, qui l’empêchait d’organiser rationnellement son environnement, afin de favoriser l’essor de son continent. C’était – c’est encore – çà et là, des foyers de coups d’Etat organisés par des factieux enjambant les urnes et des champs de ruines, après des affrontements fratricides à la Kalachnikov ou à la machette.

         La France, ancienne puissance colonisatrice, accourait alors pour éteindre les incendies et assurer les fins de mois des fonctionnaires.

         Mais, dans le monde à l’envers d’aujourd’hui, qui viendra au secours de la France ?

DES VALEURS RÉPUBLICAINES MENACÉES ?

         Surprises par une houle de citoyens en révolte, abasourdies par des Champs-Élysées en flammes, les autorités françaises lancent, à juste titre, un cri d’alarme devant la violence aveugle et antirépublicaine qui s’apprête à s’abattre sur le pays. L’agressivité, l’arrogance et les vociférations des gilets jaunes ne laissent aucun doute sur leurs intentions. La France serait-elle devenue une vulgaire République bananière ? Les Russes se frottent les mains et boivent du petit lait, en Afrique en général, en Centrafrique en particulier.

         Quant au président Faustin-Archange Touadera, traité avec mépris et arrogance par son homologue français, Emmanuel Macron, et le ministre français des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, lui aussi se frotte les mains ! Une rumeur incroyable circule même à Bangui, comme quoi Touadera leur aurait proposé une aide, sous la forme d’une escouade de forces spéciales centrafricaines, formées par les Russes, pour mater la révolte des prolétaires qui menace leur pouvoir !

         Inimaginable ! Alors que l’Afrique est devenue un nouvel eldorado pour les puissances mercantiles et qu’elle tend vers la démocratie en organisant des élections libres, le pays de Montesquieu, de Victor Hugo, de Jean Jaurès et du Général De Gaulle, subit de plein fouet les réclamations menaçantes de ses citoyens spoliés !

         Le monde est à l’envers !

                                                                                                                                                      JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI

                                                                                                                                                                                (9 décembre 2018)

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