Les déplacés du Pk3 à Bocaranga : Une tragédie humanitaire Ignorée

Publié le 1 février 2024 , 5:00
Mis à jour le: 1 février 2024 7:44 am

Les déplacés du Pk3 à Bocaranga : Une tragédie humanitaire Ignorée

 

Les abris des déplacés internes de Bocaranga
Les abris des déplacés internes de Bocaranga. CopyrightCNC

 

 

Bocaranga, 02 février 2024 (CNC) – Au cœur de la République centrafricaine, la tragédie des déplacés internes du PK3 à la sortie de Bocaranga sur l’Axe de Bozoum reste une réalité déchirante. Plus de 1 500 personnes endurent des conditions humanitaires éprouvantes, dépourvues d’eau potable, d’accès aux sous-localités et non protégées contre les feux de brousse. En provenance du Cameroun, ces anciens réfugiés ont presque tout perdu en retournant dans leur localité d’origine en 2020. Leur quotidien est marqué par la privation de moyens de subsistance, le manque d’accès à l’éducation pour leurs enfants, et une eau non potable qui expose la communauté à des risques sanitaires considérables. 

  

La situation critique des déplacés du PK3 se cristallise dans le dénuement quotidien. Les 1 537 personnes vivant sur le site du PK3 depuis leur retour en 2020 sont abandonnées, affirmant que ni le gouvernement, ni les acteurs humanitaires ne répondent à leurs besoins fondamentaux. Les frais de scolarité sont devenus un obstacle infranchissable, privant les enfants d’éducation, perçue comme l’avenir de la communauté. L’accès difficile à l’eau potable depuis 2022 expose la population à des risques sanitaires graves, aggravés par des conditions de vie précaires. 

 

 

Pancarte indiquant le site des personnes déplacées internes au pk3 de Bocaranga
Pancarte indiquant le site des personnes déplacées internes au pk3 de Bocaranga. Copyright

 

Les témoignages poignants révèlent la vulnérabilité croissante des déplacés face aux maladies, à l’insécurité alimentaire et aux catastrophes naturelles. Les autorités locales, bien qu’efforçant de répondre aux préoccupations, sont limitées dans leurs moyens humanitaires. Brigitte Fanet, résidente du site, exprime la détresse quotidienne, décrivant des habitations de fortune, l’expulsion des champs, et une exposition constante aux éléments sans ressources pour se rendre à l’hôpital. 

  

Ali Soumaïla, secrétaire général de l’association des retournés de Bocaranga, souligne l’insuffisance du plan de réponse humanitaire, qui néglige leurs besoins essentiels et entrave leur réintégration communautaire. La demande pressante est adressée au gouvernement et aux ONG pour un soutien crucial, incluant la construction de logements adéquats. 

  

La crise sécuritaire persistante dans le nord de la RCA ajoute une dimension supplémentaire à la tragédie. La menace constante pèse sur la vie des habitants de Bocaranga, entravant toute tentative de réinsertion des victimes des conflits armés. La réponse humanitaire actuelle semble impuissante face à cette réalité complexe, nécessitant une approche plus nuancée et critique. 

  

La situation des déplacés du PK3 à Bocaranga est bien plus qu’une crise humanitaire locale. C’est un reflet poignant des lacunes dans les réponses gouvernementales et humanitaires, exacerbant les souffrances d’une communauté vulnérable. La nécessité d’une action urgente et coordonnée, intégrant les voix des déplacés, est cruciale pour briser le cycle de la misère et offrir une lueur d’espoir à ceux qui ont déjà perdu trop. 

 

Par Fortuné Boberang

 

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