Abandon de l’enquête sur l’attentat qui a tué Habyarimana

L'ancien président Juvenal Habyarimana en 1990
L’ancien président Juvenal Habyarimana en 1990

 

Bangui, République centrafricaine, 03 juillet 2020 ( Corbeaunews-Centrafrique). La cour d’appel de Paris a confirmé le non-lieu rendu dans l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais qui allait déclencher le génocide au Rwanda

 

Le 21 décembre 2018, les juges antiterroristes chargés du dossier, avaient indiqué n’avoir pas suffisamment de charges pour renvoyer aux assises neuf membres ou anciens membres de l’entourage de Paul Kagame.Pour Gerd Hankel, expert en droit international à l’Institut pour la recherche sociale de Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, “avec ce non-lieu, on ne saura peut-être jamais, qui a été l’auteur de cet attentat déclencheur de ce génocide” qui a fait plus de 800.000 morts selon l’ONU, principalement dans la minorité tutsi.

Rappel des faits

Le 6 avril 1994, l’avion transportant Juvénal Habyarimana, un Hutu, et le président burundais Cyprien Ntaryamira avait été abattu pendant sa phase d’atterrissage à Kigali par au moins un missile. Les enquêteurs français, saisis en 1998 après la plainte des familles de l’équipage, ont longtemps privilégié la responsabilité des rebelles tutsi menés par Paul Kagame avant de s’orienter un temps – et sans davantage aboutir – vers une implication d’extrémistes hutus, soucieux de se débarrasser d’un président trop modéré à leurs yeux.

 

Un pourvoi en cassation

Les avocats des familles des victimes de cet attentat ont fait appel de la décision de justice, espéraient que la justice ordonne la réouverture des investigations afin de se faire communiquer un rapport de 2003 du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui attribuait la responsabilité de l’attaque au clan Kagame.

Me Philippe Meilhac, l’avocat de la veuve Agathe Habyarimana, a dénoncé une “chape de plomb” et “une connotation politique omniprésente” dans ce dossier, citant en exemple les dernières déclarations de Paul Kagame.

 

Par : DW français