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OPINION: POUR UNE SORTIE DE CRISE EN CENTRAFRIQUE

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Publié par CENTRAFRIQUE LIBRE le 17 avr 2014

Ce présent document est un cri de coeur pour la nation centrafricaine qui vit une tragédie depuis décembre 2012. Il contient un condensé de propositions dont l’objectif est de ramener la paix qui est la condition sine qua non du développement de la Nation centrafricaine. En effet, notre pays a plongé dans un chaos sans nom qui a entraîné la mort de milliers de personnes, la désolation par la destruction et le vol des biens des citoyens de Centrafrique, sans oublier les viols, les enlèvements, l’utilisation d’enfants soldats et les traumatismes psychologiques. Ce chaos est la résultante d’une mauvaise gestion de l’État pendant plusieurs décennies et de l’ambition de nos politiciens dont le seul intérêt était de ravir le pouvoir en faisant alliance avec des bandits de grands chemins et mercenaries étrangers sans tenir compte du bien-être de ceux qu’ils aimeraient diriger.

Le bilan est apocalyptique, notre nation a été complètement ravagée. Sur le plan politique les structures de l’État n’existent presque plus, les Forces de Défense et de sécurité sont désorientées et dysfonctionnelles, la crise alimentaire est aiguë avec des risques de famine, et la crise humanitaire est tout aussi grave avec des millions de déplacés sur tout le territoire. Quant à la crise économique, elle est totale car toutes les couches sociales de la République ont été touchées au point que tous les secteurs économiques ont été affectés. L’impunité bat son plein car sur le terrain, la règle d’or est la loi du plus fort, avec pour conséquences des crimes permanents, dans une logique de vengeance aveugle. Les exactions commises par les séléka et les anti-balakas ont entraîné une fracture de plus en plus palpable entre les communautés musulmanes et non-musulmane gardant ainsi prisionnière la majorité de la population qui est à la merci des balles et toutes autres sortes de dangers.

L’arrivée à la tête de la transition de Mme Catherine Samba-Panza avait suscité un grand espoir pour le peuple centrafricain qui voyait en elle une rupture avec la classe des politiciens qui avaient jusque-là géré l’État. L’aggravation de la situation sécuritaire et son déficit de communication sur l’action qu’elle compte entreprendre pour sortir notre pays de ce chaos en a découragé plus d’un poussant les centrafricains à se demander si elle est effectivement le bon choix. Les derniers évènements qui ont eu lieu à Fatima (grenade lancée parmi des paisibles habitants assistant à une place mortuaire causant la mort d’une dizaine de personnes) puis sur l’axe nord à l’entrée de la ville au PK12 (mort d’une vingtaine de personnes massacrées par la Misca Tchadienne qui disait se defendre face à une attaque des anti-ballakas) nous interpellent sur le dénouement de cette crise.

Il me semble qu’aujourd’hui, la mission première du Gouvernement de transition ne consiste plus à créer les conditions d’élections tant annoncées par la France pour l’année 2015, mais en réalité à préserver l’existence de notre cher pays en tant que Nation une et indivisible où tous ses enfants avec leurs différences culturelles et confessionnelles, pourront vivre de nouveau ensemble et en harmonie. Le Gouvernement de transition a donc la lourde tâche de construire les nouvelles fondations de la RCA qui permettront l’épanouissement du peuple centrafricain et le développement socio-économique du pays où tous les droits humains et l’état de droit seront respectés.

Il est clair que la paix en RCA est un chantier qui donne des frayeurs vu que toutes les fondations de notre pays ont été détruites. Mais le temps est venu d’attaquer tous les problèmes du moment, de prendre des décisions courageuses même si certaines de ces decisions pourraient être impopulaires.

La feuille de route ici proposée est une contribution de sortie de crise à l’endroit des décideurs nationaux et internationaux. Elle englobe plusieurs chantiers dont l’adoption d’un programme de sortie de crise et d’un budget nécessaire à sa mise en oeuvre, le règlement des problèmes sécuritaire, alimentaire et humanitaire. La feuille de route propose également des postes de solutions pour la restructuration de l’administration publique et pour la création des conditionsnécessaires à la réconciliation, la sécurité,la stabilité politique, une paix véritable, et au développement socio-économique durable.

1. La Mise en Place d’un Budget de Crise
Pour répondre aux défis de notre pays dans un état de délabrement généralisé, il est impérieux de confectionner un budget qui puisse soutenir la feuille de route ici proposée et qui puisse contribuer à la relance économique de notre pays. Il faut donc une sorte de plan Marshall pour l’État centrafricain qui a connu une destruction massive des ses infrastructures et la détérioration du tissu social. Nous devons absolument faire comprendre aux nations donnatrices que pour éviter une répétition de l’histoire, un tel investissement est nécessaire vu les risques de déstabilisation de notre pays mais aussi de la sous-région et plus encore si l’on considère l’effet domino, la destabilisation d’autres régions d’Afrique.

2. La restauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire centrafricain
Notre pays n’a jamais expérimenté un si haut niveau de violence et d’insécurité. Pour endiguer les problèmes d’insécurité, il conviendrait de prendre les actions suivantes.
i. La sécurisation des frontières et de toutes les prefectures est primordial pour empêcher l’arrivée d’autres mercenaires ou bandits venant du Soudan,du Tchad ou d’ailleurs, et mettre un terme à toutes rebellions à l’intérieur du pays, d’autant plus qu’une menace de partition avec la creation d’un état musulman avait étélancée.
ii. La sécurisation des populations passe par le désarmement total des membres de la Séléka ou ex-Séléka, des anti-balakas ou de tout autre groupe ou individus armés car tant que ces groupes continueront de commettre des crimes, d’ailleurs souvent suivis d’actes de vengeance nous ne pourrons jamais amorcer une véritable réconciliation.
iii. La sécurisation des minorités musulmanes, Goulas et Roungas s’imposent et dans la mesure du possible, il faudrait créer des zones de sécurité pour ces personnes jusqu’à ce que la tension diminue afin de mettre fin à ces attaques ciblées qui fragilisent la cohesion sociale. La sécurisation des villes se ferait par la fouille de toutes les maisons afin de saisir les éventuelles caches d’armes.
iv. Le départ des forces tchadiennes membres de la MISCA est une décision positive à cause du soupcon de leur complicité avec la Séléka et suite aux meurtres comme ceux du PK12 le week-end du 29 mars où leurs troupes n’ont pas fait preuve de professionnalisme par l’usage excéssif de force dans une zone urbaine ayant causée la mort de civils dont des enfants à bas âge. Cette décision va dans l’intérêt de nos deux pays et de nos deux peuples qui ont toujours vécu en harmonie et qui sont condamnés à vivre ensemble dans le futur. Cela contribuera à préserver la paix entre le Tchad et la RCA et de facto entre les tchadiens et les centrafricains
v. Afin de passer le message aux différentes factions, il va falloir procéder à l’arrestation des responsables de toutes les violences quels que soient leurs bords. Les civils en armes ne devraient pas non plus être tolérés si l’on veut retrouver la quiétude.
vi. Une restructuration des forces de défense et sécurité centrafricaine est nécessaire pour leur recyclage et leur réévaluation afin de pouvoir, dés que possible, les amener à jouer pleinement leur rôle dans la sécurisation de la nation pendant et après cette transition.
vii. Il serait judicieux de réfectionner les écoles militaires (E.M.E.T et celle de Bouar). Les camps militaries existants devront être réhabilitéset d’autres construits en fonction de nos besoins. Le service militaireobligatoire devra être rétabli pour tous les hommes et femmes en âge dés que cela sera possible en s’inspirant de l’exemple d’Israël. La JPN (Jeunesse Pionnière Nationale) serait aussi une autre possibilité pour encadrer nos jeunes désoeuvrés.
viii. La mise en place d’un programme de reinsertion socio-économique des jeunes qui ont été instrumentalisés pour commettre des violences pendant cette crise est nécessaire et permettra de donner un avenir à ceux qui ne peuvent plus aller à l’école.
ix. Une augmentation des troupes de l’ONU à 18000 aurait été souhaitable car la tâche de la sécurisation est énorme vu la taille du pays et la prolifération des armes de tous genres.
x. Le programme de D.D.R.R occupera aussi une place importante au retour à la paix. Tous les combatants des differentes milices devront être pris en compte par cet organe.
xi. Pour terminer sur le dossier sécuritaire, il serait judicieux que les FACAS, la Sangaris, la Misca et les forces onusiennes, soient sous un commandement unifié qui devrait répondre à la vision sécuritaire du gouvernement de transition afin de retrouver notre souveraineté.

3. Le règlement du problème alimentaire
i. Dans l’immédiat nous sommes obligés de continuer à travailler avec des organizations et O.N.G internationalles telles que la F.A.O et le P.A.M afin de fournir de quoi nourrir notre population.L’action des O.N.G n’est pas non plus à négliger.
ii. Mais il faudrait aussi envisager de financer nos agriculteurs afin qu’ils puissent reprendre leurs activités lorsque la sécurité leur permettra de rentrer dans leurs foyers. De meme qu’il est urgent d’élaborer une politique agricole nationale pour assurer l’autosuffisance alimentaire de la RCA

4. Le règlement du problème humanitaire
i. Vu l’insécurité qui a poussé la population à l’exode sur tout le territoire national, il serait judicieux, dans un premier temps, de construire des camps de déplacés temporaires sécurisés afin de permettre que notre peuple vive dans des conditions de vie dignes, avec une meilleure hygiène et à l’abri des intempéries.
ii. Cette crise aura vu la destruction de nombreuses habitations dans tout le pays. Il faudrait déjà reflechir aux efforts de reconstruction des habitations lorsque les conditions sécuritaires s’y prêteront.
iii. Le système de santé doit être réévalué et reconstruit sur l’ensemble du pays, notamment les dispensaries et les hopitaux). Le traitement post-traumatique de la crise est nécessaire vu les atrocités (tueries et cannibalisme) vécus durant cette période.
iv. Il faudrait une coordination de l’action des O.N.G nationales et internationales avec la politique sociale du Gouvernement de Transition.

5. La fin de de l’impunité
La fin de l’impunité repose sur trois piliers:
i. Reconstruire le système judiciaire avec une indépendance financière à son personnel pour lutter contre la corruption et assurer son impartialité
ii. Reconstruire le système carcéral
iii. Recycler le personnel judiciaire afin que ce travail soit exemplaire.

6. La restructuration de l’administration
Pour ce qui est de la restructuration de l’administration, il serait souhaitable de:
i. Remise à neuf de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (E.N.A.M)
ii. Restructurer l’administration en recyclant tous nos administrateurs pour améliorer leur efficacité..
iii. Mettre sur pied une formation obligatoire à l’E.N.A.M pour tout nouveau fonctionnaire .
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7. La création des conditions de la réconciliation
i. Il nous faudra réfléchir ensemble sur le modèle que nous devrons utiliser pour arriver à la paix. Une commission “VÉRITÉ-JUSTICE-RÉCONCILIATION” pour creer les conditions d’une paix veritable et d’une reconciliation vraie pourrait être une option.
ii. Beaucoup de crimes de sang ont été commis en RCA. Il serait nécessaire d’en parler ouvertement une bonne fois afin que ces évènements ne soient plus instrumentalisés pour diviser.
iii. Les sports, l’art, la culture, les medias y compris la radio et la télévision, et le scoutisme pourront être utilisés pour réconcilier les centrafricains car ils en ont tant besoin.

Les cartes sont entre les mains des Centrafricains. C’est donc au gouvernement de transition de jouer son rôle. Il lui appartient de travailler avec les amis africains de la RCA ainsi que de la communauté internationale afin qu’ils soutiennent notre pays dans la réalisation de cette mission hautement importante pour notre salut.

Eugene Pehoua-Pelema
Bamara Champion D’Afrique 87

 

Qualificatifs CAN 2015 : Le match RCA-Guinée-Bissau délocalisé à Brazzaville

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Par APA – 06/05/2014

Initialement prévu le 18 mai à Bangui, cette rencontre se jouera en définitive à Brazzaville, selon une décision rendue publique par

Le match RCA-Guinée Bissau, initialement prévu le 18 mai à Bangui, dans le cadre des qualificatifs pour la Coupe d’Afrique des nations de 2015, se jouera en définitive à Brazzaville, selon une décision rendue publique par la Confédération africaine de Football (CAF). D’après une source proche de la Fédération centrafricaine de football, cette mesure s’explique par l’insécurité généralisée et grandissante dans la capitale et sur toute l’étendue du territoire.

‘’La CAF a décidé que le match RCA-Guinée Bissau se joue sur un terrain neutre. Parce qu’elle estime que la sécurité des joueurs et des officiels est cruciale”, a confié à APA le Président de la commission de la compétition de la fédération, Mamadou Ocatve Adiallo.

Il a par ailleurs annoncé qu’une demande a été adressée aux autorités congolaises de football et que leur réponse n’allait pas tarder à tomber.

A l’en croire, pour minimiser les dépenses de transports, le regroupement des joueurs se fera directement à Brazzaville. Ainsi, les internationaux évoluant à l’étranger se rendront directement dans la capitale congolaise Brazzaville pour leur acclimatation, a indiqué M. Adiallo, ajoutant que ‘’les fauves de Bas-Oubangui de l’extérieur sont déjà contactés et ils attendent seulement leurs titres de transport”.

‘’Il faudrait que la paix revienne très rapidement en Centrafrique pour que les prochaines rencontres puissent être jouées à Bangui”, a-t-il souligné.

 

QUAND LA GUERRE CENTRAFRICAINE FAIT PERDRE 8MILLIARDS DE FCFA (12MILLIONS €) EN DEUX MOIS AU PORT DE DOUALA

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Publié par CENTRAFRIQUE LIBRE le 18 fév 2014
L’économie camerounaise est victime du conflit qui perdure en Centrafrique. Le Cameroun est le pays voisin le plus important de la République Centrafricaine, un pays enclavé sans aucune ouverture sur la mer.Presque 90% des transactions commerciales centrafricaines passent par le port de Douala, première ville économique du pays du président Biya. Le Cameroun commence à se plaindre de la crise centrafricaine qui perdure et dont les répercussions vont au delà des frontières. Les retombées des remous sociaux centrafricains se font en effet ressentir jusqu’au Cameroun, qui souffre d’un terrible manque à gagner économique depuis plusieurs mois.
Les activités du port de Douala sont au ralenti depuis plusieurs mois. En cause le conflit en RCA qui paralyse les activités économiques de toute une région. Selon de nombreux experts plusieurs millions de Fcfa s’évaporent actuellement dans la nature et c’est un manque à gagner cpour l’économie de tous les pays qui dépendent de ce port. D’après un économiste camerounais : « cette situation démontre à quel point l’interdépendance des États à travers les échanges économiques et commerciaux qui s’effectuent entre eux, est une notion essentielle. On se retrouve dans une situation qui est très préoccupante dans la mesure où la guerre qui se passe ne concerne pas un seul pays en tant que tel, lorsqu’on regarde les impacts économiques et sociaux et tout ce qui s’en suit ».
La RCA n’a pas d’accès direct avec la mer, son unique moyen de commercer par voie maritime est au port de Douala, capitale économique du Cameroun.Or la crise qui perdure est un véritable frein au transport des marchandises en raison de nombreuses exactions que subissent les chauffeurs en route vers de Bangui. On a des impacts qui sont négatifs vis à vis de l’économie camerounaise et on s’aperçoit que la notion de l’économie sous régionale est trop importante car aucun État ne peut plus œuvrer tout seul dans son coin en sachant que ce qui se passe dans un État peut avoir des répercussions dans un autre.
Cette situation porte actuellement un grand coup à l’économie camerounaise, elle a aussi des effets négatifs sur les populations et sur les économies par le ralentissement de la croissance dans l’économie du pays lui même ainsi que chez les économies voisines. Situé à 1500km de la capitale centrafricaine, le port de Douala subit lui aussi les conséquences de l’instabilité . Rien que durant ces deux derniers mois il aurait subi une perte évaluée à 8milliards de fcfa soit 12millions d’ euros.
Wilfried Maurice SEBIRO

 

RCA : des villageois saccagent une ONG sur fond de rumeurs

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http://observers.france24.com/   06/06/2014

À plus de 1 000 kilomètres à l’est de Bangui, la ville de Mboki a été épargnée par les remous de la crise centrafricaine. Pourtant dimanche, la plus ancienne ONG présente dans la ville a été pillée non par des groupes rebelles armés, mais par des habitants.

Mboki est une ville d’environ 10 000 habitants située à l’extrême est de la République centrafricaine. La ville n’a pas connu les violences qui gangrènent le pays et les autorités politiques de l’époque de l’ancien président, François Bozizé, sont restées en place malgré le coup d’État de mars 2013. Uniquement desservie par un petit aéroport, la ville souffre de son enclavement. Les prix du carburant, l’état des routes, et les barrages rendent son accès extrêmement difficile par la terre comme par les airs. Les habitants de Mboki sont donc dépendants de l’aide humanitaire.

Mais l’insécurité qui règne en République centrafricaine depuis des années n’a pas épargné ces ONG. Plusieurs ont été la cible d’attaques, comme Acted dont un membre du personnel a été tué de sang-froid par un groupe armée en 2011.

Dimanche 1er juin, ce sont les locaux de l’ONG Cooperazione internazionale (Coopi), une ONG d’origine italienne présente depuis 1974, qui ont été attaqués.

Depuis plusieurs semaines, une rumeur sur les difficultés financières et le possible départ de l’ONG Coopi était sur toutes les lèvres. Malgré les réunions organisées avec la mairie pour rassurer la population sur le fait qu’elle ne quitterait pas la ville, la rumeur continuait à se propager. Cette ONG est la plus ancienne ici et la possibilité d’un départ rendait tout le monde nerveux car elle fournit beaucoup de produits de première nécessité venus de Bangui, comme de la farine ou des kits d’hygiène aux habitants.

Dimanche matin, devant les locaux de l’ONG, il y avait un camion avec des motos et des bidons d’essence vides qui avaient été chargés très tôt. Il devait partir pour Bangui [Ces objets qui devaient être rendus à leurs bailleurs à Bangui selon les représentants de l’ONG, NDLR]. Mais dès 5 heures du matin, certains ont vu le camion et ont commencé à diffuser l’information que Coopi pliait bagage.

Peu de temps après, une cinquantaine d’habitants du village, hommes, femmes et même enfants, ont pris d’assaut les locaux. Ils ont d’abord volé les motos, puis ont défoncé la porte du bâtiment, les vitres, et ont volé tout ce qu’ils ont pu : ordinateurs, modems, imprimantes mais aussi un téléphone satellitaire et de l’argent dans un coffre-fort. Ils criaient “Si Coopi ne veut plus de nous, on ne veut plus de Coopi”. J’ai essayé de m’interposer, mais j’ai reçu deux coups de bâtons. L’ONG a été pillée jusque dans les moindres recoins, il ne restait plus que des papiers éparpillés sur le sol.

Quelques jours avant l’attaque, des habitants dénigraient ouvertement l’ONG. Certains ont expliqué avoir retrouvé des savons blancs venant de Bangui vendus par des marchands de Mboki. Ces savons sont normalement distribués gratuitement par les ONG aux familles les plus nécessiteuses. Il n’en a pas fallu plus pour que ces personnes affirment que Coopi vendait ses savons au lieu de les distribuer.

Les habitants qui ont propagé ces rumeurs sont pourtant les premiers à profiter des activités et des distributions de l’ONG. Ils n’ont rien à voir avec des groupes armés, la Séléka ou les anti-balakas : ce sont simplement des habitants malintentionnés qui ont profité de cette rumeur pour piller l’ONG.

L’ONG suspend ses activités, 80 % des objets toujours pas retrouvés

À Mboki, Coopi finance des projets de réinsertion des enfants soldats et des formations permettant aux habitants de développer de nouvelles activités de couture, de menuiserie ou de maçonnerie. Contacté par FRANCE 24, la porte-parole de l’ONG Coopi en République centrafricaine explique :

 “Nous n’avions aucune intention de quitter la ville car nous avons des projets en cours financés par l’Unicef, par exemple la construction d’une école. Malgré tous nos efforts pour communiquer auprès des autorités notre souhait de rester, nous savions qu’une attaque était possible […] Personne n’a été blessé, mais nous ne pouvons plus assurer la sécurité de nos employés. Pour le moment, nous suspendons nos activités en attendant les conclusions de l’enquête”.

Hier, lors d’une réunion de médiation, des habitants ont réclamé le remplacement du personnel actuel de Coopi à Mboki, qu’ils accusent de vendre les produits à des commerçants. Des accusations rejetées par les responsables de l’organisation humanitaire.

Selon le sous-préfet de la région, Pascal Abouandji, des habitants ont rendu certains des objets volés comme des motos et des modems, mais “plus de 80 % des objets volés n’ont pas été retrouvés”. Il explique que plusieurs ONG comme Save the Children ou Catholic Relief Service menaceraient de quitter Mboki si Coopi devait définitivement plier bagage.

Plusieurs attaques contre des ONG ont été recensées ces dernières semaines, notamment contre les locaux de Médecins sans frontières à Boguila fin avril et à Ndélé début mai. Inquiète de ces agressions multiples contre leurs personnels, la communauté des humanitaires présents en Centrafrique a publié un communiqué pour rappeler “sa neutralité et son objectif de soutien à la population”.

 

Cet article a été rédigé en collaboration avec Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste pour les Observateurs de FRANCE 24.

(locaux de Coopi à Mbokisaccagés

 

RCA: interrogations autour du rôle et des intentions de la Seleka

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06/06/14 (RFI)

 

En RCA, la présidence centrafricaine réagit à la réorganisation de la Seleka. Lors d’un congrès à Ndélé, le mouvement a annoncé la création d’une coordination politique et d’un état-major basés à Bambari. Des informations confirmées sur RFI par Eric Neris Massi, numéro quatre de la coordination qui a notamment déclaré que la Seleka souhaitait la paix. Du côté de la présidence centrafricaine, on est sceptique.

« On doit comprendre que, en même temps qu’on cherche la paix, qu’on est une organisation qui n’a pas pour vocation d’aller dans le sens de la paix, mais peut-être beaucoup plus, dans le sens de la reconquête du pouvoir », pense Anicet Clément Guiama Massogo, le porte-parole de la présidence centrafricaine.

Pour lui, ce qui est le plus évocateur, c’est l’instauration d’un état-major : « Est-ce que vous imaginez que dans un pays, il peut y avoir deux états-majors. Il n’est pas question que Bambari soit envahie par l’ex-Seleka. Toute l’organisation de l’ex-Seleka si elle n’est pas trop visible à Bangui, elle l’est dans une autre partie du pays qui n’est pas toujours sous le contrôle des autorités de la transition ».

Partition de fait ?

Ce qui transparaît pour la présidence, c’est le risque de partition du pays. La Seleka s’en défend, mais Anicet Clément Guiama Massogo elle ne fait plus aucun doute : « Il y a une partition de fait que nous déplorons et contre laquelle nous travaillons pour que cela puisse ne pas exister. Ceux des Seleka ou des anti-Balaka qui veulent véritablement aller à la paix sans que cela se fasse dans la duplicité, que ceux-là montrent les gages de bonne volonté. On ne peut pas continuer dans ce jeu de cache-cache indéfini ».

Une Seleka divisée

Le pouvoir centrafricain se retrouve en plus face à une ex-rébellion partagée entre ses anciens et nouveaux leaders. Mohamed Dhaffane est-il derrière les événements de Bambari fin mai au cours desquels des éléments de la Seleka s’étaient heurtés à des soldats français ? Sur RFI mardi, Eric Massi, membre de la coordination politique de la Seleka le mettait en cause.

Celui qui était le deuxième vice-président de la Seleka et qui n’a aujourd’hui plus de fonctions officielles se défend : « Je ne reconnais pas avoir donné des instructions pour que l’on s’attaque aux forces internationales. Je suis un homme politique. Je dois contribuer à ramener la paix et c’est ça qui fait ma notoriété depuis toujours. La Sangaris est une force mandatée par les Nations unies pour ramener la paix dans ce pays. Et donc ce que moi j’ai refusé dès le départ, c’était le désarmement comme cela a eu lieu à Bangui et qui a laissé des conséquences assez néfastes ».

Mohamed Dhaffane évoque même un début de collaboration avec les forces internationales : « Maintenant, nous avons commencé avec la Sangaris, la Seleka, la Misca a commencé à accorder nos violons pour essayer de nous entendre sur les mesures de confiance, les modalités de mises en œuvre des mesures de confiance. On commence à aller dans le bon sens et les choses vont rentrer dans l’ordre. On commence à se comprendre. Mais dire que moi, je donne des instructions pour attaquer Sangaris, c’est faux ».

■ A Bambari, la sucrerie reprend du service
Les employés de la sucrerie de la SUCAF ont repris le chemin du travail début mai. Un soulagement pour ces employés, au chômage technique depuis un an et demi.

Alors qu’à Bangui, le retour à la normale se fait attendre et les Banguissois qui vivent du fleuve Oubangui Chari font face à de sérieuses difficultés. Le poisson se fait rare et la concurrence sévère.

http://www.rfi.fr/afrique/20140606-rca-interrogations-autour…

 

 

RCA: l’armée française et la Misca réagiront à «toute prise à partie»

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En Centrafrique, un appel au calme a été lancé ce matin par Sangaris et Misca, confrontées à une nouvelle flambée de violences. « Nous réagirons avec la plus grande détermination à toute prise à partie », déclarent les forces françaises et africaines engagées sur le terrain.  Deux personnes ont été tuées par balle et plusieurs autres blessées, ce vendredi 30 mai. Et des milliers de personnes ont manifester pour réclamer la démission du gouvernement de transition et le retrait de certaines forces militaires étrangères. Dans une allocution radio-télévisée, la présidente de la transition Catherine Samba-Panza a qualifié d« acte terroriste » l’attaque de l’église Notre-Dame de Fatima à Bangui.

A la mi-journée, la situation à Bangui est toujours très tendue. Des tirs sporadiques raisonnent toujours jusque dans le centre-ville de la capitale centrafricaine, jusque là relativement épargnée par les violences. La ville est figée, les quartiers barricadés. Les soldats français de l’opération Sangaris et ceux africains de la Misca sont à pied d’œuvre pour démanteler ces barricades érigées pendant la nuit, et qui paralysent la ville.

Au bruit des rafales se mêlent depuis une petite demi-heure des coups de tonnerre, un orage vient de s’abattre dans le ciel de Bangui. Il pleut au moment où je vous parle. Des pluies espérées par les militaires de la force internationale car elles pourraient permettre la dispersion des derniers manifestants présents dans les rues, mais aussi sur les barricades et permettre ainsi le rétablissement de l’accès des principaux axes de Bangui, notamment celui de l’aéroport qui est bloqué.

Et en ce qui concerne le bilan, plusieurs sources concordantes font état de deux morts ce matin par balles, ainsi que plusieurs blessés.
Selon nos informations, recueillies auprès de plusieurs sources – dont une source militaire – deux des manifestants de ce vendredi matin ont succombé à des blessures par balle et plusieurs ont été blessés. « Nous maintenons le cap des manifestations. Ce n’est pas fini », confie malgré tout une personne présente dans ce rassemblement. « Un rassemblement pacifiste et spontané », selon ce Banguissois.

→A (RE)LIRE: RCA: à nouveau des tirs et des manifestants dans les rues de Bangui

La manifestation qui réunissait ce matin des milliers de Banguissois s’est cependant un peu dispersée. On ne compte plus qu’une centaine de personnes toujours massées sur l’avenue Boganda, près de la base du contingent burundais dont ils exigent le retrait de la Misca.

« Guérilla urbaine »

Les manifestants estiment que ces soldats n’ont pas agi pour éviter la tuerie dans l’église Notre-Dame de Fatima, mercredi, qui a coûté la vie à une quinzaine de personnes, dont un prêtre. Et les manifestants demandent donc également le départ de la présidente de transition Catherine Samba-Panza.

La violence condamnée

Les réactions et les appels au calme se multiplient. Catherine Samba-Panza s’est exprimée dans une allocution radio-télévisée. Elle a appelé au calme , et qualifié d’« acte terroriste » l’attaque contre l’église Notre-Dame de Fatima. « C’est le fait que les auteurs des crimes à répétition continuent de circuler librement qui explique cette recrudescence périodique des actes terroristes », a encore précisé Mme Samba-Panza qui a dénoncé une situation de « guérilla urbaine. »

De son côté, l’Archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalina a tenu à s’adresser directement aux forces « néfastes » qui continuent d’entretenir la violence:

«On ne peut pas répondre à la violence par la violence, aux représailles par les représailles (…) Ce sont des voies sans issue. Nous avons compté nos morts, nos blessés, nous avons nos orphelins et handicapés(…) Si nous avons un peu d’humanité, que nous puissions nous retenir, que nous puissions aussi donner la chance à la paix, au dialogue, au sursaut patriotique ».

La justice doit passer

Son collègue, Oumar Kobine Layama, président de la communauté islamique centrafricaine, prêche pour l’unité et la justice:  « Si nous sommes unis, nous devrons agir comme un seul homme pour la cohésion du pays, pour pouvoir vivre ensemble. Nous connaissons ceux qui ont utilisé les armes. Nous ne devons pas ignorer que la justice est là pour tout le monde. Donc restons unis pour pouvoir mettre ceux qui commettent ces crimes parmi nous devant notre justice». 

Du côté de la classe politique, Martin Ziguélé, a réagi aux propos tenus hier sur RFI par le Premier ministre André Nzapayéké, qui a pointé du doigtdes comploteurs dans l’entourage du pouvoir de transition. Le président du MLPC espère le gouvernement saura faire preuve de fermeté vis-à-vis de ces fauteurs de troubles qui agissent dans l’ombre. «La première réponse, selon lui, serait le désarmement intégral de tous ceux qui détiennent des armes dans le pays».

Enfin, même tonalité du coté de l’Union pour le Renouveau centrafricain. Anicet Georges Dologuélé, ancien Premier ministre du président Patassé, espère que les assaillants de la paroisse de Fatima seront arrêtés rapidement :

«Il faut s’occuper de cette question urgente d’arrêter l’impunité. En faisant des enquêtes, on peut mettre la main sur ceux qui ont tué (…) Ce n’est pas le moment d’être dans les querelles de savoir qui fait quoi. Quoique l’efficacité exige qu’on fasse appel à tous ceux qui peuvent être utiles».

 

RCA: obsèques de l’abbé mort dans la tuerie de Notre-Dame de Fatima

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06/06/14 (RFI)

Le 28 mai dernier, le site de déplacés de l’Eglise Notre-Dame de Fatima, dans l’ouest de Bangui, était le théâtre d’une tuerie qui fit plus d’une quinzaine de morts. Parmi les victimes, un prêtre : l’abbé Paul-Emile Nzale. Ses obsèques ont eu lieu mercredi 4 juin à la cathédrale de Bangui.

Parmi la centaine de personnes massées sur les bancs de la cathédrale, Sinclair, la trentaine, connaissait bien l’abbé Nzale : c’était son oncle. Il l’a vu pour la dernière fois il y a trois semaines. « Nous étions ensemble à la cérémonie de remise des diplômes de ma cadette, se souvient-il. On a parlé, on a échangé des idées. C’était un oncle taquineur. Il a raté sa vocation : il aurait dû être humoriste ».

A l’extérieur, devant le portail de la cathédrale, quelques militants des droits de l’homme ont tenu à assister à la cérémonie. Par solidarité, mais aussi pour s’élever contre la violence aveugle et l’impunité. C’est le cas de Bruno Gbiegba : « Ceux qui ont commis cet acte voulaient démontrer qu’il n’y a plus aucune limite, qu’ils font ce qu’ils veulent. C’est pour cette raison qu’ils sont allés assassiner jusque dans un lieu de culte ».

Au-delà du choc provoqué par la tuerie de Notre-Dame de Fatima, l’assassinat d’un homme d’Eglise est un symbole tel que plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre André Nzapayeke, sont venus s’incliner devant le cercueil. Rody Maduzekeko, de l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme, s’en agace un peu : « C’est une manière de taper le serpent par la queue. Ils auraient pu réagir avant pour arrêter ce genre de barbarie, plutôt que de laisser les choses se faire et de venir maintenant compatir avec nous. Ils ont l’obligation de protéger la population civile ».

A la sortie, le cercueil, salué par la garde, est accompagné par une fanfare militaire et par des pleurs de femmes.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140605-rca-obseques-abee-nzale/

 

 

Centrafrique : la Présidente Samba-Panza évoque un complot contre le pouvoir en place

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La Présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza a évoqué dimanche des manipulations à l’origine des dernières violences meurtrières à Bangui. Elle était en visite dans un hôpital de la capitale du pays.

 

La Présidente Centrafricaine Catherine Samba-Panza a évoqué dimanche un complot visant à déstabiliser le pouvoir au sujet de l’attaque de la semaine dernière. Près de 17 personnes sont mortes et 27 ont été enlevées par des assaillants armés qui ont pris d’assaut l’église Notre Dame Fatima. Prenant la suite du Premier ministre qui a dénoncé un « complot planifié », elle a pointé du doigt des « agitateurs ».

« Des enquêtes sont en cours »

« Il y a des ambitions, des ambitions avérées, des ambitions cachées, et ce sont ces agitateurs qui, en sous-marins, essaient de manipuler, d’instrumentaliser les jeunes pour des raisons purement politiques », a déclaré Catherine Samba-Panza, selon RFI. Le chef de l’Etat était en visite dimanche à l’hôpital général de Bangui. « Des enquêtes sont en cours. Dès que nous aurons des faits avérés, je pourrai en parler de manière plus précise » a poursuivi la présidente.

Le Premier ministre, André Nzapayéké, avait dénoncé, vendredi dernier, un « complot planifié » pour perturber la transition. Les suspicions pourraient se préciser autour de l’implication de membres du pouvoir, notamment d’ex-Séléka intégrés en janvier dans le cabinet de la présidente.

La priorité reste le désarmement

Le chef du gouvernement a indiqué que « les manifestations non autorisées par le ministère de la Sécurité publique » serait « considérées comme des manifestations irrégulières », rapporte l’AFP. Par ailleurs, André Nzapayéké a annoncé faire de « la journée de dimanche 8 juin 2014, une journée nationale de désarmement volontaire ».

Désarmer les combattants restent la priorité des autorités centrafricaines, a rappelé Catherine Samba-Panza : « Il faut que cela soit organisé avec la Misca, Sangaris et les forces de défense intérieure pour mettre en place un programme qui en même temps protège les populations. Il n’est pas question d’arriver, de boucler les 3e et 5e arrondissements (majoritairement peuplé de musulmans), de désarmer et de laisser les populations à la merci de ceux qui voudraient venir les attaquer ».

 

Pour ses 100 jours, Samba-Panza annonce un remaniement de l’exécutif

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En Centrafrique, la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, a pris la parole pour présenter le bilan de ses 100 jours de pouvoir. Son élection, le 20 janvier, avait soulevé un vent d’espoir, mais depuis l’insécurité règne toujours en certains coins du pays et la vie est toujours très difficile.

Dans son discours, ce mardi matin, la présidente centrafricaine n’a pas esquivé les critiques. Elle en a même quasiment pris acte en les recensant : des critiques sur la constitution de son gouvernement, sur la constitution de son cabinet, sur la situation sécuritaire, le risque de partition du pays et la non-reprise des activités économiques. Catherine Samba-Panza n’a pas cherché à répondre aux différents reproches, elle a simplement indiqué que « sur l’ensemble de ces critiques, des réponses appropriées seront apportées ».

Deux annonces tout de même à noter dans son discours. La présidente de transition a indiqué qu’il était « tout à la fois urgent et impératif » de procéder à une refonte du cabinet présidentiel. Elle a également indiqué que « le gouvernement serait réaménagé pour être plus inclusif et plus représentatif ».

L’aide internationale en attente

Catherine Samba-Panza a tenu, dans ce discours, à condamner « avec force » les attaques qui ont eu lieu dans le Nord-Ouest, notamment contre l’hôpital de Médecins sans Frontières, à Boguila. Elle a qualifié ces attaques d’« actes insensés de ceux qui refusent d’œuvrer pour la paix ».

La présidente de transition a enfin expliqué que les discussions avec les bailleurs avançaient. Le conseil d’administration du FMI se penchera le 14 mai prochain sur une facilité de crédit rapide d’un montant de 10 milliards de francs CFA, des financements de l’Union européenne, de la Banque africaine de développement, de la France et de la Banque mondiale sont également attendus.

 

Union Africaine : des enquêtes lancées contre les Congolais (Brazza) de la MISCA

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ADDIS-ABEBA (LNC) — L’ONG Human Rights Watch a récemment accusé des soldats de la république du Congo au sein de la MISCA d’avoir commis en Centrafrique des actes de violation des Droits de l’homme par des actes de torture, de meurtres et de détention illégale.
Selon HRW, au moins 11 personnes ont été portées disparues dans la ville de Boali, à 80 kms an Nord de Bangui.

Cette information n’est pas restée sans suite, et l’Union Africaine a aussitôt réagi.

Dr Dlamini Zuma, la présidente de la Commission de l’Union africaine a déclaré mercredi au cours d’une conférence de presse qu’une enquête a été ouverte par les officiers de police des services juridiques des Droits de l’homme de la MISCA, afin d’apporter la lumière sur cette affaire.

“La mission (africaine MISCA: NDLR) a grandement contribué à l’amélioration de situation sur place, en protégeant la population civile, les institutions de la transition, et les infrastructures clés du pays qui sont dans des conditions particulièrement difficiles.
Toute transgression des principes guidant le fonctionnement de la MISCA doit être traitée avec la plus extrême sévérité” a-t’elle déclaré.

Vient de sortir: «Centrafrique, pourquoi la guerre?»

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Par journaldebangui.com – 30/01/2014

La guerre qui ravage actuellement la République centrafricaine est inséparable de la longue histoire de ce territoire frontière, faisant la transition entre le désert et la forêt équatoriale

 

[b A propos de son contenu)
Intitulé “Centrafrique, pourquoi la guerre?”, ce court ouvrage (60 pages, 12,80€) démontre que l’immense Centrafrique, grande comme la France et la Belgique, transition entre l’Afrique noire et le monde arabe, vit des problèmes ethniques et tribaux depuis des siècles. Au XVIIe, le royaume de Ouaddaï ravage jusqu’aux rives du fleuve Chari. “[i Les populations du nord viennent chercher des intermédiaires commerciaux au sud et se livrent à des raids militaires à la recherche d’esclaves et de butin. ” La colonisation française, débutée en 1889 et contestée par des seigneurs marchands du haut Nil, ” a gelé ” en quelque sorte ces antagonismes. Depuis l’indépendance, retour à la case départ. “Parler d’Etat failli serait un contresens dans la mesure où aucun Etat n’a jamais véritablement existé.” Longtemps, l’Oubangui-Chari fut même représenté d’une tache blanche à cause de ses immensités inhabitées. Des peuples vivaient pourtant là, chassés par la pression esclavagiste.

Durant l’époque française, des territoires restent complètement inexplorés avec deux massifs granitiques et frontières entre les cuvettes tchadienne et congolaise. Enjeu au nord, le Chari constitue “la réserve d’eau du Tchad “. Intéressant pour comprendre le contexte actuel. Les peuples de la savane du centre et du nord, 60% de la population, sont composés de cinq ethnies: Bayas (24%), Bandas (15%), Mandjas (10%), Saras (10%), Mboums (10%). Etrangeté coloniale, les peuples du fleuve du sud (Ngbakas et Ngbandis) sont peu nombreux mais on impose la langue sango comme idiome national. Car ils dominent la vie économique et politique du pays (Bokassa magnifique pantin sur cette photo de son couronnement comme empereur de la RCA en 1977, puis Kolingba). Les Zandes à l’est sont des agriculteurs semi-itinérants.

Les rivalités ethniques perdurent après l’indépendance. Les présidents civils ” faibles ” échouent (Dacko, Patassé) et cèdent à des coups d’Etat militaires (Bokassa, Kolingba, Bozizé, Djotodia pour finir). A chaque fois, “la tribalisation des structures étatiques rend le pouvoir insupportable à la population et entraîne une alliance de circonstances des ethnies perdantes du pouvoir“. D’où “une présidence ethnique tournante“. Les fondements des menaces de guerre sont donc plus ethniques et tribales qu’interreligieuses. Et beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît. L’arrivée de musulmans tchadiens et soudanais au sein de la Séléka, ne parlant ni le sango ni le français, a contribué à déstabiliser l’équilibre confessionnel. La République centrafricaine, potentiellement riche, grâce à sa météo équatoriale, son potentiel agricole et ses richesses minières. La Centrafrique se présenterait elle comme le réceptacle de l’instabilité sahélienne?

A propos des auteurs:
Les affrontements ethniques et religieux contemporains ne font que révéler la fragilité d’une frontière désarmée aux ressources naturelles recherchées, vulnérable à toutes les agressions. Cet ouvrage a été rédigé par Véronique Mézin-Bourgninaud, diplômée de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris, et doctorante en histoire, Gregor Mathias , docteur en histoire, spécialiste de l’Afrique, Quentin Cornet et Franklin Déchelette-Viellard, élèves-officiers à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, et Pierre Thurau, économiste. Les travaux ont été dirigés par Thomas Flichy de La Neuville, professeur à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr. Ce précieux résumé pour une situation complexe est paru aux Éditions Lavauzelle

 

La crise centrafricaine ‘’n’a rien à voir avec la religion”, selon l’imam de Drancy

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APA-Bangui (Centrafrique) – 2014-06-06 15:36:18 – La crise qui sévit en Centrafrique ‘’n’a rien à voir avec la religion’’ et il faut se garder de lui donner une coloration proche du christianisme ou de l’islam, a confié à APA l’imam de Drancy en France, Hassen Chalghoumi, au sortir d’une audience, vendredi à Bangui, avec la présidente Catherine Samba-Panza.
”La première chose à témoigner c’est que c’est un conflit qui n’a rien à voir avec la religion. Il ne faut pas l’habiller au nom de la religion chrétienne ou musulmane”, a notamment dit Hassen Chalghoumi qui effectue depuis mardi une visite en Centrafrique.
Au sujet de ses entretiens avec la présidente de la transition centrafricaine, l’imam a souligné avoir noté chez cette dernière comme auprès des autres autorités une réelle volonté de travailler afin de sortir le pays de la crise.
”J’ai échangé avec le deux généraux, commandant la MISCA et les Sangaris du désarmement. Avec aussi des civils qui détiennent des armes, mais il impossible de vous dire si ceux-là sont des séléka et ceux-là des anti-balaka”, a ajouté Chalghoumi, par ailleurs Président de la Conférence des Imams de France.

Parlant de sa visite, jeudi, au camp des déplacés internes à Yaloké (220 km de Bangui), il a déclaré : ‘’quand j’ai vu la concentration des déplacés internes de Yaloké, j’ai constaté que l’aide humanitaire est en retard. Si on ne réagit pas vite, les conséquences seront incalculables”.

 

 http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=605603#sthash.xsbn6EIP.dpuf

 

La plus grande usine de Centrafrique relance sa production, malgré la peur

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(AFP 06/06/14)

Après avoir été pillée et occupée par des rebelles de la Séléka pendant plus d’un an, la plus grosse usine de Centrafrique, la sucrerie de Ngakobo, dans l’est du pays, vient de relancer sa production.

“On avait plus de boulot, plus d’argent, on s’ennuyait, on est content de reprendre”, dit Solange Ngortene secrétaire technique de 30 ans.

Dans un champ de cannes devant l’usine, des “manoeuvres coupeurs” en combinaison marron découpent la canne à sucre à la machette. En combinaison grise, les “ramasseurs” passent derrière pour jeter les fagots dans des grandes charrettes, déchargées ensuite dans l’usine.

Sous un soleil de plomb, au milieu d’un paysage vallonné d’un vert éclatant, 150 personnes s’affairent sur ces quatre hectares de champs. Deux cents tonnes de cannes seront coupées aujourd’hui, qui donneront vingt tonnes de sucre. Soit 20.000 euros de marchandise.

Au milieu du champ, Solange Ngortene s’assure que la logistique suit bien.

“J’ai été au chômage technique pendant plus d’un an. Je touchais 10 ou 30% de mon salaire brut, ce n’était pas facile avec la charge familiale. Et puis on s’est trop reposé, on s’ennuyait, on est content de reprendre le travail”, raconte-t-elle dans un large sourire.

Comme beaucoup d’ouvriers de la Sucaf, le deuxième employeur du pays après l’Etat, Solange a tout abandonné pour se réfugier avec sa famille à Bangui quand les Séléka ont pris la région.

C’était le 30 décembre 2012. Alors que sa production atteint 11.000 tonnes de sucre à l’année, la sucrerie est pillée par les Séléka, ces rebelles à dominante musulmane qui parviendront à prendre le pouvoir à Bangui trois mois plus tard. Les rebelles volent les voitures, terrorisent les ouvriers et s’installent dans l’usine.

Quinze mois plus tard, les Séléka ont été chassés du pouvoir à Bangui, laissant l’économie du pays – déjà mal point après des décennies d’incurie et de corruption – en ruine, malgré son potentiel agricole et minier.

Mais ils contrôlent toujours la région de Ngakobo. Pour parvenir à relancer l’usine, trente soldats de la force africaine en Centrafrique (Misca) sont déployés sur le site et 60 gardes privés embauchés. Fin avril, l’usine était prête à repartir.

– Combattants et peuls armés –

“L’usine tourne bien”, se félicite Sylvestre Serelgue, en bleu de travail devant l’atelier mécanique où il travaille. “Nos frères de la Misca assurent la sécurité. Dans l’usine nous sommes à l’aise”.

Le problème, c’est dans les villages. “Les peuls nous em… beaucoup. Ils agressent le personnel dans les quartiers. Ils sont 15 ou 20 et nous prennent notre argent”.

Des officiers gabonais de la Misca expliquent que la quinzaine de Séléka qui contrôle Ngakobo ont réussi à embrigader des peuls – des éleveurs nomades musulmans – qu’ils ont armés et qui volent les quelques milliers d’habitants vivant dans la région.

“Beaucoup d’employés qui se sont réfugiés à Bangui pour fuir les Séléka sont revenus ici quand c’est devenu encore plus dangereux à Bangui”, explique Akroma Ehvitchi, le directeur ivoirien du site.

“Ils sont revenus seuls, sans famille, car il n’y a pas de transport et il y a encore des problèmes de sécurité”.

Les employés envoient de l’argent à Bangui, via l’avion de la société.

“Mais le salaire ce n’est pas assez”, se plaint Prosper, devant sa cuve à vapeur poisseuse. Journalier de 42 ans, Prosper gagne 1.100 francs CFA par jour (1,6 euro), à peine de quoi se payer un kilo de sucre.

“Ce n’est pas beaucoup”, reconnaît le directeur général de Sucaf, Thomas Reynaud. “Mais dans certaines familles, vous avez 5 ou 6 personnes qui travaillent ici”, se rassure le jeune Français.

“Le but c’est de redémarrer la production pour sauver le site”, explique M. Reynaud à l’occasion d’une visite d’une délégation de diplomates et militaires venus de Bangui.

“Là on travaille à l’artisanal, mais on va racheter des voitures, des camions, des machines”. Si la situation sécuritaire le permet.

Sur un des pick-up de la sucrerie, en quittant l’usine, le directeur du site préfère ironiser sur le casse-tête militaro-politique régnant en Centrafrique, où certaines régions sont contrôlées par des Séléka, d’autres par des anti-balaka, des milices à dominante chrétienne, sur fond d’une délinquance crapuleuse bien installée.

“Dans une situation pareille si tu comprends ce qui se passe, c’est qu’on te l’as pas bien expliqué”, lance en riant Akroma Ehvitchi.

 

L’appel des humanitaires aux Centrafricains

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Par Dw-World – 03/06/2014

Inquiète de la récente flambée de violences, la communauté des humanitaires présents en Centrafrique a publié un communiqué pour rappeler qu’elle est du côté de la population.

Inquiète de la récente flambée de violences, la communauté des humanitaires présents en Centrafrique a publié un communiqué pour rappeler qu’elle est du côté de la population et souligner sa neutralité.

La Centrafrique toujours sous tension. La semaine écoulée a été marquée par des violences à Bangui, un calme précaire règne à présent dans les quartiers les plus sensibles alors que l’aide humanitaire se poursuit.

Mais les affrontements de ces derniers jours continuent de faire réagir les autorités tout comme les humanitaires. Ceux-ci ont même publié un communiqué à cet effet. Dans un contexte marqué par des affrontements répétés, la communauté des humanitaires en Centrafrique a tenu à rappeler qu’elle était du côté de la population.

Impartialité et neutralité

Les humanitaires apportent en effet une assistance pour les soins et la santé, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, l’assainissement, la protection et autres besoins fondamentaux, ceci en se basant sur les principes humanitaires que sont l’impartialité et la neutralité.

Ce rappel était indispensable selon Claire Bourgeois, coordinatrice humanitaire principale de l’ONU pour la Centrafrique :

« Je pense que c’était important de le rappeler pour que les humanitaires aient accès aux populations ou aux individus qui ont besoin de services de base. »

Depuis mercredi ou l’attaque de l’église Notre-Dame de Fatima a fait 17 morts, les affrontements et violences se sont enchaînés à Bangui. Vendredi, trois personnes ont été tuées par balle et plusieurs autres blessées lors d’une marche.

Les manifestants réclamaient le désarmement du quartier PK-5, la dernière enclave musulmane de Bangui. Ils voulaient également le départ des soldats burundais de la force de l’Union africaine (Misca), accusés de n’avoir rien fait pour empêcher le drame de l’église.

 

les musulmans étaient à leur tour dans la rue pour dire non à leur désarmement. Ils ont en effet peur d’être vulnérables et donc d’être tués, même si la présidente de transition Catherine Samba-Panza assure que le désarmement se fera progressivement tout en assurant la protection de la population.

Un contexte difficile pour les humanitaires

Ce contexte tendu ne facilite pas la tâche aux organisations non gouvernementales qui viennent en aide aux populations. Il complique les déplacements en toute sécurité des humanitaires et l’accès aux personnes ayant besoin d’aide.

Dimanche, alors que le calme était de retour, le Premier ministre André Nzapayéké a exhorté la population à reprendre le travail lundi. Les autorités se sont par ailleurs engagées à désarmer l’ensemble du territoire.

Selon la présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza et son Premier ministre, le regain de violence de ces derniers jours seraient “un complot planifié” par des “hommes politiques très proches du pouvoir”, dont certains se trouveraient “autour” même de leur propre cabinet.

 

L’avenir de la filière coton au centre de l’Assemblée générale des cotonculteurs centrafricains

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Par APA – 04/06/2014

L’Union des producteurs de coton centrafricain (UPCC) tient depuis mardi à Bangui une assemblée générale

 

L’Union des producteurs de coton centrafricain (UPCC) tient depuis mardi à Bangui une assemblée générale durant laquelle il est principalement question de la relance des activités agricoles en général plus particulièrement celle de la filière coton.

Par ailleurs, les coton culteurs réfléchissent sur des pistes de solutions aptes à leur permettre d’apurer des arriérés de dettes, de recadrer la gestion des sociétés cotonnières et l’appui à la filière cotonnière.
Le coton est cultivé en Centrafrique dans les préfectures de la Kémo, l’Ouahm, l’Ouahm-Pedné, la Ouaka et la Nana-Gribizi.

Selon une source fiable de l’UPCC, la filière coton a connu ces dernières années toutes sortes de difficultés dues aux crises militaro-politiques récurrentes. ”Outre les assassinats dirigés contre les coton culteurs, plus de 400 unités de traction animales, des stocks d’engrais et insecticides, des appareils de traitement ont été détruits ou emportés”, a confié à APA un des membres de l’UPCC.

Pour sa part, le président de l’union, Francis Monga, a toutefois déclaré à l’ouverture des travaux : ”nous pouvons affirmer sans ambages que cette crise est derrière nous et que nous voulons espérer un avenir meilleur en prenant ses conséquences comme moyens pour nous de mieux nous organiser à reprendre nos activités de productions cotonnière et vivrière”.

Toutefois, il a profité de l’occasion pour dénoncer le prix de la fibre fixé pour une période de 10 ans sollicitant du gouvernement que ‘’le prix soit fixé annuellement en tenant compte de l’évolution du coût au marché mondial”.

Tout en déplorant l’insuffisance de la production cotonnière en RCA par rapport aux autres pays membres de l’Association des Producteurs de Coton Africain (APROCA), Monga a souligné : ‘’nous attendons que les conditions soient réunies pour que nos extériorisions nos capacités de productivité. En attendant que le gouvernement fasse son travail, nous de notre coté nous assumons nos responsabilités pour accompagner la politique définie par le gouvernement”.

 

Le Burundi prêt à envoyer 730 soldats et policiers supplémentaires en Centrafrique

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En visite à Paris, le président burundais, Pierre Nkurunziza, a annoncé mercredi que son pays était prêt à déployer 450 soldats et 280 policiers supplémentaires en Centrafrique.

“Nous avons été sollicités par l’Union africaine et les Nations unies pour revoir à la hausse nos effectifs en Centrafrique. Nous sommes prêts à déployer 450 militaires et nous avons préparé deux unités de police qui totalisent 280 policiers”, a déclaré, le 4 juin à Paris, Pierre Nkurunziza, le président burundais.

“Actuellement, nous cherchons les équipements nécessaires et mobilisons nos partenaires pour être soutenus dans cette initiative”, a-t-il précisé.

>> Voir aussi notre carte : les troupes étrangères déployées en Centrafrique

Le Burundi compte actuellement 850 hommes au sein de la force de l’Union africaine en Centrafrique (Misca), déployée au côté de quelque 2 000 soldats français pour tenter de mettre fin aux violences en Centrafrique.

À partir de septembre, la force africaine doit être par une mission de maintien de la paix de l’ONU qui sera composée de quelque 12 000 Casques bleus.

(Avec AFP)

Le Drian en Centrafrique pour que la « sécurité revienne »

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Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré, lundi 10 février à Brazzaville, que Paris veillerait à ce que la « sécurité revienne » en République centrafricaine (RCA), en proie depuis décembre à de graves violences entre milices chrétienne et musulmane.

« La ligne de la France en Centrafrique est claire (…) sa mission est de faire que la sécurité revienne, que le désarmement [des milices] ait lieu et se fasse de façon impartiale, et que la transition politique puisse se mettre en œuvre pour que ce pays retrouve enfin un minimum de sécurité et des conditions humanitaires acceptables », a déclaré M. Le Drian.

« Les Européens, au-delà de l’affirmation politique, seront aussi présents au rendez-vous militaire. Ça va venir rapidement », a affirmé le ministre français, qui doit se rendre mercredi dans la capitale centrafricaine, Bangui, dans le cadre de sa tournée en Afrique centrale.

« Je sais que ce chemin est difficile (…), mais je suis convaincu que la communauté internationale et les pays de la zone [feront] que la Centrafrique puisse retrouver demain une vie normale, un destin », a-t-il souligné.

Lire aussi la tribune de Marie-Elisabeth Ingres, de Médecins sans frontière (édition abonnés) :  En Centrafrique, « la situation s’aggrave à l’intérieur du pays »

TOURNÉE EN AFRIQUE CENTRALE

Le commandant de la force française, Sangaris, en République centrafricaine a clairement désigné lundi les miliciens anti-balaka, accusés d’exactions contre les musulmans, comme des « ennemis de la paix » qui seront traités comme des « bandits », face à la persistance de lynchages et de pillages à Bangui et en province.

Jean-Yves Le Drian a entamé dimanche une nouvelle tournée en Afrique centrale axée sur la poursuite de l’action militaire de la France pour stabiliser la RCA et la réorganisation du dispositif français au Sahel. Des points qui devraient figurer au menu des discussions qu’il doit avoir mardi avec le président congolais Denis Sassou-Nguesso.

Mardi, le ministre est attendu à une table ronde organisée à l’occasion du 25e anniversaire du protocole de Brazzaville, qui avait ouvert la voie à la paix en Afrique australe. Le lendemain, il se rendra à Bangui, où il rencontrera la présidente, Catherine Samba-Panza, et les autorités de la transition. Ce sera la troisième fois qu’il se rendra en Centrafrique depuis le début de l’opération Sangaris et le déploiement de 1 600 soldats français.

Linga-Téré, poumon culturel de Centrafrique

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Le rite de Ganza
Elle témoigne dans l’histoire du théâtre en Centrafrique de la rencontre entre les chants et les danses issus de la tradition de plusieurs ethnies du pays avec un texte écrit à partir d’un conte universel aussi connu en Centrafrique qu’au Portugal, qu’on appelle ici Les Deux Bossus et les Esprits de la forêt et là Les Deux Bossus et la Lune”. L’argument est celui de deux fonctionnaires (les bossus) chargés d’annoncer aux populations des forêts la politique de déforestation décidée par l’État, autrement dit la destruction de leur univers…Mais le séjour en forêt va profondément transformer les deux chargés de mission, initiés à leur propre culture…
© Benoit Fortrye / Benoit Fortrye
“Songo la rencontre”, sur la scène du Grand Parquet à Pari

Hurel Régis Beninga, auteur d’une thèse sur «le théâtre en Centrafrique, de la théâtralité des rituels aux pratiques actuelles» et qui travaille justement avec ses étudiants de Paris III-Sorbonne nouvelle sur la pièce Songo la rencontre, explique comment la création artistique s’y nourrit de la tradition de son pays natal : «Il existe un rituel centrafricain d’initiation très connu, le rite de Ganza, qui correspond au moment où les initiés rendent compte en chants et en danses, sur la place publique, de ce qu’ils ont appris en forêt au cours de leur initiation. On retrouve justement dans la pièce des pas de danse et des chants issus de ce rituel fort répandu dans le pays, et d’autres éléments venus de différentes localités comme les chants des Pygmées. On est au cœur de cette inter culturalité du théâtre centrafricain, caractéristique de ce qui a suivi la période coloniale, le théâtre occidental, et qui se retrouve dans certaines compagnies qui se sont montées à la même époque en Centrafrique.»

L’interview de Rassidi Zacharia et les extraits de la pièce:

 

Neuf détenus s’évadent de la prison de Bangui

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Par APA – 04/06/2014

Neuf prisonniers de la Maison d’arrêt central de Ngaragba ont réussi à s’évader dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé, mercredi, le parquet du tribunal de grande instance de Bangui.
”Cette évasion n’aurait pas pu avoir lieu si les éléments qui assurent la sécurité au niveau des miradors étaient en poste”, a regretté le procureur près le tribunal de grande instance de Bangui, Ghislain Gressenguet, pointant un doigt accusateur vers les gardes.

”Je me suis rendu le dimanche à la maison d’arrêt, d’après les premières informations recueillies Il s’agit d’une défaillance comme d’habitude au niveau du service de sécurité”, a-t-il soutenu.

Ainsi, selon le procureur de la république, les pensionnaires de la maison carcérale ont profité de l’absence des gardes pour faire le mur et s’enfuir.

Pour le moment, M. Gressenguet a affirmé que ‘’tout le personnel fait l’objet depuis lundi d’une audition par la Section des Recherches et d’Investigations (SRI) pour établir la responsabilité des uns et des autres”.

”L’évasion a eu lieu aux environs de 17H45 c’est encore le jour, donc il n’y a aucun élément de garde qui était en poste”, a confirmé le commandant Barnabé Konzelo, régisseur de la prison de Ngaragba , ajoutant qu’il souhaite ‘’que ces éléments soient sévèrement punis puisque c’est la énième fois que cela se produit et ce sont toujours les éléments de sécurité qui sont à l’origine” des évasions.

Il a ajouté que pour éviter d’autres évasions, le chef d’état-major des armées a envoyé en renfort à la Maison d’arrêt de Ngaragba, quelques éléments de sécurité.

La maison d’arrêt de Ngaragba, située dans le 7è arrondissement et confiée aux gardes provinciales, est non loin de la résidence de la présidente, Catherine Samba-Panza.

 

François Hollande en Centrafrique : « Il reste beaucoup à faire »

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Lemonde.fr

« Rétablir l’autorité de l’Etat, renouer le dialogue » et « éviter la moindre tentation de partition ». Tels sont les impératifs de l’intervention française en République centrafricaine, a déclaré François Hollande, vendredi 28 février lors d’une visite à Bangui de sept heures, où il a salué l’action des soldats français, qui ont « sauvé des milliers de vie ».

De retour du Nigeria, M. Hollande est passé par la République centrafricaine afin de s’adresser aux militaires de l’opération « Sangaris », dont les effectifs ont été portés à 2 000 hommes.

Dès son arrivée, le président de la République s’est rendu à la base française dans l’enceinte de l’aéroport de Bangui, où il a passé les troupes en revue et fait un point de la situation avec le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, et le commandant de « Sangaris », le général Francisco Soriano.

Les objectifs de l’intervention de la France restent de « rétablir l’autorité de l’Etat, de renouer le dialogue », a déclaré le chef de l’Etat. « ll faut éviter qu’il y ait la moindre tentation de partition [dans] l’est de la Centrafrique », a-t-il ajouté.

« IL RESTE BEAUCOUP À FAIRE »

Depuis le déclenchement de l’opération militaire française, des « progrès considérables ont été accomplis », mais « il reste beaucoup à faire », a souligné M. Hollande devant les soldats, ajoutant que « d’ores et déjà, des milliers de vies ont été sauvées grâce à vous ».

« La mission, c’est de permettre le rétablissement de l’ordre public » pour achever « la transition politique », avec des élections générales qui devraient être organisées en principe au plus tard en février 2015.

« Le défi, c’est la lutte contre tous les ennemis de la paix, sans distinction », a insisté M. Hollande : « Aucun crime ne doit rester impuni. » « Une commission d’enquête des Nations unies sera bientôt en place, et la Cour pénale internationale va ouvrir une enquête préliminaire », a-t-il rappelé.

C’était la deuxième fois que M. Hollande se rendait en République centrafricaine depuis le 5 décembre, date du déclenchement de « Sangaris ». Cette visite a eu lieu alors qu’un imposant convoi d’une cinquantaine de véhicules — blindés et camions — est arrivé jeudi à Bangui en provenance du Tchad pour renforcer les troupes de l’opération française.

RENFORCEMENT DES TROUPES DE « SANGARIS »

Invoquant une situation prégénocidaire, la France a lancé, le 5 décembre, l’opération « Sangaris » aux côtés des forces africaines pour tenter de rétablir la sécurité dans un pays plongé en plein chaos depuis le coup d’Etat des rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans, en mars 2013.

Face aux exactions commises par la Séléka dans les mois qui ont suivi son arrivée au pouvoir, des groupes d’autodéfense chrétiens, les anti-balaka, se sont constitués, commettant à leur tour crimes et pillages. Le haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) estimait mardi qu’au moins 15 000 personnes, essentiellement des musulmans, étaient encerclées et risquaient d’être attaquées par des groupes armés dans l’ouest du pays.

A la mi-février, la France a décidé d’envoyer 400 hommes de plus en République centrafricaine, portant le contingent à 2 000 hommes, et le gouvernement a obtenu mardi l’accord du Parlement pour prolonger l’opération au-delà de quatre mois.

 

Jeux africains de la jeunesse : une dizaine de passeports de service remis aux athlètes centrafricains

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Par APA – 02/05/2014

 

Plus d’une dizaine de passeports de service délivrés par le ministère de la Sécurité publique ont été remis, vendredi, aux athlètes centrafricains qui se préparent pour les 2-èmes Jeux africains de la jeunesse des moins de 18 ans prévus du 22 au 30 mai prochains à Gaborone au Botswana.

”C’est un devoir pour un président du comité national olympique de tout mettre en œuvre pour que les athlètes de son pays prennent part à des compétitions internationales parrainées par des associations des comités olympiques d’Afrique”, a déclaré le président du Comité national olympique et sportif centrafricain (CNOSCA), Jacob Gbéti, en remettant lui-même les documents de voyage au cours d’une cérémonie tenue au siège de l’instance à Bangui.

M Gbéti en a profité pour remercier, au nom du comité olympique, la ministre de la Justice pour avoir faciliter la délivrance des certificats de nationalité indispensables pour l’obtention des passeports.

Il n’a pas oublié dans ses remerciements le ministre de la Sécurité publique, signataire des documents de voyage.

Les athlètes centrafricains s’envoleront pour Gaborone le 17 mai prochain.

 

L’Agence française de développement va appuyer les PME-PMI centrafricaines

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Par APA – 27/05/2014

La ministre centrafricaine du commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises s’est entretenu vendredi avec Julien Boglietto

 

La ministre centrafricaine du commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises, Gertrude Zouta, s’est entretenu vendredi avec Julien Boglietto, représentant résident de l’Agence française de développement (AFD) au sujet du projet gouvernemental de restructuration et d’appui au secteur privé des PMI-PME en vue de relancer l’économie centrafricaine.
Le gouvernement centrafricain invite l’AFD à non seulement soutenir ce projet mais aussi à mobiliser d’autres bailleurs pour aider la République centrafricaine dans sa lutte contre le chômage et la pauvreté.

« Aujourd’hui nous sommes en phase d’identification et de réflexion et nous devons poursuivre les négociations pour voir quel appui l’AFD pourra apporter éventuellement et quels autres partenaires nous devons solliciter », a dit à APA au sortir de l’audience, a déclaré la ministre à APA au sortir de son entretien avec le représentant de l’AFD.

Elle a fait remarquer que la création d’un centre de gestion agréée, disposant d’un fonds propre, pourra amener les acteurs du secteur privé informel à se formaliser.

 

CENTRAFRIQUE : L’ATTAQUE DE L’EGLISE NOTRE DAME DE FATIMA, PREUVE ET CONSEQUENCE DE L’IRRESPONSABILITE DU POUVOIR ET DES FORCES INTERNATONALES

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Centrafriquelibre

Dans la soirée du mercredi 28 mai, environ trois cent individus surarmés ont envahi la paroisse Notre de Dame de Fatima où vivent plus de 4mille déplacés internes. Pendant une vingtaine de minutes, ces hommes ont opéré des actes ignobles sur ce site faisant une vingtaine de morts et enlevant une quarantaine de personnes. Cette attaque perpétrée au cœur de la capitale, est une démonstration de force des éléments incontrôlés armés et prouve à suffisance les limites du pouvoir de Bangui et des forces internationales censées assurer la sécurité des biens et des personnes.

Le pouvoir de Bangui a-t-il encore une raison d’exister ? Les forces internationales opérant en République Centrafricaine assument-elles le mandat qui leur est attribué ? Telles sont les questions que l’on peut se poser à un moment où des hommes surarmés, ont opérè à moins de 4 km des positions des forces internationales et sous le nez des autorités de ce pays.

Les témoignages et les informations recueillies sur ce drame du 28 mai à l’Église de Fatima font état de ce que ce groupe  terroriste proche de la séléka a planifié et préparé soigneusement  ce massacre depuis deux semaines.

Les antibalaka basés dans le troisième arrondissement auraient également provoqué les sujets musulmans à l’origine de cet évènement dramatique.

Il n’est pas superflu de rappeler que les évènements enregistrés à la paroisse Notre Dame de Fatima ont créé une condamnation unanime tant au milieu des musulmans que des chrétiens de la République Centrafricaine. Mais là n’est pas la question. Il faut chercher à comprendre comment, ces hommes armés ont pu commettre ces actes sans en être inquiétés. Voici le film de l’environnement d’où sont partis les assassins:

A 200 mètres du lieu du drame, sont basées des forces de la Misca. Celles-ci pour des raisons que l’on ignore, ont laissé faire. Moins de 5 km séparent la paroisse attaquée à la base de l’État-major de cette force Africaine. Au moment où les coups de feu commençaient, des véhicules des éléments de la force française de la Sangaris ont été aperçus dans la zone. Mais ces éléments ont quitté les lieux sous les tirs en direction du centre ville. Pourquoi sont -ils partis au lieu de chercher à désarmer ces assaillants lourdement armés comme le prévoit le mandat de l’ONU ?

Au-delà de tous les commentaires et toutes les analyses que l’on puisse faire de ce qui s’est passé, il est évident que cette attaque constitue à la fois la preuve et la conséquence de l’irresponsabilité des autorités centrafricaines et des forces internationales présentes en Centrafrique.

Le pouvoir de Bangui dirigé par Mme Samba-Panza est tout sauf une force politique de proposition, d’initiatives et d’actions. En quatre mois, le couple Samba-Panza – Nzapayeke ont réussi à étaler leurs limites les plus incroyables.

Sur des questions essentielles de souveraineté, le pouvoir pour cacher ses carences utilise le silence. C’est ce qui a été constaté sur la question liée au contingent tchadien. Il en est été aussi le cas sur le désormais éternel problème du retour des forces de défense et de sécurité de ce pays.

Malgré l’unanimité sur la remise sur pied des FACA, Samba-Panza et Nzapayeke ont soit fui le débat soit trouvé des subterfuges comme celui que le premier ministre a ramené de l’Angola en annonçant la formation des militaires centrafricains dans ce pays avant leur grand retour en service.

Tous ces éléments prouvent que le pouvoir est fortement limité. L’attaque de cette église est venue confirmer ce que l’opinion croyait déjà. Si cela est arrivé, c’est parce que d’une manière ou d’une autre les autorités ont refusé de prendre leurs responsabilité à un moment T.

Il en est de même pour les soldats français et africains en Centrafrique. La missions française et africaine ont démontré leur irresponsabilité en tournant autour du pot sans jamais tenter d’appliquer le mandat qui leur a été donner qui est celui de procéder au désarmement forcé de tous les porteurs d’armes ou amateurs impliqués dans la crise centrafricaine.

Qui ne disait pas qu’il fallait désarmer le km5 et tous les autres arrondissements réputés surarmés ? Tous les Centrafricains l’ont dit sauf le pouvoir de Mme Catherine Samba-Panza soutenue par les forces internationales beaucoup plus préoccupées par le business qu’à la survie du peuple centrafricain.

Les autorités se sont tacitement opposées à ces opérations jusqu’au grand massacre de la paroisse Notre Dame qui en fait, n’est que la preuve et la conséquence de l’irresponsabilité du pouvoir de Bangui et des forces engagées dans la crise centrafricaine.

A dire vrai, il était possible d’éviter ce qui est arrivé dans la soirée du mercredi 28. Il suffisait que les autorités exigent par tous les moyens le désarmement autorisé par la résolution 2134 pour que cet évènement ne puisse pas arriver.

N’étant pas une force de proposition, d’initiative et d’action, cette transition manque encore de vision politique et n’a même pas la qualité basique de tout pouvoir politique qui est le sens de la prévision.

Diane LINGANGUE  

La Centrafrique tentera de lever 5,5 milliards de FCfa sur le marché des titres publics de la BEAC

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Par Agence Ecofin – 22/05/2014

Cette décision est contenu dans un comuniqué que vient de rendre public la Banque des Etats de l’Afrique centrale

 

Selon un communiqué que vient de rendre public la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), la République centrafricaine (RCA) tentera de lever la somme de 5,5 milliards de francs Cfa sur le marché des titres publics de cette banque centrale au troisième trimestre 2014, au moyen de deux émissions de bons du Trésor assimilables (BTA).

Ces deux opérations de mobilisation de fonds se dérouleront respectivement en juin (3 milliards de francs Cfa) et août 2014 (2,5 milliards de francs Cfa), selon le calendrier communiqué par la BEAC, et signé par Rémy Yakoro, le ministre centrafricain des Finances et du Budget.

Avec ces émissions, la République centrafricaine deviendra ainsi le 3ème pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à animer le marché des titres publics de la BEAC, après le Cameroun et le Gabon.

 

Communiqué Sangaris : point de situation du 5 juin 2014

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Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, du 28 au 4 juin 2014.

La force Sangaris est déployée à Bangui et Boda avec le GTIA Savoie, de Béloko à Bossembélé avec le GTIA Dragon le long de la MSR (main supply road), et dans l’Est, de Sibut à Bria avec le GTIA Scorpion.

Les effectifs de la force Sangaris sont toujours de 2000 hommes et le maintien de la force à ce niveau a été décidé par le Conseil de Défense du 2 juin 2014, jusqu’à la montée en puissance de la MINUSCA. La relève de la force a débuté ; elle durera plusieurs semaines. En quittant la RCA, les soldats passeront, avant  leur retour en famille, par un sas de décompression à Chypre. Cette structure a été réactivée après une période de mise en sommeil. Ce sas permettra une rupture entre la vie opérationnelle sur le théâtre centrafricain et celle à laquelle tout à chacun est habitué en France. Il s’agit de permettre aux soldats de décompresser et ainsi de faciliter leur retour.

A Bangui, dans la soirée du mercredi 28 mai, une attaque dans la zone chrétienne de Notre-Dame de Fatima a abouti à une période de tensions avec des manifestations, des attroupements et des barrages. Durant ces manifestations, la force a opéré un maillage sur l’ensemble de la capitale en soutien de la MISCA. La force Sangaris a participé au démontage des barrages et permis le rétablissement de la circulation dans la capitale dès le samedi 31 mai. Aujourd’hui, la situation est calme à Bangui. Ces évènements ont confirmé l’instrumentalisation des mouvements de foule à des fins politiques, comme le confirme l’orientation sans ambiguïté des revendications de certains des manifestants. Malgré ces dernières tensions, l’activité économique de la ville se poursuit : tous les établissements de santé sont toujours opérationnels, ainsi que 75 établissements scolaires et une vingtaine de marchés.

Dans l’ouest, le GTIA Dragon continue la sécurisation de la main supply road(MSR). Les soldats effectuent des patrouilles quotidiennes en appui de la MISCA, contribuant à rassurer les populations sur la MSR comme sur les axes secondaires. Une opération de fouille d’opportunité avec les forces de sécurité intérieures (FSI) de Bouar a été conduite le 1erjuin. Cette opération constitue un indicateur encourageant en termes de coopération entre les FSI et les forces internationales, et confirme l’implication des forces locales de sécurité dans la stabilisation des relations intercommunautaires. Cette semaine, environ 380 véhicules, dont 300 poids lourds, sont entrés dans le pays. Près de la moitié d’entre eux n’ont pas demandé d’escorte par la MISCA ou Sangaris.

Dans l’Est, plus particulièrement à Bambari, des lignes de fractures sont apparues entre certains acteurs de l’ex-Séléka. La force Sangaris doit faire face à des réalités très mouvantes. Au lendemain d’une visite officielle d’autorités centrafricaines et de la communauté internationales, des mouvements de foule ont été organisés par certains groupes partisans d’une ligne dure, avec pour objectif évident de provoquer les militaires français. Cette manœuvre ayant échoué, la force a été attaquée le samedi 24 mai par un groupe d’une vingtaine d’extrémistes ce qui a nécessité une réponse ferme et sans ambiguïté de la part des éléments du GTIA (groupement tactique interarmes) Scorpion. La situation est depuis redevenue calme.

Ces événements, comme ceux de Bangui, montrent que nous avons atteint un « palier sécuritaire » qui nécessite désormais de développer les piliers politique, économique et judiciaire. Le développement de ces piliers permettra seul d’envisager le lancement du processus de  « désarmement, démobilisation et réinsertion » (DDR). En attendant de pouvoir conduire un tel processus, la force Sangaris s’est engagée, depuis le 15 mai, dans une expérimentation à plus petite échelle. A Sibut, Bria et bientôt à Bambari, elle a lancé des chantiers de réhabilitation et d’intégration locale (CRIL). Ils permettent à de jeunes ex-combattants de déposer les armes et d’envisager une réinsertion dans le tissu socio-économique local, en acquérant des compétences professionnelles (premiers soins, maçonnerie, menuiserie, mécanique, électricité, etc.). La MISCA a rejoint cette initiative en assurant des formations aux côtés de formateurs locaux appuyés par Sangaris. Les autorités locales, comme les ONG semblent également prêtes à relever ce nouveau défi.

 

De l’INDECENCE DES CANDIDATS CENTRAFRICAINS A L ‘ ELECTION PRESIDENTIELLE

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Publié par CENTRAFRIQUE LIBRE le 09 juin 2014

Tandis que Madame la Présidente de la transition se prend pour une Présidente élue qui s’adonne à une politique politicienne pour durer dans un pays à feu et à sang ; que son premier ministre dénonce des « complots » sans prendre les mesures de rigueur qui s’imposent ; que les forces internationales laissent massacrer d’innocentes personnes réfugiées dans un sanctuaire ; que les « Séléka » ont de fait procédé à la partition de notre pays…les candidatures à l’élection présidentielle pleuvent comme à Gravelotte . Chaque jour que Dieu fait voit naître un nouveau parti politique en RCA . Cela prêterait à rire si notre pays n’était pas véritablement en danger de mort .

Fondamentalement, je ne sais pas ce qui sépare idéologiquement le MLPC ( Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain )  du RDC ( Rassemblement Démocratique Centrafricain ) car je ne connais pas le corpus idéologique à la base de la formation de ces deux partis . Ces deux partis ont exercé le pouvoir de l’Etat pendant douze ans pour le RDC et dix ans pour le MLPC . Quelqu’un s’est-il amusé à faire un bilan comparé des deux régimes pour édifier le peuple centrafricain ? N’est-ce pas le népotisme, la gabegie, les malversations, les prévarications , l’ incompétence érigée en mode de gouvernement et la chasse aux sorcières qui ont été les maîtres-mots des deux régimes ?

Par charité, je n’évoque même pas en détail le bilan zéro du KNK ( Koua Na Koua) pendant dix ans : zéro école primaire, zéro collège,  zéro lycée, zéro dispensaire, zéro hôpital, zéro kilomètre bitumé pour le gouvernement le plus soutenu financièrement  de ces trente dernières années !

Alors quand je vois de nouveaux partis sourdre de terre comme des champignons après la pluie, je me demande ce que cela signifie ou ce que cela cache car si chaque ancien premier ministre, chaque  simple ministre ou chaque Centrafricain qui sait lire et écrire doit créer un parti, notre pays est loin de sortir de l’auberge . Evidemment, chaque Centrafricain a le droit absolu de se présenter à l’élection présidentielle s’il satisfait à tous les critères d’éligibilité . Mais créer un parti politique dans les circonstances actuelles où la passivité coupable du gouvernement permet à une force non-conventionnelle de narguer les FACA et à travers eux tout le peuple centrafricain en s’arrogeant des fonctions régaliennes ( nominations des directeurs de la police et de la gendarmerie, perception de l’impôt…) est à proprement parler pathétique . Et quels partis ! aux noms fleuris, sans base populaire, ce que les Centrafricains appellent dans leur sagesse « les partis alimentaires » tous situés à Bangui, tout près de la mangeoire ! Dans un pays d’à peine cinq ( 5 ) millions d’âmes,  la prolifération des partis politiques pose plus de problèmes qu’elle n’en résout . Quel est le message envoyé au peuple centrafricain à travers ce foisonnement ? De qui se moque-t-on ? Quelle arrogance ? Quel cynisme dans un pays meurtri qui relève chaque jour des cadavres dans des caniveaux, sur des terrains vagues ? Les communiqués et interviews sur Internet ou Radio France Internationale (RFI) ne peuvent tenir lieu de programme politique . Combien de nos compatriotes accèdent à Internet où se moussent tant de partis politiques centrafricains ? Il faut arrêter cette mascarade . De même qu’une certaine presse nationale doit cesser de servir la soupe à la « Séléka » en diffusant ses communiqués propagandistes  au double langage .  La « Séléka » a été dissoute par son promoteur Djotodja !

La porosité de nos frontières laisse entrer n’importe quel aventurier sur la terre sacrée de nos ancêtres . A ce propos, le massacre de l’église de Fatima suivi d’enlèvements rappelle fâcheusement la méthode de « Boko Haram » et devrait interpeler plus d’un Centrafricain sur le devenir de la nation centrafricaine .

A trop regarder leurs nombrils, les politiques centrafricains se sont laissé voler l’un des plus beaux mots de notre langue nationale le Sango . Ce mot « Séléka » qui a tant abusé une certaine jeunesse centrafricaine désoeuvrée  . On peut dire la même chose aujourd’hui du nom Oubangui détourné dans un mauvais dessein par la « Sélka », mais que je sache, l’Oubangui ne coule pas au Nord .

Comment  ces nouveaux partis politiques et leurs promoteurs envisagent-ils la démocratie en RCA    ? Doit-elle découler du sommet comme une pyramide ou remonter de la base ? Les élections locales, puis législatives ne devaient-elles pas primer sur la présidentielle ?

On dit généralement que «la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit » . Le chronogramme des élections futures en Centrafrique n’appartient même pas aux Centrafricains . Il appartient aux bailleurs étrangers et surtout à Paris . Alors messieurs et mesdames des partis politiques, cessez de rentrer en transe et consacrer votre énergie à défendre le peuple centrafricain, à l’éduquer, pour en faire un peuple conscient de ses droits mais aussi de ses devoirs . Agir autrement reviendrait à dire que vous voulez présider un cimetière !

Les Etats-Unis d’Amérique n’ont que deux partis politiques connus , pourtant ils sont puissants et donnent le LA dans les relations internationales . Conclusion à méditer par les créateurs de partis  : on ne développe pas un pays avec des partis politiques .

Puisque rien ne distingue fondamentalement le parti A du parti B et du parti C, pourquoi ne pas constituer un cadre de concertation, une sorte de plate-forme pour encadrer étroitement l’action du gouvernement de transition dans sa dure tâche et ainsi préparer les prochaines échéances en douceur ? Le peuple centrafricain longtemps tombé dans une profonde léthargie a été brusquement réveillé par la « Séléka » et ses pratiques d’un autre âge . Il entend dorénavant prendre son destin en mains après tant de souffrances . L’opinion internationale, les partis politiques centrafricains sont avertis . Alors, à bon entendeur, salut .

KOULAYOM-MASSEYO David

Des jeunes centrafricaines manifestent pour la libération des lycéennes du Nigeria

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APA-Bangui (Centrafrique) – 2014-06-06 15:40:11 – Le Réseau des jeunes actifs pour la santé de reproduction, de la planification familiale et les violences basées sur le genre a organisé, vendredi à Bangui, une manifestation sous forme de plaidoyer destinée à obtenir la libération des 220 lycéennes nigérianes enlevées par Boko Haram et leurs homologues du Lycée Marie Jeanne Caron de Centrafrique, également prises en otage.
Organisée au Centre protestant pour la jeunesse (CPJ) à Bangui, la manifestation se voulait un soutien aux parents des otages et une occasion pour attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur la perpétuation des violences basées sur le genre en Afrique et en République Centrafricaine en particulier.
Sur les banderoles déployées par le réseau on pouvait lire : ‘’Nous voulons la libération immédiate et sans condition de nos sœurs nigérianes” et ‘’Nous voulons qu’elles reviennent saines et sauves”.
”Nous voulons à travers cette manifestation interpeller l’union africaine et le président nigérian afin que tout soit mis en œuvre pour la libération des lycéennes nigérianes enlevées et nous voulons aussi que la violence basée sur le genre en Centrafrique cesse”, a lancé la coordonnatrice du réseau, Nadia la Princesse Guy-Tekomby.
L’une des jeunes manifestantes, Flavie Solembi, a indiqué que ‘’ce sont des jeunes filles nigérianes qui se préparaient aux examens qui ont enlevées. Pareille pour les lycéennes centrafricaines du Lycée Marie Jeanne Caron, enlevées il y a de cela deux mois et nous sommes sans nouvelles d’elles”.
Selon Mlle Solembi, la dénonciation et la lutte contre les violences basées sur le genre font partie des objectifs du réseau.
”On s’est dit qu’il ne faut pas qu’on baisse les bras. Il faut qu’on se lève et qu’on montre aux gens notre mécontentement”, a-t-elle souligné.

 

 http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=605604#sthash.uMmMLU63.dpuf

François Hollande en Centrafrique : « Il reste beaucoup à faire »

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Lemonde.fr

« Rétablir l’autorité de l’Etat, renouer le dialogue » et « éviter la moindre tentation de partition ». Tels sont les impératifs de l’intervention française en République centrafricaine, a déclaré François Hollande, vendredi 28 février lors d’une visite à Bangui de sept heures, où il a salué l’action des soldats français, qui ont « sauvé des milliers de vie ».

De retour du Nigeria, M. Hollande est passé par la République centrafricaine afin de s’adresser aux militaires de l’opération « Sangaris », dont les effectifs ont été portés à 2 000 hommes.

Dès son arrivée, le président de la République s’est rendu à la base française dans l’enceinte de l’aéroport de Bangui, où il a passé les troupes en revue et fait un point de la situation avec le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, et le commandant de « Sangaris », le général Francisco Soriano.

Les objectifs de l’intervention de la France restent de « rétablir l’autorité de l’Etat, de renouer le dialogue », a déclaré le chef de l’Etat. « ll faut éviter qu’il y ait la moindre tentation de partition [dans] l’est de la Centrafrique », a-t-il ajouté.

« IL RESTE BEAUCOUP À FAIRE »

Depuis le déclenchement de l’opération militaire française, des « progrès considérables ont été accomplis », mais « il reste beaucoup à faire », a souligné M. Hollande devant les soldats, ajoutant que « d’ores et déjà, des milliers de vies ont été sauvées grâce à vous ».

« La mission, c’est de permettre le rétablissement de l’ordre public » pour achever « la transition politique », avec des élections générales qui devraient être organisées en principe au plus tard en février 2015.

« Le défi, c’est la lutte contre tous les ennemis de la paix, sans distinction », a insisté M. Hollande : « Aucun crime ne doit rester impuni. » « Une commission d’enquête des Nations unies sera bientôt en place, et la Cour pénale internationale va ouvrir une enquête préliminaire », a-t-il rappelé.

C’était la deuxième fois que M. Hollande se rendait en République centrafricaine depuis le 5 décembre, date du déclenchement de « Sangaris ». Cette visite a eu lieu alors qu’un imposant convoi d’une cinquantaine de véhicules — blindés et camions — est arrivé jeudi à Bangui en provenance du Tchad pour renforcer les troupes de l’opération française.

RENFORCEMENT DES TROUPES DE « SANGARIS »

Invoquant une situation prégénocidaire, la France a lancé, le 5 décembre, l’opération « Sangaris » aux côtés des forces africaines pour tenter de rétablir la sécurité dans un pays plongé en plein chaos depuis le coup d’Etat des rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans, en mars 2013.

Face aux exactions commises par la Séléka dans les mois qui ont suivi son arrivée au pouvoir, des groupes d’autodéfense chrétiens, les anti-balaka, se sont constitués, commettant à leur tour crimes et pillages. Le haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) estimait mardi qu’au moins 15 000 personnes, essentiellement des musulmans, étaient encerclées et risquaient d’être attaquées par des groupes armés dans l’ouest du pays.

A la mi-février, la France a décidé d’envoyer 400 hommes de plus en République centrafricaine, portant le contingent à 2 000 hommes, et le gouvernement a obtenu mardi l’accord du Parlement pour prolonger l’opération au-delà de quatre mois.

 

Il faut mettre fin à la souffrance des femmes et des enfants qui fuient vers le Cameroun

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Par APO – 04/06/2014

Les directeurs de deux agences des Nations Unies ont appelé aujourd’hui les donateurs à soutenir une réponse rapide qui mettrait fin à la souffrance des milliers de personnes atteintes de malnutrition

 

Les directeurs de deux agences des Nations Unies ont appelé aujourd’hui les donateurs à soutenir une réponse rapide qui mettrait fin à la souffrance des milliers de personnes atteintes de malnutrition ainsi que de celle des femmes et des enfants malades qui fuient la violence en République Centrafricaine (RCA).

La Directrice exécutive du Programme Alimentaire Mondial (PAM) Ertharin Cousin et le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) António Guterres ont souligné la situation désastreuse des personnes vulnérables arrivant au Cameroun de la RCA, qui souffrent souvent de malnutrition aiguë et de maladie.

Près de 90.000 personnes ont fui en traversant la frontière entre la RCA et le Cameroun depuis décembre 2013.

Jusqu’à 2.000 personnes par semaine, la plupart des femmes et des enfants, atteignent le Cameroun en passant par l’un des 30 points d’entrée le long des 700km de frontière. Les taux de malnutrition aiguë chez les réfugiés atteignent entre 20 et 30% selon les dépistages du PAM et du HCR, bien au-dessus du seuil d’urgence de 15%.

“Les femmes et les enfants arrivent au Cameroun dans des états choquants, ils ont dû voyager pendant des semaines, parfois des mois, tout en cherchant de quoi manger. C’est la tragédie la plus récente liée aux effusions de sang qui ont déchiré la RCA. Nous devons tous agir maintenant pour qu’il n’y ait plus d’enfants qui souffrent inutilement. Nous devons intervenir pour sauver des vies et empêcher la situation de s’aggraver”, a déclaré Cousin.

“Après avoir enfin échappé au danger auquel ils faisaient face en RCA, les enfants et les femmes qui ont fui ne doivent pas mourir de malnutrition” a-t-elle ajouté.

“Les besoins des réfugiés qui arrivent au Cameroun sont urgents et il est vital d’agir vite”, a déclaré le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres. “Beaucoup de personnes que nous essayons d’aider sont en train de mourir de faim et sont sévèrement malade, le défi n’est donc pas seulement de donner un abri au réfugiés, il faut essayer de sauver leur vie après leur arrivée.”

Les deux représentants de l’ONU ont déclaré à Rome que, pendant que le PAM et le HCR sauvent des vies, les fonds s’épuisent, alors que le nombre de réfugiés continue d’augmenter à chaque nouveau cycle de violence.

Le PAM a fourni 30 jours de rations alimentaires à 44 700 réfugiés et apatrides depuis le 22 mai. En réponse à l’état désastreux de nombreux nouveaux arrivants de RCA, le PAM a commencé début mai à distribuer des aliments nutritifs à certains points d’entrée et dans les camps de réfugiés.

De la nourriture hautement nutritive est distribuée à tous les enfants de moins de cinq ans à Borgop Lolo, Mbile, Gado Ghiti et Kentzou au Cameroun. Toutes les femmes enceintes et les jeunes mères reçoivent du porridge fortifié.

Deux avions affrétés par le PAM sont arrivés au Cameroun dimanche et aujourd’hui, l’un en provenance de France, le second du Dépôt de Réponse Humanitaire de Dubaï avec à leur bord 127 tonnes de biscuits énergétiques et d’aliments nutritifs prêts à consommer.

Les 90 000 personnes qui ont fui vers le Cameroun sont dispersées dans plus de 300 sites dans les régions de l’Est et d’Adamaoua sur plus de 50 000km2. Le défi logistique pour les atteindre est aggravé par les pluies et les routes en mauvais état, ce qui entraine une détérioration des conditions d’accueil dans les camps de réfugiés.

Plus de 226 000 réfugiés et ressortissants de pays tiers ont fui les violences en RCA depuis septembre. Parmi les réfugiés 86.068 sont au Cameroun, 14.000 au Tchad, 14.141 en République démocratique du Congo, et 8.891 en République du Congo. Tous ont besoin d’aide humanitaire.

Actuellement, les opérations du PAM pour nourrir des centaines de milliers des personnes qui ont fui la RCA vers les quatre pays voisins ont un déficit moyen de 70% ou plus.

Au Cameroun, le PAM a lancé une opération d’urgence pour nourrir 100.000 personnes qui requiert 15 millions de dollars sur huit mois. D’aujourd’hui à fin décembre : au Tchad, le PAM a besoin de 9.7 millions de dollars pour fournir une assistance alimentaire en distribuant de la nourriture et des bons d’achat; en République démocratique du Congo, le PAM lance un appel de 11.6 millions de dollars et en République du Congo le PAM a besoin de 2,7 millions de dollars.

Aujourd’hui, le plan d’intervention régional pour les réfugiés en République Centrafricaine est financé à seulement 9%. Le plan prévoit une intervention du HCR, du PAM et de 13 autres partenaires dans les quatre pays touchés par la crise des réfugiés de la RCA – le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo, et la République du Congo.

 

Centrafrique: les musulmans du PK5 de Bangui demandent leur évacuation

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Calme précaire à Bangui après les violences de vendredi qui ont fait au moins trois morts. Les musulmans du PK5, la dernière enclave musulmane de la capitale, manifestaient ce samedi matin contre la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, pour exiger que les Nations unies évacuent les derniers musulmans de Bangui.

Après les violences de vendredi qui ont fait au moins trois morts à Bangui, la nuit et la matinée ont été plus calmes dans la capitale centrafricaine, dont les rues sont désertes. Les voitures et les commerces ouverts étaient rares ce samedi matin et un hélicoptère militaire français survolait régulièrement la capitale. Un important convoi militaire composé de blindés français et de véhicules des contingents congolais et rwandais de la Misca était déployé notamment sur l’avenue Koudoukou de Bangui.

A l’aide de tractopelles, les militaires ont dégagé ce qui restait de barricades érigées les jours précédents et les grosses pierres qui gênaient la circulation. Sur l’avenue du quartier chrétien de Miskine, les habitants étaient sortis en nombre, certains huant le convoi à son passage. Les habitants de Miskine rencontrés par RFI ce matin insistaient sur le désarmement du PK5, la dernière enclave musulmane de la capitale centrafricaine. « Nous demandons le désarmement du PK5 », nous ont-ils dit.

Marche pacifique contre le désarmement dans le PK5

En fin de matinée, une marche pacifiste a réuni dans ce quartier musulman plusieurs centaines de personnes. « Non à l’injustice de Catherine Samba-Panza », « Non à la partialité et oui à l’égalité et à la liberté pour tous », pouvait-on lire sur certaines pancartes tenues par les manifestants. Vendredi, dans un discours Catherine-Samba Panza promettait de désarmer les troisième et cinquième arrondissements, autrement dit le quartier musulman. La population du PK5 – environ 15 000 personnes – estime que cette mesure est dirigée contre elle. Elle accuse la présidente Samba-Panza de partialité, réclame son départ et demande aux Nations unies de les aider à quitter Bangui. L’inquiétude y est très vive.

« Ce qui nous a choqués, c’est d’abord qu’elle ne nous considère pas comme étant des Centrafricains, explique Saoudi Dodo, le porte-parole de la communauté musulmane du PK5. Pendant les six mois qu’on a connu la crise, on a toujours été agressé mais madame la présidente n’a jamais tenu un discours d’apaisement, même pas un discours pour que l’on arrête tout ce que nous avons vécu. Vous savez, elle est incapable de nous sécuriser ; elle est incapable de nous protéger. Elle ne désarme pas les bandits, les anti-balaka qui nous attaquent mais elle veut nous désarmer nous qui sommes des victimes. Ça c’est une manière claire de nous envoyer à la mort ,vous comprenez ? Nous disons « non », on ne va jamais désarmer ! Nous demandons que l’on nous regroupe et que les Nations unies nous sortent du pays. Tous les musulmans sont prêts aujourd’hui à quitter le Kilomètre 5, à quitter Bangui, à quitter même la République centrafricaine ».

Centrafrique: maigre collecte à la journée du désarmement volontaire

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BANGUI (AFP) – 08.06.2014 19:53 – Par Stéphane JOURDAIN

Une soixantaine de grenades, des machettes, une quinzaine de fusils, des arcs dans le seul quartier musulman mais un bilan plutôt maigre chez les chrétiens pourtant majoritaires: le désarmement volontaire organisé dimanche à Bangui a encore accentué les divergences qui opposent les deux communautés.

Mahomet Abdel est arrivé en tenant la main de son jeune fils, pour déposer deux grenades chinoises à l’occasion de “la journée du désarmement volontaire” organisée par les autorités dans les mairies des huit arrondissements de Bangui et de deux communes limitrophes, Begoua et Bimbo.

“Je ne veux plus avoir de problème, je veux la paix, nous avons beaucoup souffert. J’ai entendu parler de cette journée et j’ai tout rendu”, dit Mahomet, en short et maillot de basket, en sortant de la mairie du 3e arrondissement au coeur du PK-5, l’enclave où vivent reclus les derniers musulmans de Bangui.

Mahomet avait acheté dix grenades à la suite des violences du 5 décembre 2013 quand les anti-balaka, les milices chrétiennes, ont mené une attaque d’envergure visant les ex-rebelles Séléka et plus généralement les musulmans de la ville, qui se sont ensuite vengés.

Chaque grenade coûte 2.500 francs CFA, soit le prix de deux kilos de sucre. Il en a utilisé huit pour “gâter” (abîmer) des anti-balaka. La dernière fois, c’était il y a deux semaines, lors d’un match de foot de la réconciliation organisé entre chrétiens et musulmans. Les choses avaient dégénéré, trois musulmans avaient été décapités.

Au PK-5, près de 200 personnes sont venues dimanche matin rendre des armes. A chaque fois, les soldats des forces africaines récupèrent l’arme, les employés de la mairie relèvent le nom et le numéro de téléphone du déposant, puis une dizaine de femmes applaudissent pour remercier.

Parmi ces femmes, Awa Gonadet est un peu inquiète en voyant les hommes se presser pour rendre les armes: “On a des ennemis partout, comment on va faire?”

Même son de cloche chez Aïssatou Sahada, onze enfants: “Nous les femmes, nous voulons la paix. Mais ce n’est pas fini, ils veulent nous finir”, dit-elle en parlant des anti-balaka dont les attaques à la grenade ou au fusil sur le quartier musulman sont récurrentes.

Devant elles, un homme arrive en vélo et prévient: “je ne donne pas mon nom, pas de photo”. Puis il dépose une grenade et une machette par terre avant de repartir aussitôt. Un autre a envoyé sa femme pour déposer une mitraillette automatique hors d’âge.

Au total, 69 grenades, 62 flèches, 13 arcs, 15 fusils et mitraillettes et quelques 200 munitions ont été récupérés. Sans parler des chapeaux, bottes et gourdes militaires, aiguilles à tricoter… 192 personnes ont répondu à l’appel.

– ‘J’aime mon pays, je désarme’ –

De l’autre côté de la ville, à Bimbo, une commune majoritairement chrétienne, c’est la soupe à la grimace. Deux balles de kalachnikov et une grenade artisanale ont été récoltées en quatre heures. A la mairie du 5e arrondissement, près du PK-5, quelques cartouches et des explosifs.

A Boy-rabé, le fief des anti-balaka, milices à majorité chrétienne, 3 roquettes, 3 obus de mortier, 3 grenades et des munitions de 14-5 ont été récupérées. “C’est normal, ici les gens n’ont pas d’armes, elles sont toutes au PK-5”, se justifie Blondel, tee-shirt blanc

“J’aime mon pays, je désarme volontairement”.

“On nous demande de désarmer, on rapporte les armes. Si les autres ne veulent pas désarmer, c’est leur problème”, s’agace Lawane Ismaël, le représentant de la mosquée Atick du PK-5.

En tournée dans les quartiers à la fin de la journée, le Premier ministre s’est dit “satisfait” par “l’engagement de la population”. “La satisfaction vient de cet engouement populaire et pas de ce qui a été ramassé, car le triple pourrait revenir dans la nuit” de l’étranger, a-t-il dit.

Au PK-5, le Premier ministre a pris lui-même les photos du butin ramassé, au son des youyous des mères de familles rassemblées à la mairie. Pendant ce temps là, dans la rue, des démineurs français se préparaient à récupérer armes et munitions.

 

© 2014 AFP

Centrafrique : premiers retours de soldats français “à partir du 15 septembre”

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06/06/14 (AFP)

Le commandant de l’opération française en Centrafrique, le général Francisco Soriano, indiqué vendredi que le retour de ses soldats commencerait à partir du 15 septembre, avec le relais de la mission de l’ONU.

Interrogé sur la fin prévisible de l’opération Sangaris, lancée le 5 décembre 2013 par le président François Hollande comme une opération “brève, qui n’a pas vocation à durer”, le général a répondu à la radio Europe 1, en évoquant la future mission de maintien de la paix des Nations unies : “nous resterons jusqu’à ce que cette opération soit pleinement opérationnelle”.

“C’est à partir du 15 septembre qu’elle prendra sa capacité opérationnelle. Eh bien nous, nous l’accompagnerons jusqu’à ce qu’elle ait atteint sa pleine capacité, ce qui devrait se faire d’ici la fin de l’année”, a-t-il dit.

A la question de savoir si les premiers retours de soldats de Sangaris pourraient en conséquence intervenir à partir du 15 septembre, le général Soriano a répondu: “C’est exactement ça”.

Interrogé sur les troubles qui persistent en dépit de la présence française, il a observé : “Aujourd’hui, la population musulmane, notamment dans Bangui”, “souffre, c’est une réalité, elle a besoin de sécurité”.

“Il faut reconnaître que les milices anti-balaka exercent une véritable pression sur les populations musulmanes”, a-t-il dit, relancé sur d’éventuels risques d’épuration ethnique.

Mais pour lui “la situation est en train de s’améliorer”. Il en veut pour preuve des retours de musulmans “qui s’étaient réfugiés au Cameroun”.

“Il ne faut pas oublier que la Centrafrique, c’est un pays qui a connu vingt années de crise”, a relevé l’officier.

“Nous ne réfutons pas les problèmes, les difficultés, qui sont encore importants, mais on ne peut occulter tout le travail qui a été fait par la force Sangaris”.

Lu pour vous : Le bilan mitigé de six mois d’opération « Sangaris »

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07/06/14 (Le Monde)

C’était il y a six mois. Le 5 décembre 2013, François Hollande annonçait le déclenchement en urgence de l’opération « Sangaris ». Une nouvelle intervention militaire française en terre africaine, un an après le Mali, une de plus en Centrafrique.

Bangui était alors à feu et à sang. Le matin même, des groupes d’insurgés, les anti-balaka, avaient lancé un assaut sur la capitale. Après avoir repoussé leurs ennemis, les ex-rebelles de la Séléka, alors au pouvoir, imposaient une campagne de représailles à la population. Un carnage.

Six mois plus tard, l’action des forces internationales, 2 000 soldats français et 6 000 africains, a permis de mettre un terme aux massacres de grande ampleur. Mais la République centrafricaine (RCA), en crise profonde depuis des décennies, est loin d’avoir retrouvé la stabilité.

En nombre insuffisant pour un territoire grand comme la France et la Belgique réunies, les militaires étrangers sont les pompiers d’incendies qui s’allument encore en différents points du pays.

La situation humanitaire demeure catastrophique. L’ancienne puissance coloniale attend désormais avec impatience le déploiement d’une opération de maintien de la paix, prévue pour la mi-septembre, pour se désengager progressivement du terrain. Cependant, à Paris comme à Bangui, l’espoir d’une opération brève, « qui n’a pas vocation à durer » selon François Hollande, s’est envolé.

LE NOM DU LÉPIDOPTÈRE

En choisissant le nom d’un lépidoptère local, le sangaris, les stratèges militaires avaient vraisemblablement à l’esprit que cette opération entraînerait un effet papillon. Une réaction en chaîne s’est bien produite, mais pas exactement celle escomptée.

En portant ses premiers coups sur la Séléka, dont les combattants et les cadres sont majoritairement musulmans, l’intervention française a inversé le rapport de force et n’a pu empêcher la vague de vengeances qui s’est abattue sur la minorité civile musulmane. « Nous n’avions pas mesuré le pouvoir de nuisance des anti-balaka, ni anticipé le niveau de haine d’une bonne partie de la population », reconnaît une source officielle à Paris.

Aujourd’hui, la géographie centrafricaine a été entièrement recomposée. Quelques milliers de musulmans subsistent, sous protection des forces africaines ou françaises, dans des enclaves de l’ouest du pays et de Bangui, les autres se sont réfugiés au Cameroun, au Tchad ou dans le nord-est de la RCA, où se sont repliés la majorité des miliciens de la Séléka.

« La Centrafrique est une et indivisible », répètent à l’envi les autorités et tous les responsables politiques locaux. Dans les faits, le pays est aujourd’hui traversé par de multiples lignes de fracture. Le reflux des musulmans dans l’Est a provoqué de facto une césure du territoire, une partie « sous contrôle » des ex-rebelles, l’autre où essaiment différentes factions anti-balaka et de petits groupes armés.

ATONIE POLITIQUE DES AUTORITÉS

Toutes les mouvances sont traversées par des divisions politiques, des logiques mafieuses et des querelles de pouvoir. La France tente d’appuyer les personnalités les plus modérées de chaque camp : les Séléka qui refusent l’idée d’une partition et les anti-balaka qui prônent l’arrêt des violences, mais leur influence sur le terrain est contestée.

L’atonie politique des autorités est également devenue un sujet majeur de préoccupation. Installée au pouvoir le 20 janvier après la démission forcée de Michel Djotodia, la présidente de transition Catherine Samba-Panza et son gouvernement peuvent à juste titre se plaindre de la lenteur d’arrivée des fonds promis par la communauté internationale, mais leur incapacité à engager un réel processus de réconciliation suscite l’exaspération croissante de nombre d’acteurs extérieurs.

L’exécutif centrafricain est une mosaïque où cohabitent mal ses différentes composantes. Alors que les principales personnalités politiques se réservent pour la présidentielle et sont maintenues hors du cercle de décision, l’annonce d’un remaniement ministériel qui tarde à se concrétiser a généré de nouvelles tensions à Bangui.

Le Congo et le Tchad, les deux parrains régionaux qui n’avaient pas « voté » pour Mme Samba-Panza lors de son élection à la tête de la transition, maintiennent la pression sur les autorités mais, selon plusieurs sources diplomatiques, Brazzaville se montre de plus en plus las alors que N’Djamena n’a pas encore digéré l’humiliation de ses soldats, ressortissants et descendants de familles tchadiennes, tous sortis à la hâte de RCA.

Dans ce contexte toujours troublé, l’organisation d’élections en février 2015 se révèle chaque jour plus incertain. Même avec des effectifs plus réduits, la mission des soldats français, qui ne devait initialement durer que six mois, risque fort d’être prolongée.

Cyril Bensimon (envoyé spécial en Centrafrique)

 

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/06/07/le-bilan-mi…

Championnat d’Afrique taekwondo : la RCA représentée par deux athlètes

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Par APA – 07/05/2014

Patrick Doui dans la catégorie de moins de 68 kg et René Christophe Alazoula en moins de 87 kg sont les deux tireurs qui représenteront la RCA

Patrick Doui dans la catégorie de moins de 68 kg et René Christophe Alazoula en moins de 87 kg sont les deux tireurs qui représenteront la RCA au Championnat d’Afrique des nations de taekwondo filles et garçons qui se tiendront mercredi et jeudi à Tunis, a appris APA auprès de la fédération.

”Ces deux athlètes évoluent à l’étranger”, a indiqué le directeur technique adjoint de la Fédération de Takwendo, Justin Blaise Oulandi, précisant que le premier des tireurs ‘’combat ce mercredi et le second demain”.

Ces deux athlètes ont payé eux-mêmes leurs billets et ils évolueront à Tunis sans coach, a-t-on appris

M. Oulandi a souligné qu’avec la décision d’envoyer des athlètes depuis l’étranger, la Centrafrique renonce, ‘’compte tenu des difficultés financières”, à envoyer à Tunis la délégation initiale qu’elle avait confectionnée et qui était composée de trois athlètes et d’officiels.

 

Centrafrique : la radio ”Notre Dame” va s’expliquer sur ses émissions contre les autorités de la transition

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05/06/14 (APA)

Les responsables de radio ”Notre Dame” (RND), avec à leur tête Monseigneur Dieudonné Nzapalahinga, doivent s’expliquer devant le gouvernement sur les écarts de langage constatés ces derniers temps dans leurs émissions interactives, a-t-on appris lors d’une réunion présidée par le Premier ministre.

André Nzapayéké qui rencontrait mercredi les notables de Bangui et des communes de Bimbo et Bégoua dans l’Ombella Mpoko, en prélude à la journée du désarmement du 8 juin prochain, s’est plaint des agissements de la Radio Notre Dame avant de demander à la ministre de la Communication Antoinette Montaigne d’interpeller les responsables de la station.

Le gouvernement reproche à cette station confessionnelle l’aspect ‘’politique politicienne” de ses émissions et sa tendance à inviter des politiques qui lancent des mots d’ordre pour des mouvements d’humeur.

Mardi dernier, au cours de l’émission dénommée ‘’civisme et spiritualité en direct”, Joseph Béndounga, leader d’un parti politique, l’ancien ministre Jean Serge Bokassa, et l’écrivain Mohammar Bengue Bossin, ont profité de l’antenne pour ‘’outrager” la présidente, Catherine Samba-Panza.

En réaction, le chef du gouvernement, André Nzapayéké, exige des explications aux responsables de la station. ‘’Radio Notre Dame est toujours absente des grands évènements touchant la vie de la nation. Peu après, elle donne l’antenne à ceux qui ne veulent pas de la paix pour qu’ils s’acharnent sur la présidente de transition et le premier ministre les traitant des voleurs et d’incapables”, a souligné le chef du gouvernement.

”Pourquoi les tranches d’antenne ne sont-elle pas accordées aux personnes qui veulent la paix sur RND et Radio Ndeke Luka ?”, s’est-il interrogé.

Dans une réaction à chaud, la ministre Montaigne a déclaré : ‘’je verrai le cahier de charges de cette radio pour avoir une idée exacte de leur grille de programmes avant toute autre chose”.

Lu pour vous : Le 5e RHC de Pau part pour une mission de quatre mois en Centrafrique

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07/06/14 (Sud Ouest)

Une trentaine de militaires ont quitté, jeudi, en fin d’après-midi, la base du 5e RHC, le régiment d’hélicoptères de combat de Pau. Ils doivent rejoindre aujourd’hui Bangui, la capitale de Centrafrique dans le cadre de l’opération Sangaris.

Ce détachement participera à la relève du 3e régiment d’hélicoptère de combat pour une mission d’une durée de quatre mois. Au total, à l’issue de deux nouvelles projections sur le terrain, une centaine de Palois auront prochainement rejoint la république centrafricaine. C’est le premier engagement du 5e RHC en Centrafrique qui a communiqué sur la mobilisation six hélicoptères de manœuvre et quatre autres d’attaque.

Le chef du détachement est le lieutenant-colonel Yann Menet, commandant le bataillon d’hélicoptères de manœuvre et d’assaut du 5e RHC. Ils devront évoluer essentiellement dans des zones de forêt, en pleine saison des pluies.

Hier, leur départ a été marqué par une prise de parole du colonel Stéphane Richou, le chef de corps. Celui-ci a non seulement rappelé la difficulté de la mission en pleine « guerre civile ». Mais aussi sa noblesse : « La protection de dizaines de milliers de vies. »

Les familles avec l’Internet

« Votre métier repose sur le professionnalisme, l’engagement et le courage. Votre comportement doit être absolument irréprochable. Vous serez les ambassadeurs du régiment à Bangui, de la ville de Pau et du Béarn », a ajouté le colonel Richou avant de s’adresser aux familles. Pour la première fois, en effet, le 5e RHC mettra en place, d’ici à une dizaine de jours, un forum via l’Internet, de façon à ce que les militaires et leurs épouses puissent communiquer.

Également présente, la première adjointe au maire, Josy Poueyto, a exprimé « l’attachement de François Bayrou, la reconnaissance et la fierté de la ville de Pau. » Elle a, par ailleurs, adressé une pensée aux familles.

http://www.sudouest.fr/2014/06/06/mission-de-quatre-mois-en-…

Centrafrique, le CCFD-Terre Solidaire débloque une aide d’urgence

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http://ccfd-terresolidaire.org/  6 juin 2014

Le CCFD-Terre Solidaire a débloqué une aide d’urgence pour secourir plusieurs centaines de familles de réfugiés peuls centrafricains au Tchad et au Cameroun. Le CCFD-Terre Solidaire soutient également un plaidoyer en faveur de la réconciliation, dans le cadre du « Programme Paix » lancé par le CCFD-Terre Solidaire en 2012 au Tchad, en RCA, au Soudan et au Sud-Soudan. Un important forum de la société civile va se tenir en juin à Bangui, qui permettra de mesurer l’ampleur de la tâche de reconstruction à accomplir.

Une aide d’urgence a été débloquée par le CCFD-Terre Solidaire, à hauteur de 50 000 euros. L’objectif : apporter de la nourriture, des bâches, des moustiquaires imprégnées et des produits de première nécessité à 580 familles de réfugiés centrafricains qui se trouvent au sud du Tchad et à l’Est du Cameroun [1].

Ces centaines de familles sont réparties entre quatre camps de réfugiés (Toktoyo au Cameroun, Mbaïbokoum, Bitoye et Bessao au Tchad). Issues de la communauté peule, de religion musulmane, elles ont fui les violences en République de Centrafrique (RCA). Cette assistance humanitaire apportée aux réfugiés peuls s’inscrit dans le « Programme Paix » du CCFD-Terre Solidaire et ACORD lancé dès 2012 en RCA pour renforcer la société civile et répondre aux trois causes profondes du conflit dans ce pays : la compétition sur les ressources naturelles, les tensions identitaires et la mauvaise gouvernance.

La réconciliation, pas encore une priorité
Une réunion s’est tenue le 1er mars à N’Djamena, capitale du Tchad, entre des représentants d’associations peules du Tchad et de RCA en présence du CCFD-Terre Solidaire. Trois décisions ont été prises : La constitution d’une plateforme sous-régionale d’associations peules, qui se réunira pour la première fois mi-juin à Bertoua au Cameroun, une assistance humanitaire aux communautés réfugiées et un Forum des réfugiés centrafricains pour lancer un processus de retour dans leur pays.

Pour lancer le projet d’assistance humanitaire, deux missions d’enquête ont été réalisées par l’AIDSPC (L’Association pour l’Intégration et le Développement Social des Peules de Centrafrique), avec l’appui d’autres partenaires du CCFD-Terre Solidaire au Tchad et au Cameroun, afin d’évaluer les besoins, des réfugiés. Nombre d’entre eux ne reçoivent à ce jour aucune assistance de la part des agences humanitaires internationales.

Selon Bruno Angsthelm, chargé de mission Afrique : « la société civile centrafricaine, ne mesure pas encore bien les conséquences de l’exil des musulmans et en particulier des peules sur la construction d’une paix durable en Centrafrique. Comment imaginer le futur de pays sans débattre du rôle des uns et des autres, même inconscient, dans cette « chasse » aux musulmans ? Comment concevoir des élections alors que toute une partie de la communauté nationale est en exil ? »

Face à ces enjeux, plusieurs actions sont menées dans le cadre du « Programme Paix » du CCFD-Terre Solidaire et ACORD, programme qui a mobilisé 2 millions d’euros en 2013 pour soutenir et renforcer les sociétés civiles à agir pour une paix durable dans quatre pays (Tchad, RCA, Soudan et Soudan du Sud).
Une « société civile globalement très partisane »

En Centrafrique, le Programme Paix soutient un projet de réhabilitation et de renforcement du lien social dans la région de Bossangoa. Un comité de pilotage réunit les autorités locales et la société civile locale [2]. Un voyage d’échange avec les jeunes leaders associatifs chrétiens et musulmans au Cameroun et au Tchad est prévu début juillet sur entre autre la question du Vivre ensemble. Le programme a permis la publication du 1er numéro d’un bulletin d’information de la société civile.

Un forum de la société civile centrafricaine doit se tenir du 18 au 21 juin à Bangui, pour réfléchir aux actions à venir. « L’objectif consistera à faire une analyse lucide de la situation, en présence d’une société civile globalement très partisane, et d’imaginer ensemble des réponses crédibles », explique Bruno Angsthelm.

L’objectif final pour le CCFD-Terre Solidaire est de voir émerger une société civile plus solidaire et plus ouverte en Centrafrique, pour construire un avenir où la réconciliation ne reste pas un vain mot.

 

[1] Le Centre de Crise du MAE a été sollicité pour renforcer cet appui d’urgence.

[2] Financement UE/CCFD

Centrafrique: “les armes sont partout” à Bangui (Premier ministre)

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(AFP 07/06/14)

 

Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké a jugé que les armes étaient “partout” dans Bangui à l’occasion d’une visite samedi dans la dernière enclave musulmane de la capitale, puis dans le fief des anti-balaka, avant une opération de désarmement volontaire prévue dimanche.

Alors que la population demande avec insistance aux autorités qu’elles désarment les milices à l’origine des violences qui secouent Bangui, le Premier ministre a lancé une opération de désarmement volontaire pour dimanche, sans incitation financière, dans les mairies d’arrondissement de la capitale.

“Si le gouvernement avait ordonné un désarmement obligatoire, il y aurait eu beaucoup de morts et je veux épargner des vies”, a dit en langue nationale Sango le Premier ministre à quelque 200 représentants du quartier du PK-5, l’enclave où vivent reclus les derniers musulmans de Bangui.

“La Centrafrique est un Etat laïque où chrétiens et musulmans doivent cohabiter en bonne intelligence”, a-t-il dit, jugeant que “beaucoup de jeunes sont instrumentalisés par des comploteurs qui veulent en profiter pour prendre le pouvoir”.

Le Premier ministre a ensuite affirmé à la presse que l’opération de désarmement volontaire de dimanche était “extrêmement importante”. “Il ne s’agit pas d’un conflit classique avec un front, deux parties identifiées. C’est un conflit communautaire. On ne sait pas qui est armé, qui ne l’est pas”, a-t-il dit en évoquant “les armes” cachées “sous les lits”.

Il a indiqué que l’opération se déroulerait de 08h à 15h, dans les mairies des huit arrondissements de Bangui et de deux communes limitrophes, Begoua et Bimbo. Les armes seront ensuite récupérées par les forces africaines de la Misca et françaises de Sangaris qui sont en charge du désarmement des groupes armés.

Un peu plus tard, dans l’après-midi, le Premier ministre a reproduit son opération à Boy-rabé, le fief des anti-balaka, ces milices chrétiennes formées contre les ex-rebelles Séléka et qui, plus généralement, traquent les musulmans.

“Tous les quartiers doivent désarmer et en même temps. Si chaque quartier demande à ce qu’un autre quartier désarme en premier, personne ne désarmera jamais”, a-t-il dit sur un ton ferme à la centaine de personnes venues l’écouter.

Bangui a connu un regain de violences après l’attaque de l’église Fatima le 28 mai, au cours de laquelle 17 personnes ont été tuées.

 

Centrafrique : des crimes de guerre commis dans les deux camps (enquête de l’ONU)

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06/06/14 (AFP)

Les enquêteurs de l’ONU ont indiqué jeudi qu’il était prématuré de parler de nettoyage ethnique ou de génocide en Centrafrique, mais ils ont cependant trouvé les preuves que des crimes contre l’humanité ont été commis dans les deux camps.

Une commission d’enquête internationale mise en place par le secrétaire général Ban Ki-moon en janvier a remis jeudi un premier rapport aux membres du Conseil de sécurité.

“Des preuves sérieuses prouvent que des individus dans les deux camps ont commis des crimes violant les lois humanitaires internationales ainsi que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité”, note le rapport dont l’AFP a obtenu copie.

Malgré tout, parler de nettoyage ethnique ou de génocide “est prématuré à ce stade”, tempère le rapport, soulignant que, sans une rapide intervention, les choses peuvent changer.

“Si la communauté internationale ne réagit pas rapidement avec détermination en envoyant davantage de forces de maintien de la paix en Centrafrique, nous pourrions rapidement faire face à une situation se détériorant, qui pourrait conduire à un nettoyage ethnique ou à un génocide”, poursuivent les enquêteurs.

Le Conseil de sécurité avait voté en avril l’envoi de 12.000 casques bleus dans ce pays déchiré par des violences entre chrétiens et musulmans. Mais cette mission de l’ONU n’entrera en action qu’en septembre, prenant le relais de 2.000 soldats français et 6.000 soldats de l’Union africaine.

Depuis la prise de pouvoir de la rébellion Séléka en mars 2013, renversée en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent, rythmée par les exactions de l’ex-rébellion à majorité musulmane en déroute, et celles des milices anti-balaka. Ces exactions contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

CENTRAFRIQUE : LA MISCA BURUNDAISE TUE DEUX MANIFESTANTS DEVANT LA MINUSCA

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Publié par CENTRAFRIQUE LIBRE le 30 mai 2014

Deux manifestants dont une femme ont été tués à bout portant  ce vendredi par les soldats burundais de la MISCA devant le siège des nations Unies (MINUSCA) à Bangui.

Alors que plusieurs personnes, plus d’un millier manifestent devant la MINUSCA, des soldats de la Misca burundaise, stationnés à au moins 500 mètres ont tiré sur la foule, provoquant la mort de deux personnes. Ces manifestants ont tenté de progresser vers la base de la Misca. Cette situation a provoqué la colère de la foule qui a décidé de ne plus quitter les lieux.

Ils ont barricadé la route, empêchant toutes circulations aux engins, même pas les véhicules militaires. La manifestation s’est spontanément tournée contre ces troupes. « Nous voulons le départ des burundais, le désarmement dans le KM5 et le réarmement des forces armées centrafricaines », se sont des messages forts lancés à travers la capitale, contre les tueries de Fatima.

Selon des sources concordantes, au moins une cinquantaine de personnes auraient été tuées par les musulmans armés dans l’église de Fatima et autres quartiers du KM5. Les troupes burundaises sont accusées de laisser passer ces hommes en armes,  à bord de trois Pick-up pour tirer sur les déplacés mercredi et prendre une quarantaine d’eux en otage avant de les tuer la même nuit.

Jusqu’en fin de la matinée, la situation reste tendue et les manifestants ont décidé de faire entendre leurs voix.

 En direct du théâtre de la révolution depuis Bangui Vianney NGBANDI