Les exactions des soldats FACA sur les usagers de l’axe Berberati – Gamboula : un problème croissant pour la population

Publié le 18 octobre 2023 , 7:15
Mis à jour le: 18 octobre 2023 2:06 pm

Les exactions des soldats FACA sur les usagers de l’axe Berberati – Gamboula : un problème croissant pour la population

 

Marché de Nassolé à 53 kilomètres de Berberati sur l'axe de Gamboula
Marché de Nassolé à 53 kilomètres de Berberati sur l’axe de Gamboula. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 19 octobre 2023 (CNC) – La situation des contrôles militaires sur les routes en Centrafrique et surtout sur celles de la préfecture de la Mambéré-Kadéi en République centrafricaine est devenue insupportable pour les usagers en raison des actes de racket et de corruption commis par les soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) sur les multiples barrages routiers. Ce phénomène persistant a des répercussions néfastes sur les activités économiques et commerciales de la région, ainsi que sur le bien-être de la population locale.

 

Le retour du racket routier

 

Ces actes de racket et de tracasseries routières ont repris de plus belle dans la préfecture de la Mambéré-Kadéi, créant un climat de frustration et de mécontentement chez les usagers. La principale cause de ces problèmes est l’érection de nombreux checkpoints par les forces de défense et de sécurité, notamment les soldats des FACA, le long de l’axe Berberati – Gamboula.

 

Pour ceux qui empruntent cette route, la situation est particulièrement pénible. En partant de Berberati en direction de Gamboula, un trajet d’à peine 30 kilomètres jusqu’au village de Babaza implique de passer par trois barrages tenus par les soldats FACA. Le premier se situe à 10 kilomètres de Berberati, le deuxième à 17 kilomètres, et le troisième à 30 kilomètres. Vingt kilomètres plus loin, au village de Nassolé, se trouve un quatrième checkpoint des soldats FACA. À chacun de ces barrages, les soldats exigent des taxes de passage obligatoire, communément appelées “formalités”. Il est devenu une règle pour les passagers de donner de l’argent lors de ces contrôles routiers.

 

Des taxes qui impactent la population

 

Ces taxes varient en fonction du type de véhicule et de la situation. Par exemple, les taxis-motos sans passagers à bord voient leurs taxes passer de 500 à 1000 francs CFA. Les passagers eux-mêmes sont également soumis à des taxes, qui augmentent si des bagages sont présents. Les charges illégales imposées aux usagers finissent par se répercuter sur les prix des produits vendus sur les marchés locaux, fragilisant ainsi les activités économiques de la région.

 

Réactions à Nassolé

 

Les exactions des soldats FACA atteignent leur apogée à Babaza, où les usagers subissent des abus fréquents. La situation est encore pire à Nassolé, à 53 kilomètres de Berberati, dans la commune de Ouakanga, où les délégués des commerçants et des conducteurs de taxis-motos se plaignent de manière véhémente.

 

Madame Nambona Janette, déléguée des commerçants, souligne que les tracasseries routières entravent leur capacité à ravitailler le marché local en produits alimentaires. Les multiples barrages des FACA et des policiers, combinés aux taxes de passage, affectent sérieusement leurs activités. Elle met également en garde contre la répercussion de ces dépenses sur les prix des produits, mettant en péril le pouvoir d’achat des habitants.

 

De leur côté, les conducteurs de taxis-motos se plaignent également des exactions des soldats FACA. Loïc Maléndocko, un jeune délégué des conducteurs de taxis-motos de Nassolé, appelle les autorités à prendre des mesures pour mettre fin à ces abus. Il décrit comment les soldats FACA réquisitionnent régulièrement leurs motos pour des opérations, parfois de plusieurs jours, sans aucune compensation financière. Lorsque les conducteurs tentent de revendiquer leurs droits, ils sont arrêtés, maltraités, voire emmenés de force dans la base des soldats.

 

Il est essentiel que le gouvernement agisse pour résoudre ce problème qui nuit à la population locale. Une réglementation des pratiques des soldats FACA sur les barrages routiers et une surveillance accrue sont nécessaires pour mettre fin à ces abus et restaurer la confiance des usagers dans les forces de sécurité. Les responsables locaux et nationaux doivent prendre des mesures pour garantir la sécurité et le bien-être des citoyens sur les routes de la préfecture de la Mambéré-Kadéi.

 

Bertrand Siri

Berbérati pour Corbeau News Centrafrique

 

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