Corbeau News Centrafrique: 27-11-2014, 03h22.
En Centrafrique, l’Assemblée de transition (le CNT) travaille depuis une semaine sur la réforme du code électoral. Ses membres devront se prononcer sur la biométrie et le découplage des élections présidentielles et législatives – deux innovations voulues en 2013, mais jugées complexes et coûteuses aujourd’hui. Mais mercredi, le CNT a renvoyé sa copie au gouvernement en demandant plus de concertation sur le sujet.
Quand, en 2013, les membres de l’Assemblée de transition avaient rédigé le code électoral centrafricain, ils avaient veillé à introduire dans la loi un certain nombre de garanties de crédibilité pour les scrutins à venir. Parmi elles : la nécessité du recours à la biométrie et l’obligation de découpler les élections législatives et présidentielles, avec entre les deux scrutins un délai d’au moins trente jours.
Un an plus tard, la donne a changé. Le processus électoral a pris du retard. La biométrie apparaît de plus en plus comme longue à mettre en place et coûteuse : elle demandera 37 milliards de francs CFA, selon les évaluations de la communauté internationale. Le découplage des élections lui, conduira à organiser cinq jours de scrutins différents : un référendum constitutionnel, deux tours de présidentielle, deux autres de législatives. Des coûts que les partenaires de la Centrafrique se refusent à prendre en charge.
Eviter d’autres crises
Le gouvernement de transition a déposé sur le bureau du CNT un projet de toilettage du code électoral – toilettage qui permettrait donc de réduire le coût du scrutin et faire en sorte que les élections puissent avoir lieu dans les délais prescrits. Les membres du Parlement de transition ne se prononcent pas pour l’instant sur le fond. Ils ont décidé mercredi de renvoyer au gouvernement sa copie en rappelant que, selon les textes, un tel projet doit faire l’objet d’une plus large concertation avant de leur être soumis. « Il faut faire le travail comme il se doit pour que ce qui va être décidé ne crée pas d’autres crises », a ainsi expliqué à RFI le président de la Commission des lois, Blaise Fleury Hotto.
©RFI