Quel bilan pour les gouvernements militaires en Afrique de l’Ouest ?

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Quel bilan pour les gouvernements militaires en Afrique de l’Ouest ?

 

Quel bilan pour les gouvernements militaires en Afrique de l’Ouest ?
Abdoulaye Maïga, actuel premier ministre de transition du Mali. CopyrightDR

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Lutte contre le terrorisme, élections libres, redressement économique… En Afrique de l’Ouest, les pouvoirs militaires en place ont promis monts et merveilles à leurs populations respectives. Point sur la situation, en 2025.

 

Pour les populations concernées, le constat semble amer. S’il y a bien des promesses que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont tenu, c’est tout d’abord de vouloir rompre avec les alliances historiques régionales et internationales pour se réorienter vers la Russie et d’autres puissances étrangères. Pour rappel, les trois pays sont sortis en même temps de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 29 janvier 2025, pour protester contre des sanctions jugées « illégales et inhumaines ».

La liste des promesses tenues par les trois dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) peut s’arrêter ici. En effet, c’est à un renforcement du pouvoir militaire et à un accroissement des restrictions des libertés auxquels les populations nigériennes, maliennes et burkinabè sont confrontées. La charte de Transition promise par le pouvoir burkinabè dès septembre 2022 n’a pas vu le jour. Le chef de la junte s’était aussi engagé à respecter les engagements pris par son prédécesseur, en particulier sur l’organisation d’élections.

 

La question des referendums

 

La situation est identique au Niger. Dans un manifeste publié en février 2024, le pouvoir en place annonçait l’élaboration d’un nouveau code électoral et d’une nouvelle Constitution, suivie d’« élections libres, transparentes, indépendantes ». La période de transition « ne saurait aller au-delà de trois ans », avait-il promis sur les antennes de la télévision nationale, précisant que sa durée serait déterminée à l’issue d’un dialogue national inclusif.

 

Les mois ont passé et la consultation populaire attend toujours. Pire. En fait d’élections libres, les autorités ont été (auto)proclamées pour au moins cinq ans, le 26 mars dernier. Au cours de cette cérémonie, la Charte de la Refondation qui permet un « recours au référendum populaire pour permettre au peuple d’exprimer sur tout projet d’installation de bases militaires étrangères » dans le pays a été promulguée. Elle fixe également à cinq ans la durée minimum du mandat qui pourra évoluer en fonction de la situation sécuritaire du Niger. A l’issue de la cérémonie, le pouvoir en place a signé une ordonnance portant dissolution des partis politiques.

 

Quid des élections transparentes ?

 

Quant au Mali, les autorités avaient annoncé à leur prestation de serment en juin 2022, des coupes budgétaires dans le train de vie de l’État, le soutien aux agriculteurs, aux services de santé, et de redistribuer de l’eau potable sur l’ensemble du territoire. Aucune n’a été suivie d’effet, à commencer par l’emblématique budget de la présidence de Transition. Il est passé de 12 milliards FCFA (MdFCFA) en 2020 à 16 MdFCFA en 2022, avant de descendre à 15  MdFCFA. En 2024, il a grimpé à 17,5 MdFCFA et dépassera les 17,7 MdFCFA en 2025. Après plus de quatre et demi de pouvoir sans partage, il a été demandé en novembre dernier au Premier ministre, de « créer les conditions nécessaires à l’organisation d’élections transparentes et apaisées qui devront mettre un terme à la transition ». Sans échéances claires ni aucun détail sur ce futur processus électoral, l’incertitude demeure quant à la capacité du pays à s’engager dans la voie d’une gouvernance démocratique stable.

 

Focus sur la lutte contre le terrorisme

 

C’est surtout sur la lutte contre le terrorisme que l’échec de l’AES est patent. En effet, le Sahel reste l’épicentre du terrorisme, selon le dernier rapport du groupe de réflexion Institute for Economics and Peace (IEP) publié début mars. Au cours de l’année 2024, plus de la moitié des actes terroristes recensés dans le monde (3885 sur 7555) ont été enregistrés au Sahel, dont une majorité dans les trois pays que sont le Burkina Faso (1532 tués), le Mali (604) et le Niger (930).  Les trois pays continuent d’être les plus touchés, de manière constante, depuis 2017. La force commune de 5000 soldats annoncée le 29 janvier dernier et destinée à lutter contre le phénomène est loin d’être prête. Les États majors en sont encore à se demander quelle stratégie commune adopter, cela avant même d’avoir le budget nécessaire pour la rendre opérationnelle. Là encore, « le peuple saura attendre »….

 

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