Cameroun : Michelle Bachelet plaide en faveur de mesures pour réduire les tensions

Michelle Bachelet et Akere Muna au Cameroun

 

 

A l’occasion d’une visite au Cameroun, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a plaidé auprès du gouvernement en faveur de mesures pour réduire les tensions dans le nord et l’ouest du pays et s’est félicitée de la volonté affichée par les autorités de rechercher des solutions à la crise dans ces régions.

“Je pense qu’il existe une possibilité, même si elle est restreinte, de mettre fin aux crises qui ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes, ainsi que des meurtres et des violations des droits de l’Homme dans le nord et l’ouest du pays”, a déclaré Mme Bachelet, citée dans un communiqué de presse.

Mais, selon elle, il ne sera pas facile de remédier à ces situations et il faudra des mesures importantes de la part du gouvernement, de même qu’un soutien substantiel et soutenu de la communauté internationale.

“Les défis sont immenses et la situation impliquant environ une dizaine de mouvements séparatistes dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest risque de devenir totalement incontrôlable si des mesures sérieuses ne sont pas prises pour réduire les tensions et rétablir la confiance. De l’avis général, il faut aussi s’attaquer aux causes profondes et aux griefs sous-jacents si l’on veut rétablir la stabilité à long terme dans un pays qui était, jusqu’à quelques années encore, l’un des plus stables et des plus pacifiques de la région”, a-t-elle dit.

La Haut-Commissaire a noté que le gouvernement camerounais faisait également face à d’autres défis majeurs, notamment des incursions transfrontalières de groupes armés et d’organisations criminelles le long de sa frontière avec la République centrafricaine.

Parallèlement, dans le nord du pays, les forces armées sont confrontées aux déprédations et aux attentats-suicides perpétrés par Boko Haram et, dans l’extrême nord, autour du lac Tchad, la population est terrorisée et attaquée par une autre organisation extrémiste, l’Etat islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWA). En outre, le Cameroun accueille des centaines de milliers de réfugiés de la République centrafricaine et du Nigeria.

Au cours de sa visite de trois jours à Yaoundé, Mme Bachelet a rencontré le président Paul Biya et d’autres membres du gouvernement, ainsi que d’autres acteurs politiques et de la société civile.

Elle a pris note avec satisfaction des comptes-rendus des dirigeants de deux nouveaux organes créés par le président pour traiter de questions spécifiques liées aux problèmes de l’ouest et du nord du Cameroun, à savoir la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme et le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration.

“Le travail de ces deux organismes en est encore à ses débuts”, a déclaré Mme Bachelet. “Mais je pense qu’ils peuvent apporter d’importantes contributions au fil du temps pour mieux comprendre et gérer la crise dans les deux régions occidentales, et pour encourager un nombre croissant de combattants à déposer les armes et à se réinsérer dans la société au nord comme à l’ouest”.

Elle a toutefois estimé qu’il ne fallait pas sous-estimer les énormes défis auxquels ces deux organismes sont confrontés.

Selon la cheffe des droits de l’Homme des Nations Unies, “la seule façon de résoudre les problèmes dans les deux régions occidentales consiste à engager un dialogue, y compris une analyse approfondie des causes profondes des troubles”. Elle a exhorté toutes les parties, y compris le gouvernement, à déployer tous leurs efforts pour mettre fin aux combats et commencer les pourparlers de paix. Fi

 

Avec Xunhua