Dieudonné Ngoumbango : En Centrafrique, les institutions ne sont plus que des fantômes

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Dieudonné Ngoumbango : En Centrafrique, les institutions ne sont plus que des fantômes

 

Dieudonné Ngoumbango : En Centrafrique, les institutions ne sont plus que des fantômes
Le Premier ministre centrafricain, Félix Moloua devant les élus de la Nation, ce 24 août 2022. CopyrightprimatureRCA

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 “Les institutions ne sont plus que des fantômes” : le constat amer du Président Dieudonné Ngoumbango   et ses co-débatteurs centrafricains ce jeudi sur la télévision nationale. De la comptabilité publique aux organes de contrôle, l’État centrafricain ne fonctionne plus que sur le papier.

 

Le constat est sans appel. “Plus de comptabilité publique depuis 2020, des institutions de contrôle paralysées, des services publics à l’abandon”, énumère Dieudonné Ngoumbango, coordinateur des partis centristes. Un tableau noir que personne n’ose contester sur le plateau.

 

Des institutions en état de mort clinique

 

“Comment parler d’institutions quand un inspecteur d’État doit mendier un transport auprès des services qu’il contrôle ?”, interroge Laurent Gomina Pampali, ancien ministre. Même Samuel Zoumbeti, pourtant proche du pouvoir, admet cette réalité gênante.

 

Le mal touche toute la machine étatique. “Les directeurs généraux des médias d’État n’ont pas de véhicules pendant que les ministres sortants emportent tout le parc automobile”, dénonce Gildas Benam du parti UNIR.

 

Des garde-fous démantelés

 

La nouvelle Constitution de 2023 a aggravé la situation. “Plus de Sénat, plus de Haut Conseil de la médiation, plus de contrôle parlementaire sur les contrats miniers”, liste Laurent Gomina Pampali. “On a méthodiquement démantelé tous les garde-fous”.

 

“À quoi bon créer une Haute Autorité de la Bonne Gouvernance quand les organes de contrôle existants sont des coquilles vides ?”, s’interroge Dieudonné Ngoumbango.

 

L’argent public part en fumée

 

Sans comptabilité publique depuis quatre ans, impossible de suivre l’utilisation des deniers publics. “L’État perçoit pourtant sa part sur chaque transaction”, rappelle Dieudonné Ngoumbango. “Mais où va cet argent ? Personne ne peut le dire”.

 

“Des délinquants en col blanc se pavanent dans Bangui alors que leurs malversations sont connues”, ajoute Laurent Gomina Pampali. “Mais les institutions censées les poursuivre n’ont plus ni dents ni griffes“.

 

Un système qui s’auto-détruit

 

“On nomme des gens non pour leurs compétences mais pour leur proximité avec le pouvoir”, explique Gildas Benam. “Comment s’étonner ensuite que les institutions ne fonctionnent pas ?”

 

Cette mort institutionnelle arrange certains. “Des structures faibles ne peuvent pas contrôler les abus”, note Dieudonné Ngoumbango. “C’est tout un système qui profite de cette paralysie“.

 

“Un État sans institutions fortes n’est plus un État”, conclut Laurent Gomina Pampali. Une phrase qui résonne comme un requiem pour la République centrafricaine.

 

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