L’évolution de Djaligué : du cauchemar carcéral aux rêves du massacre des Centrafricains

Publié le 16 novembre 2023 , 7:20
Mis à jour le: 16 novembre 2023 10:50 am

L’évolution de Djaligué : du cauchemar carcéral aux rêves du massacre des Centrafricains

 

Monsieur Aboubacar djaligué alias Kouroukoutou, Chef du groupe rebelle Siriri actif entre 2017 et 2018 dans la Mambéré-Kadéi
Monsieur Aboubacar Djaligué alias Kouroukoutou, Chef du groupe rebelle Siriri actif entre 2017 et 2018 dans la Mambéré-Kadéi

 

 

Bangui, 17 novembre 2023 (CNC) – Le paysage politique et sécuritaire de la République centrafricaine est souvent marqué par des revirements spectaculaires et Aboubacar Djaligué, ancien chef rebelle du mouvement Siriri, également connu sous le nom de Kourkoutou, Kourkoutou, n’échappe pas à cette tendance. Récemment, ses déclarations ont suscité des controverses, passant d’un appel au massacre de ses compatriotes centrafricains à une position en faveur du chef rebelle tchadien Baba Laddé. Cet article se penche sur ce revirement et examine de près ses déclarations discordantes à la méthode Gouandjika.

 

Le passé tumultueux d’Aboubacar Djaligué :

 

L’histoire de cet ancien chef rebelle Aboubacar Djaligué, alias Kourkoutou, est marquée par des éclats de violence verbale et des positions extrêmes qui ont profondément divisé la scène sécuritaire en Centrafrique. Alors qu’il se trouvait derrière les barreaux au Cameroun, Aboubacar Djaligué alias Kourkoutou, ne se retenait pas de prononcer des appels virulents au massacre, laissant entrevoir une vision politiquement tumultueuse.

 

Monsieur Aboubacar djaligué alias Kouroukoutou, Chef du groupe rebelle Siriri actif entre 2017 et 2018 dans la Mambéré-Kadéi
Monsieur Aboubacar djaligué alias Kouroukoutou, Chef du groupe rebelle Siriri actif entre 2017 et 2018 dans la Mambéré-Kadéi

 

Durant son emprisonnement, ses déclarations incendiaires faisaient écho aux échos de la division qui règne dans son pays natal. Il ne ménageait ni les chrétiens ni les musulmans, prônant un bain de sang comme le seul moyen de parvenir à la paix et à la réconciliation. Cette période a vu émerger un Aboubacar Djaligué déterminé, prêt à aller jusqu’à sacrifier les liens familiaux au nom de ses aspirations politiques.

 

L’appel au massacre n’était pas seulement une déclaration rhétorique, mais plutôt une manifestation de la frustration profonde de Djaligué, enfermé, impuissant, affamé et amaigri face à l’évolution des événements dans son pays. Ses propos véhiculés au sein des éléments des groupes armés à l’époque, ont cristallisé les tensions ethniques et religieuses déjà palpables en République centrafricaine.

 

Ce chapitre sombre de son passé en prison a façonné la perception de Aboubacar Djaligué au sein de la communauté centrafricaine. Nombreux sont ceux qui, à l’époque, remettaient en question sa stabilité mentale, se demandant si ces déclarations étaient le fruit d’un esprit perturbé par la captivité.

 

Cependant, alors que le temps avançait, une nouvelle ère a semblé se dessiner. La libération de Aboubacar Djaligué a marqué le début d’une transformation radicale, suscitant des interrogations sur la sincérité de ses prises de position précédentes. Son passé tumultueux demeure un témoignage captivant des extrêmes que la politique peut engendrer et soulève la question cruciale : un homme peut-il vraiment changer du tout au tout, ou ses déclarations passées continuent-elles de le hanter dans la sphère actuelle ?

 

Le double discours sur la présence des rebelles tchadiens :

 

La récente rhétorique d’Aboubacar Djaligué a pris une nouvelle dimension ambiguë lorsqu’il aborde la question de la présence des rebelles tchadiens en République centrafricaine. Autrefois fervent défenseur de l’accueil des leaders rebelles centrafricains au Tchad, sa position semble évoluer de manière contradictoire depuis sa sortie de prison, en faveur de la recherche de son bien-être social.

 

Aboubacar Djaligué, qui louait précédemment le geste du Tchad à la demande de la CEAC, s’exprime désormais contre le Tchad et exprime toute sa reconnaissance à Touadera en faveur de la présence et l’accueil fait au chef rebelle tchadien Baba Laddé à Bangui. Cette apparente incohérence soulève des interrogations sur les motivations réelles de Djaligué et sur la solidité de ses convictions politiques.

 

Il semble avoir oublié le contexte dans lequel le Tchad avait accueilli les leaders rebelles centrafricains, agissant en réponse à un appel de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEAC). En minimisant cette dimension, Aboubacar Djaligué compromet la crédibilité de son discours, laissant planer le doute sur la cohérence de sa pensée politique.

 

Le revirement de Djaligué soulève également des questions sur ses alliances politiques. Alors qu’il défendait autrefois les intérêts des groupes armés, il semble désormais soutenir le président putschiste Faustin Archange Touadera, laissant les observateurs politiques perplexes quant à ses véritables allégeances.

 

Cette dualité dans le discours de Djaligué crée une atmosphère d’incertitude politique en République centrafricaine. Les citoyens, déjà méfiants en raison de son passé tumultueux, se demandent si son changement de position est le fruit d’une réelle évolution politique ou simplement une stratégie opportuniste pour maintenir sa présence sur la scène politique.

 

En fin de compte, le double discours de Djaligué ajoute une couche supplémentaire de complexité à la dynamique politique en République centrafricaine, laissant la population et les observateurs politiques dans l’expectative quant à la véritable nature de ses intentions.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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