mercredi, décembre 18, 2024
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Élections locales en RCA : Un financement gouvernemental dérisoire, symbole d’une souveraineté en péril

Élections locales en RCA : Un financement gouvernemental dérisoire, symbole d’une souveraineté en péril

 

Centrafrique : Le gouvernement centrafricain rapatrie les réfugiés centrafricains du Congo Démocratique 396 réfugiés centrafricains vivant au Congo Démocratique sont de retour à Bangui jeudi 21 novembre 2019 avec le concours des gouvernements Centrafricain, Congolais et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Ils ont été accueillis ce matin au port Amont par les autorités centrafricaines et congolaises. Il s’agit d’une première vague des 1 000 réfugiés centrafricains présents sur la terre congolaise, qui ont été ramenés volontairement grâce à la signature d’un accord tripartite entre le HCR, le gouvernement Centrafricain, de la RDC et du HCR au mois de juillet dernier. Ce cadre juridique encadre le retour volontaire des 400 réfugiés centrafricains dans la dignité et la sécurité. Pour Virginie Baïkoua, ministre de l’action humanitaire, « Des dispositifs sécuritaire, sanitaire, judiciaire ont été pris pour faciliter ce retour. 396 de nos compatriotes, sur les 4000 au RDC, ne sont plus des réfugiés, c’est avec beaucoup de sentiments que nous les avons accueillis », a déclaré Virginie Baïkoua. Des mesures sanitaires ont été prises par la Centrafrique craignant d’être exposée par le virus Ebola qui sévit depuis un an au Congo. Pour cela, une équipe de veille et de contrôle a été installée sur le rivage, « une équipe de surveillance et de lavage des mains est installée. Des appareils de détection des signes d’Ebola nous ont été remis. Au cours de ces observations, quelques personnes ont une température au-dessus de 38°c », a relevé la responsable du centre ambulant de santé, Emma Mbilinaguéra Babo. A en croire le Représentant du HCR en Centrafrique, Buti Kale, ce n’est qu’une première série des retours volontaires qui seront « organisés hebdomadairement pour favoriser le rapatriement total des réfugiés centrafricains au Congo Démocratique », a annoncé Buti Kale. Il y a quelques jours, les réfugiés du Cameroun sont aussi rapatriés par les gouvernements centrafricains et Camerounais encadrés par le HCR à Berberati. Ces retours ne concernent que les zones où la sécurité revient peu à peu. Cédric Wa-Gomba des-électeurs-en-rang-devant-un-bureau-de-vote-le-31-mars-2016-à-Bangui-par-ANE-1 Centrafrique : Le pays se dote d’un nouveau comité stratégique d’appui au processus électoral
Des électeurs en rang devant un bureau de vote le 31 mars 2016.

 

Bangui, CNC. Le gouvernement centrafricain vient de poser un acte qui frise le ridicule dans sa tentative désespérée d’organiser des élections locales en juillet 2025 en RCA. Vendredi dernier, le ministre de l’Administration du territoire, Bruno Yapendé, a remis un chèque de 400 millions de francs CFA au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), censé représenter la contribution de l’État à ces scrutins. Cette somme dérisoire révèle l’amateurisme et l’incompétence d’un pouvoir aux abois.

 

Élections locales en RCA :  un financement gouvernemental indigent, symbole d’une souveraineté en péril

 

Le Premier ministre Félix Moloua tente de justifier cette aumône en évoquant un “contexte international difficile”. Pourtant, les experts estiment le coût réel de ces Élections locales en RCA entre 4 et 9 milliards de francs CFA. Le gouvernement prétend participer à un événement majeur avec à peine 10% du budget nécessaire, une aberration qui en dit long sur le sérieux de l’opération.

 

“C’est une honte nationale de voir notre gouvernement mendier pour organiser ses propres élections”, s’indigne Firmin Jean Mbeko, analyste politique à Bangui. “Comment peut-on parler de souveraineté quand on dépend à ce point de l’aide étrangère pour un acte aussi fondamental que des élections locales ?”

 

Certes, d’autres contributeurs comme l’Union Européenne, certains pays africains voisins comme le Cameroun, les Nations Unies et la MINUSCA ont également promis leur soutien. Mais le fait que l’État centrafricain ne puisse apporter qu’une fraction du budget nécessaire soulève de graves questions sur sa capacité à gouverner.

 

Élections locales en RCA  : une légitimité constitutionnelle douteuse

 

Ces Élections locales en RCA , les premières depuis plus de 30 ans, sont censées valider la nouvelle Constitution promulguée le 30 août 2023. Or, ce texte fondamental est contesté par l’opposition qui dénonce son illégalité et refuse de participer au scrutin.

 

“Le pouvoir cherche à légitimer sa Constitution bancale à travers ces élections factices”, affirme un activiste de la société civile centrafricaine. “Nous ne cautionnerons pas cette mascarade électorale qui bafoue les principes démocratiques“.

 

Un PNUD complice d’une opération douteuse

 

Le rôle du PNUD dans cette opération pose également des questions. L’organisation onusienne accepte de cautionner un processus électoral manifestement sous-financé et contesté, au risque de compromettre sa crédibilité.

 

“Le PNUD se rend complice d’une opération qui n’a aucune chance d’aboutir à des élections crédibles”, dénonce Salomon Bara Ngoulo. “Cette institution devrait au contraire exiger des garanties de transparence et un financement adéquat”.

 

Élections locales en RCA :  un avenir démocratique en péril

 

“Si le gouvernement peine déjà à financer des Élections locales en RCA , comment fera-t-il pour les législatives et la présidentielle prévues en décembre 2025 ?”, s’interroge Marie Mbari. “On se dirige vers des simulacres d’élections, comme le référendum de juillet 2023.”

 

Le spectre d’élections factices plane en effet sur ces scrutins. Le président Kongoboro lui-même n’avait-il pas déclaré qu’il avait “besoin seulement des urnes au bureau de vote, mais pas des électeurs” ? Cette attitude méprisante envers le processus démocratique laisse présager le pire pour l’avenir politique du pays.

 

L’Autorité Nationale des Élections (ANE) prétend se préparer à la révision du fichier électoral. Mais avec quels moyens ? Cette annonce semble relever davantage de la communication que d’une réelle préparation technique.

 

Le gouvernement centrafricain, en organisant cette parodie d’élections locales, démontre son mépris pour la démocratie et les aspirations du peuple. Ce simulacre électoral à 400 millions ne trompera personne et ne fera qu’aggraver la crise de légitimité qui mine les institutions du pays. La République Centrafricaine mérite mieux qu’un pouvoir incapable d’assumer ses responsabilités les plus élémentaires.

 

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