Centrafrique: 29 mars 2015 : le centrafricain a-t-il hérité de l’idéologie de Barthélemy BOGANDA ?

Publié le 29 mars 2015 , 6:43
Mis à jour le: 29 mars 2015 6:43 pm

Bangui, (Corbeau News Centrafrique),03-30-2015.

 

 

BANGUI BIEN 3

29 mars 2015 : le centrafricain a-t-il hérité de l’idéologie de Barthélemy BOGANDA ?

Bangui, (Corbeau News Centrafrique), -03-30-2015.
C’est le thème choisi et débattu par l’Union des Etudiants et Elèves Centrafricains au Sénégal (UECAS) en salle de conférence du centre culturel Derklé de Dakar (Liberté 6). Apprécié par l’ensemble des étudiants et élèves centrafricains et personnalités invités par le président de l’UECAS, Euphrem MASSAO, assisté de son secrétaire général, VOYEMADE et le coordonnateur, Adrien KOUDOU-ZALLA, le thème développé a suscité beaucoup de réactions de la part des participants au débat et des interventions très enrichissantes des uns et des autres.
La conférence-débat a ouvert le rideau par le chant en unisson de l’hymne national « la Renaissance » créé par le président fondateur de la République, Barthélemy BOGANDA disparu dans un accident d’avion qui l’emmenait et sa suite au village Bobangui le 29 mars 1959 et dont, aucune lumière n’a été faite jusqu’à ce jour sur cette mort tragique et précoce de l’héro national qui a mené une lutte farouche contre les oppresseurs de son pays et les assassins de son peuple qui, malheureusement, renaissent en ce début du 21è siècle, provoquant un drame humain qui a causé des milliers des morts et d’énormes dégâts sur les plans, économique, social et culturel.
En effet, un film documentaire monté de toutes pièces par les réalisateurs a été projeté à l’écran pour démontrer un retour éphémère qui n’a rien d’un retour de paix durable en Centrafrique, depuis que les hommes politiques centrafricains, les ex-séléka et les antibalaka ont pris en otage le peuple centrafricain. Du moment où le processus du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) est toujours pinaillé et dévié délibérément par les protagonistes qui ne se contentent que de détourner les fonds alloués du programme, il va sans dire que le peuple de B. BOGANDA est encore entre le marteau et l’enclume. Pris en esclavage et martyrisé par les nouveaux oppresseurs et leurs maîtres que Barthélemy BOGANDA avait combattu pour un Centrafrique fort à travers son idéologie, ses idéaux
politiques bafoués il y a cinquante-six ans par les pourvoiries, les arrivistes affamés, le peuple centrafricain reste toujours un orphelin sans leader charismatique à la carrure du président fondateur de la
République et vit en évidence dans une extrême pauvreté.
Le débat a été suivi des commentaires du coordonnateur qui a cité quelques exemples du pays d’accueil le Sénégal faisant recours aux personnalités morales du pays à chaque fois que se pose une crise sociale ou conflit de tout genre. Pour d’autres participants, c’est un exemple qui pourra nous servir à aller de l’avant. Le président de l’Association de la colonie centrafricaine, ACAS-TONGOLO, monsieur Jacob GOYEMA a pris la parole pour rappeler aux centrafricains de la diaspora certains passages des déclarations de Barthélemy BOGANDA qui disait, je cite : « parlons peu et travaillons beaucoup », « Malheur à l’homme seul ». Selon lui qui a abordé dans le même sens que les autres intervenants, « nos pères et nos grands frères ont échoué », donc, il faut qu’on se lève comme un seul homme pour restaurer notre pays, a-t-il dit.
Pour en conclure et inviter les compatriotes à partager la collation, un met national (ngoudja au poisson), le coordonnateur, Adrien KOUDOU-ZALLA a exhorté les compatriotes à faire quelque chose, « faites quelque chose de votre vie ». Il s’est référé à la citation d’un écrivain.
Extrait du texte du président de l’UECAS
« Depuis l’indépendance de la République centrafricaine, le martyr, Barthélemy BOGANDA, occupe une place culminante dans l’espace et les mentalités, dans les sphères publiques et privées. Barthélemy BOGANDA aimait dire que la colonisation nous a laissés en héritage un État, à charge pour nous de le transformer pour construire une nation. Pendant quelques années lors de son vivant, il a façonné l’Etat Oubanguien pour en faire la nation centrafricaine.
Le 29 mars, journée nationale consacrée à la commémoration de sa disparition, se cristallisent les souvenirs d’un responsable fils du pays pour sa patrie.
Indispensable en revanche, de rappeler aujourd’hui dans cette journée les leitmotivs de sa philosophie politique. Je pense à sa pratique constante du dialogue qu’il tenait pour l’arme des forts, pratique qu’il a su faire prévaloir dans les conflits entre colons et oubanguiens et ailleurs en Afrique. Je pense, en particulier, à son action courageuse de déposer la chasuble religieuse pour sauver son peuple en s’orientant sur le terrain politique. Je pense également  à sa recherche obstinée de la paix dont il fut un apôtre convaincu de sa génération. Je pense aussi à la recherche de l’équilibre sociopolitique qui l’emmena à diversifier le panorama ethnosociologique des principaux décideurs politiques administratifs de la vie nationale.
Aujourd’hui, le poids des violences qui se passent dans notre pays ne prophétise pas son bon devenir. Les destructions massives, viols, vols, les assassinats enregistrés par-ci et par-là témoignent de l’extrême niveau de barbarie dans laquelle se sont  vautrées nos populations. L’heure est grave. Mais il n’est pas tard. C’est pourquoi, j’en appelle à la conscience des hommes, femmes, jeunesse centrafricaine ici présents à s’associer aux idéaux de paix, d’unité, de justice sociale et de réconciliation prônés par Barthélemy BOGANDA pour le bon devenir de notre cher et beau pays la République centrafricaine. J’en appelle une fois de plus à notre conscience afin de construire ensemble l’humanisme en revenant aujourd’hui aux sources de « Zo Kwe Zo » prônées par BOGANDA, en acceptant désarmer notre cœur et de nous aimer les uns et les autres.
Pour en terminer, je nous invite à nous approprier la pensée et l’héritage, politique et philosophique de Barthélemy BOGANDA, grand bâtisseur de l’État et de la Nation, ciment de l’unité et serviteur de la paix. Que chacun de nous amène sa part de contribution intellectuelle, morale et sociale pour mener à bon port la Centrafrique de demain. »
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Bangui, Pierre INZA Pour CNC,

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