Bangui: TOUADERA: Le risque d’avoir une magistrature sans éclat est réel. Et cela inquiète quelque peu les forces acquises pour

Publié le 2 avril 2016 , 12:10
Mis à jour le: 2 avril 2016 12:15 pm

(Corbeau News Centrafrique)

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TOUADERA: Le risque d’avoir une magistrature sans éclat est réel.

Et cela inquiète quelque peu les forces

acquises pour le changement.

 

 

Bangui, (C.N.C), 02-04-2016

En effet, le gouvernement de TOUADERA sera très emmitouflé qu’il nous donne déjà une peur nutritive de ne pas connaître des hommes compétents à notre cause à long terme.

Déjà à l’investiture, le discours politique du Président de la CCT n’a pas étonné plus d’un. Le Président de la CCT a fait de la politique à TOUADERA ce qui n’est pas dans ses attributions au lieu de s’arrêter à la lecture du droit. Et le Directeur de protocole qui sort d’où on ne sait et qui ajoute lui aussi sa dose de bourde. Tout ça pourquoi, c’étaient des « lettres de motivations » adressées à TOUADERA séance tenante. L’occasion était belle.

Cette investiture qui se voulait sobre, a été une journée entière de fête sans cause. La rupture sera difficile. Tellement que le centrafricain aime la fête, tout chez lui, est une occasion de fête et de joie; même la mort se fête. Un tel peuple épris de fête est malheureusement à priori paresseux. Il est peu enclin au dur labeur. Un tel peuple manque de rigueur et de discipline. La fête est marquée dans son psychisme mental. Si TOUADERA n’élève pas le niveau des débats sur la rigueur et la discipline, sa magistrature sera sans éclat.

TOUADERA a annoncé dans son discours d’investiture, que son gouvernement sera fait de tous les partis politiques mais comment ?
On dira ceci, ce sera un gouvernement d’union nationale, et ça, nous ne sommes pas à notre première organisation du genre. Et tous nous connaissons les résultats, c’est la faillite de l’État.

Le gouvernement d’union nationale en question ne sera pas le bateau de NOË, où seront embarqués, du côté humain, des charlatans, des godillots, des kleptomanes, des mythomanes, des musiciens, des magiciens et des comédiens et du côté animal des chèvres, des moutons, des coqs, des chiens, des vaches, des canards, etc.…

Un gouvernement d’union nationale est à priori une bonne idée, compte tenu du climat d’apaisement qu’on doit préserver partout dans nos actes mais pas à n’importe quel prix si non l’échec est là.

Il y a une mission d’organisation, qui au bout du compte, c’est le redressement de l’ÉTAT, et ça il faut un choix des hommes et les qualités du caractère sont les premières. Etre candidat allié à TOUADERA ou un chef d’un parti politique n’est pas un avantage politique absolu ? Aucun de ces hommes n’a la potion magique de la solution.

Il faut des hommes exercés, des expériences vécues dans d’autres sphères d’organisations, de l’intelligence et de la capacité à reformuler les questions difficiles. TOUADERA doit choisir ses hommes dans ces milieux politiques et composer son gouvernement. Quand on a fait le choix de ses acteurs, on est à l’aise de travailler à leurs côtés. Le climat de travail sera confiant et chacun fait pousser ses idées pour le groupe.

Le choix des hommes, se fait comme dans le cadre d’un recrutement. Attention, le meilleur CV, c’est l’entretien individuel qui permet de bien identifier les qualités professionnelles, personnelles et/ou managériales qu’on recherche chez le candidat. TOUADERA sait ce qu’il veut, il est capable de choisir ses acteurs selon ses critères de sélection axés sur les objectifs recherchés.

Le gouvernement constitue un groupe de travail qui soit en permanence dynamique. Le groupe constitue un stock d’informations et possède un potentiel imaginatif et associatif très important pour le projet qu’il porte. Être en groupe est une situation excellente de la vie sociale en général. Le groupe est la situation créative privilégiée. C’est pour cela que le choix des éléments qui le constituent est plus que jamais important de peur de se retrouver avec des acteurs dépourvus de cette énergie créatrice que constitue un groupe de projet et pas moins un groupe de projet de société d’un pays en faillite comme la RCA.

Le gouvernement est une équipe de projet qui réfléchit à la résolution d’un problème social donné. L’équipe doit regarder le problème à résoudre au fond des yeux, collecter toute l’information sur lui, en avoir bien isolé les contraintes et les variables, en avoir fait l’inventaire le plus exhaustif possible et ça on ne peut pas le faire seul ni l’improviser, il faut l’avoir appris. Et le rôle pédagogique du groupe dans la collecte et la reformulation des idées pertinentes et puis la rédaction du cahier des charges est déterminant.

Porter la RCA aujourd’hui est une grosse charge qu’on ne peut plus laisser à un gouvernement composé d’individus « fumeux » qui pensent avoir rempli des fonctions administratives par le passé où ils ont cruellement échoué, veulent récidiver. Il faut des hommes de défi et professionnellement exercés. Notre pays regorge aujourd’hui de compétences capables de produire des idées, d’en effectuer le croisement, et de porter des jugements de valeur.

De la conception à la réalisation effective sur le terrain, un projet consomme beaucoup d’énergie et sans aucun groupe qui la crée et la renouvelle, le projet meurt. Un gouvernement constitué de membres fuligineux ne sera pas capable de porter un projet de société éclatant pour notre pays car ils ne représentent pas les intérêts de notre peuple, ce peuple meurtri dans sa pauvreté.

En effet, le risque d’avoir une magistrature sans éclat est réel alors que personne n’aura toléré qu’on présente après ces élections un gouvernement de narco-affairistes. Quiconque sait qu’il est désespéramment impossible de donner des responsabilités à des personnes qui ne sont pas raisonnablement déterminés et aptes d’en assurer les charges.

Les gouvernements par le passé ont fait triste figure de personnes intellectuellement incapables d’entreprendre et ils ont tous échoué. Ils n’ont fait que dilapider les ressources de l’État et compromettre définitivement son développement et l’avenir de son peuple jusqu’à ce « jour noir » de 24 mars 13.

Un gouvernement « fumeux » sera plus préoccupé par la recherche du soutien des grandes puissances que le soutien du peuple centrafricain lui même votant. Parce qu’il sait qu’il n’a rien à lui proposer mais il a tout à proposer à ces puissances.

Nous vivons dans un monde sans frontière. Notre monde est rempli de pauvres, ni l’Europe, ni l’Amérique et ni les autres pays n’en sont échappés. Ils viendront toujours chez nous chercher les ressources à leur croissance, des ressources qu’ils souhaitent une dévalorisation sous prétexte qu’elles n’appartiennent à personne, c’est un don de la nature pour l’humanité toute entière. Cette pensée est entrain de faire son chemin de réflexion pour les années à venir. Et à en croire aux analystes, le développement est en train de revenir à l’Afrique et la RCA n’y échappera pas.

Le dire que je le ferais est gratuit mais le faire est payant et c’est à ce prix que la qualité de manager fera la différence. C’est-à-dire sa capacité à dépasser l’horizon du court terme.

Nous voulons un vrai débat de société de fond auquel nous croyons. Le forum de Bangui a été une façade, il est hors de question de laisser croire à une certaine idée de blanchissement de l’impunité. La barbarie et la sauvagerie animale contre des personnes innocentes ne peuvent rester impunies. Notre peuple veut une justice équitable qui soutienne un pardon collectif prononcé par la Cour suprême de l’Etat comme une décision impersonnelle, valant loi et qui s’impose à tous. Un consensus mou sera considéré comme un blanchissement.

Il faut avoir un gouvernement solide, exercé et acquis à la cause de notre peuple et non un gouvernement pauvre et affligé dans un défaut psychologique de l’incapacité et composé des gens rembourrés qui vont encore commettre de nouveau des torts de gestion à notre pays.

Robert ENZA, Entrepreneur politique.

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