Centrafrique : Bac 2017 : Des lamentables résultats qui accusent

Publié le 20 juillet 2017 , 7:21
Mis à jour le: 20 juillet 2017 7:21 pm

Centrafrique : Bac 2017 : Des lamentables résultats qui accusent

 

Les élèves du lycée de Gobongo dans le 4e arrondissement de Bangui. CopyrightCNC

 

Bangui, le 21 juillet 17

Par : Herman THEMONA CNC,

 

17 997 inscrits comme candidats. Seulement 987 admis au 1er tour soit environ 5% et un peu plus de  2 500 autorisés à passer le 2ème tour. Un fiasco total qui accuse et interpelle tout le système de l’éducation nationale en Centrafrique.

Certains ; pour ne pas dire tous les élèves candidats au baccalauréat 2017 de la Capitale ont voulu marcher pour protester contre les résultats du Bac 2017. Mais est-ce que ça vaut la peine ? Où doit on chercher les raisons de ce cuisant échec qui interpelle tous, élèves, parents d’élève, enseignants, administrateurs scolaire pour ne pas dire tout le système éducatif centrafricain.

Des enfants intraitables et insoumis partout

D’abord au niveau des élèves qui ont passé l’examen. Les résultats tels que diffusés démontrent à suffisance que les élèves de Centrafrique ne reflètent pas les niveaux des classes qu’ils fréquentent. C’est cela la baisse des niveaux dont ne cesse de décrier. Ils veulent descendre dans la rue pour démontrer quoi ? Leur incapacité à étudier, à montrer qu’ils ne peuvent rien faire de bon toute leur vie ? C’est vraiment regrettable que ceux-là qui sont appelés devenir les soutiens du développement futur du pays se comportent en de véritables désobéissants.

Désobéissants, le mot n’est pas accidentel. Sur tous les points, les élèves de maintenant montrent qu’ils sont des rebelles, des insoumis, d’abord aux instructions de leurs parents dont ils ont l’habitude de traiter comme des « vaut rien dont le temps est déjà passé ». Ce qu’ils oublient ou alors négligent de manière à creuser leur tombe eux même est que la première éducation dans la vie commence par ceux qui donnent la vie. Et ce sont les parents, que ce soit géniteurs ou ceux qui élèvent par ce que les aléas de la vie l’ont voulu ainsi.

Obéir aux parents, respecter et mettre en pratique leurs instructions est une bénédiction et de la grâce que Dieu Tout Puissant accorde à celui qui suit e commandement venu de la bible car la bible dit ceci : « enfant honore ton père et ta mère, suis leurs instructions et tu auras longue vie »

Qui des enfants d’aujourd’hui s’adonnent à cette recommandation biblique ? Peu sont ceux qui mettent en pratique ces principes bien nombreux sont ceux qui disent aller à l’église et appartenir à des mouvements religieux sensés les éduquer.

Parlant de l’éducation de base, il y a l’église qui est parfaitement indiquée pour transformer les jeunes. Mais hélas, c’est même de là que proviennent des comportements anti social et les dérives de beaucoup de jeunes. Mais là n’est pas la préoccupation du jour car il s’agit du Bac 2017.

Des enseignants non méritants et trop avide d’argent

C’est une situation très déplorable qui mérite un colloque d’évaluation, d’analyse et de formulation de recommandations fortes pour que les enseignants ne soient plus recrutés par clientélisme, népotisme et tout ce qui a trait à ce genre de comportement qui frustre et détruit le pays.

On ne dira jamais assez. Lorsqu’on parle de baisse de niveau des élèves, à qui la faute ? Sans doute la faute est partagée. Nous venons ci haut de parler des enfants qui veulent toujours des solutions faciles au lieu de s’adonner au travail. Mais qui à l’origine des solutions faciles ? C’est bel et bien les enseignants.

Du primaire au supérieur, ceux-là qui sont appelés à donner la connaissance ou le savoir aux enfants n’en possèdent pas. Ils ne méritent pas les titres qu’ils portent. Certes, ce n’est pas tout le monde. Mais beaucoup sont ceux-là qui ont atterri dans l’enseignement non par vocation, mais accidentellement puisque les aléas de la vie les y ont forcé. Combien ont trainé leur derrière à l’université de Bangui changeant et fréquentant tous les départements pour revenir en arrière et aller acheter le concours d’entrée à l’ENI ? Triste réalité que personne, ni mêmes les enseignants n’oserait remettre en question. Résultat, aucune notion exacte à transmettre aux enfants qui quittent leurs parents sans autres notions que l’éducation de base. Cette lourde responsabilité qui repose sur les épaules des enseignants du primaire n’est plus respectée comme jadis où dès la classe de CM2 et rien qu’avec le Certificat d’Etude Primaire Elémentaire, nous avions de bons commis d’administration qui ont fait la valeur du pays devant les colons.

Même sorti de l’ENI de Bambari et après deux ans d’étude, on écoute jamais ces enseignants s’exprimer correctement en français. D’ailleurs, c’est le sango qu’ils parlent puisque leur français est très déplorable. Il n’y a pas que ceux du primaire. L’ENS qui formait très bien des enseignants du secondaire est agenouillée aujourd’hui à cause de l’achat des notes et surtout le téléchargement des cours qui ne sont pas préparés par les enseignants qui doivent les dispenser, la fabrication, la vente des polycopies dont les vendeurs ne sont pas les auteurs à des étudiants à qui aucune explication n’est donnée et qui doivent se débrouiller pour comprendre le cours. Où allons-nous avec ce système ? Un cours doit être sérieusement préparé par l’enseignant avec des exercices de compréhension et d’assimilation. Mais télécharger des trucs que d’autres mettent en ligne et en être incapable d’expliquer, n’est pas la baisse de niveau des enseignants qu’on a l’habitude de reposer sur les élèves ? Il y a de quoi à y réfléchir.

Dans tout ce qui précède, ce qu’il faut retenir en définitif est la totale défaillance du système éducatif centrafricain. Accusé un système c’est autant dire quelque chose sur ses responsables. Or les responsables c’est qui ? C’est sans détour aucun le gouvernement, et à travers le gouvernement, ceux qui sont nommés à la tête et dans les branches de l’éducation nationale. Des « vaut rien » qui ne se soucient que de leurs bouches et non de l’avenir du pays. Ce n’est pas nous qui le disons, mais c’est sorti de la bouche du Directeur des examens et concours nationaux qui a commenté favorablement les résultats du Bac 2017 en parlant de vrais admis. Oui, nous ne remettons pas en cause que seulement 5% des candidats inscrits au bac aient fait réussite. C’est un gros progrès lorsqu’on sait que les examens en Centrafrique ne sont plus des tests d’évaluation du savoir et des compétences. C’est plutôt un test des capacités des parents à soudoyer pour que leurs enfants réussissent. L’argent est un bon maître mais plutôt un mauvais serviteur a-t-on l’habitude de dire.

Des parents qui programment la mort subite de leurs enfants.

Toi parent qui veut la réussite de tes enfants qu’en brandissant l’argent, as-tu bonne conscience du service que tu rends à ton pays ? L Centrafrique s’était démarqué, au temps de la colonisation par le nombre de ses fonctionnaires qui étaient envoyés partout en Afrique Equatoriale Françaises. C’est parce que les colons reconnaissaient en eux des valeureux fonctionnaires et agents. Ce n’est pas qu’ils achetaient les postes qu’ils occupaient, mais ils les méritaient. Pourquoi aujourd’hui aller à l’achat des diplômes. Les fils qui se voient propulser parce que les parents sont potentiellement capables, savent-ils ce qui les attend là où ils doivent servir.

Allez voir dans les institutions internationales dont les représentations sont en Centrafrique, combien sont les fils du pays qui y travaillent ? Presque personne puisqu’en terme de statistique, on irait à 0,000 et quelque %. Est-ce grandissant pour le pays ? Des Centrafricains n’ont-ils pas des diplômes dignes pour occuper ces postes ? Certes qu’il y en a qui des références plus supérieurs aux autres étrangers qui pullulent par exemple à la Minusca. Une honte pour le pays. Un parent doit avoir besoin de sauvegarder sa vieillesse en élevant ses enfants dans la droiture et non dans la fausseté. Quel esprit transmettre à sa progéniture si l’on se prête déjà à faut.

Un système éducatif à remettre en cause

Pas de bla-bla maintenant, nous y revenons dans notre prochain article sur le Bac 2017.

 

Copyright2017CNC.

 

 

NDLR : selon nos informations, suite aux différents articles publiés par CNC sur les examens du baccalauréat 2016 et 2017, le Ministre de l’Éducation nationale a voulu frapper fort les esprits pour se démarquer de la faillite de notre système éducatif. D’ailleurs,   Certains correcteurs nous ont expliqués sous couvert de l’anonymat que certaines notes des élèves ont été volontairement réduites, les accusant d’avoir triché sans aucune preuve. nous reviendrons sur cette affaires dans nos prochains articles.

 

 

 

 

 

Aucun article à afficher