RCA: interrogations autour du rôle et des intentions de la Seleka

Publié le 14 juin 2014 , 3:45
Mis à jour le: 15 juin 2014 4:34 am

06/06/14 (RFI)

 

En RCA, la présidence centrafricaine réagit à la réorganisation de la Seleka. Lors d’un congrès à Ndélé, le mouvement a annoncé la création d’une coordination politique et d’un état-major basés à Bambari. Des informations confirmées sur RFI par Eric Neris Massi, numéro quatre de la coordination qui a notamment déclaré que la Seleka souhaitait la paix. Du côté de la présidence centrafricaine, on est sceptique.

« On doit comprendre que, en même temps qu’on cherche la paix, qu’on est une organisation qui n’a pas pour vocation d’aller dans le sens de la paix, mais peut-être beaucoup plus, dans le sens de la reconquête du pouvoir », pense Anicet Clément Guiama Massogo, le porte-parole de la présidence centrafricaine.

Pour lui, ce qui est le plus évocateur, c’est l’instauration d’un état-major : « Est-ce que vous imaginez que dans un pays, il peut y avoir deux états-majors. Il n’est pas question que Bambari soit envahie par l’ex-Seleka. Toute l’organisation de l’ex-Seleka si elle n’est pas trop visible à Bangui, elle l’est dans une autre partie du pays qui n’est pas toujours sous le contrôle des autorités de la transition ».

Partition de fait ?

Ce qui transparaît pour la présidence, c’est le risque de partition du pays. La Seleka s’en défend, mais Anicet Clément Guiama Massogo elle ne fait plus aucun doute : « Il y a une partition de fait que nous déplorons et contre laquelle nous travaillons pour que cela puisse ne pas exister. Ceux des Seleka ou des anti-Balaka qui veulent véritablement aller à la paix sans que cela se fasse dans la duplicité, que ceux-là montrent les gages de bonne volonté. On ne peut pas continuer dans ce jeu de cache-cache indéfini ».

Une Seleka divisée

Le pouvoir centrafricain se retrouve en plus face à une ex-rébellion partagée entre ses anciens et nouveaux leaders. Mohamed Dhaffane est-il derrière les événements de Bambari fin mai au cours desquels des éléments de la Seleka s’étaient heurtés à des soldats français ? Sur RFI mardi, Eric Massi, membre de la coordination politique de la Seleka le mettait en cause.

Celui qui était le deuxième vice-président de la Seleka et qui n’a aujourd’hui plus de fonctions officielles se défend : « Je ne reconnais pas avoir donné des instructions pour que l’on s’attaque aux forces internationales. Je suis un homme politique. Je dois contribuer à ramener la paix et c’est ça qui fait ma notoriété depuis toujours. La Sangaris est une force mandatée par les Nations unies pour ramener la paix dans ce pays. Et donc ce que moi j’ai refusé dès le départ, c’était le désarmement comme cela a eu lieu à Bangui et qui a laissé des conséquences assez néfastes ».

Mohamed Dhaffane évoque même un début de collaboration avec les forces internationales : « Maintenant, nous avons commencé avec la Sangaris, la Seleka, la Misca a commencé à accorder nos violons pour essayer de nous entendre sur les mesures de confiance, les modalités de mises en œuvre des mesures de confiance. On commence à aller dans le bon sens et les choses vont rentrer dans l’ordre. On commence à se comprendre. Mais dire que moi, je donne des instructions pour attaquer Sangaris, c’est faux ».

■ A Bambari, la sucrerie reprend du service
Les employés de la sucrerie de la SUCAF ont repris le chemin du travail début mai. Un soulagement pour ces employés, au chômage technique depuis un an et demi.

Alors qu’à Bangui, le retour à la normale se fait attendre et les Banguissois qui vivent du fleuve Oubangui Chari font face à de sérieuses difficultés. Le poisson se fait rare et la concurrence sévère.

http://www.rfi.fr/afrique/20140606-rca-interrogations-autour…

 

 

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