L’Équilibre Précieux de l’Eau  à Bossongo-Café et Bria: Des Récits Contrastés de Deux villes centrafricaines

Publié le 29 août 2023 , 7:00
Mis à jour le: 29 août 2023 2:57 pm

L’Équilibre Précieux de l’Eau  à Bossongo-Café et Bria: Des Récits Contrastés de Deux villes centrafricaines

 

 

Les robinets s'ouvrent au point de distribution d'eau prA_s de la gendarmerie Batalimon 1, Bimbo.[1686]
Les robinets s’ouvrent au point de distribution d’eau

 

Bangui, 30 août 2023 (CNC) – Le village paisible de Bossongo-Café, se trouvant à 75 km de la capitale Bangui, avait longtemps été bercé par les eaux calmes d’une source vitale. Cependant, ces derniers temps, les vagues de difficultés se sont écrasées contre les rives de ce havre, laissant la population en quête désespérée d’eau potable. La route vers le ravitaillement en eau s’est abruptement transformée en un périple éprouvant vers la rareté. L’unique groupe électrogène qui jadis alimentait les panneaux solaires pour l’approvisionnement en eau s’est tu, plongeant le village dans une crise sans précédent.

 

Le désarroi de Guy Mokongo, un résident de Bossongo-Café, résonne comme un appel à l’aide, un cri de détresse adressé au gouvernement et à l’ANEA. « Un mois s’est écoulé depuis que le groupe électrogène, le cœur battant de notre approvisionnement en eau potable, s’est arrêté », confie-t-il. Les visages fatigués s’amassent devant les rares points d’eau restants, alors que le coût d’un simple bidon d’eau grimpe en flèche, mettant en exergue l’ampleur du défi auquel le village est confronté.

 

Dans un effort de solidarité, un comité local a été créé pour gérer cette situation, mais il s’est heurté à des défis de taille. C’est une question de survie quotidienne qui se joue, une quête pour l’élément essentiel à la vie, l’eau. La demande du village est claire : la réparation urgente du groupe électrogène et du forage, pierres angulaires de leur bien-être.

 

Pendant ce temps, à 600 kilomètres de là, à Bria, dans la préfecture de la Haute Kotto, un tout autre tableau émerge. Là où autrefois l’eau de robinet était un luxe rare, des éclats de progrès se dessinent. Dans les quartiers de Piango, Yafara et Barambaké, l’horizon est illuminé par la présence de trois châteaux d’eau majestueux. Avec une capacité de 10 000 litres chacun, ces structures solaires ont apporté un espoir bienvenu.

 

Des femmes de Barambaké, sourire aux lèvres, s’approchent des robinets, tournant à tour de rôle. Alida, une superviseure du point d’eau, partage : « Le ballet de l’eau commence à 7 heures et se suspend brièvement à 10 heures. Lorsque le château est rempli, l’eau danse à travers les robinets pour rejoindre les habitants assoiffés. À 16 heures, chaque rideau d’eau se ferme pour la journée. Pour deux bidons, une contribution de 25 francs CFA est demandée, une somme qui contribue à maintenir le point d’eau fonctionnel. Mais quand la pluie tombe, les panneaux solaires s’endorment, et le ballet est en pause. »

 

Le soulagement se fait sentir à travers les quartiers. Eltouma, une mère de famille, témoigne : « À 7 heures pétantes, l’eau coule. Grâce à ce don, nous pouvons laver, cuisiner et nous rafraîchir. L’eau, enfin, nous abreuve. » Yafara, également, respire un air de contentement. Les retournés, ceux qui ont fui les tourbillons des conflits armés de 2016, trouvent dans cette eau un symbole de stabilité. Laurent-Emile Ketakosi, un père de famille, exprime son soulagement : « C’est une joie immense, car nous n’avons qu’à ouvrir un robinet. Pendant la nuit, dans notre sommeil, l’eau coule sans tracas. »

 

Cependant, comme une chanson d’échos, les résidents d’autres quartiers et des villages voisins désirent également la mélodie de l’eau. Ils espèrent que l’ONG Oxfam étendra sa symphonie salvatrice à leur secteur, atténuant la pénurie qui se manifeste souvent pendant les saisons sèches.

 

Dans cette danse complexe entre l’abondance et la rareté, deux villages afrocentriques tiennent des rôles contrastés. Tandis que Bossongo-Café oscille entre l’urgence et l’espoir d’une solution, Bria s’élève avec les rayons du soleil, symboles de ces châteaux d’eau solaires qui offrent une aubaine à leurs habitants. Deux contes entrelacés qui rappellent que l’accès à l’eau va au-delà d’une simple commodité, c’est une question d’humanité, de dignité, et de survie.

 

Par Prisca VICKOS

 

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